La Presse Pontissalienne 170 - Décembre 2013

ÉCONOMIE 36

La Presse Pontissalienne n° 170 - Décembre 2013

ÉTUDE

L’évolution entre 1999 et 2010 “Le Haut-Doubs n’est pas une réserve à frontaliers” La dernière étude de l’I.N.S.E.E. est consacrée à la bande frontalière, ce territoire de 105 000 habitants où l’emploi continue de croître, mais pas seulement côté suisse.

E n douze ans, entre 1999 et 2010, le nombre d’emplois a progressé de plus de 8 % sur la bande frontalière fran- çaise, un territoire de 105 000 habi- tants qui regroupe les zones d’emploi de Pon- tarlier et de Morteau. Malgré la hausse spectaculaire du nombre d’emplois côté suis- se, l’emploi fait donc mieux que se maintenir en France. “Le Haut-Doubs n’est donc pas une réserve à frontaliers” résume Patrick Pétour, le directeur régional de l’I.N.S.E.E. C’est donc le principal enseignement de cette étude menée en partenariat avec le Conseil général duDoubs. Cette partie du département, entre Mouthe et Maîche, totalise 16 000 travailleurs frontaliers et 35 400 emplois en France, répartis dans 5 400 établissements. Deux actifs du Haut- Doubs sur trois travaillent donc côté France. Et si l’emploi a augmenté côté français, c’est essentiellement dû à la forte poussée du com- merce local, notamment autour de Pontarlier. Le commerce emploie quelque 4 950 personnes sur la bande frontalière française, soit 14 % des actifs. C’est en augmentation de 30 % sur la période observée. “Cependant, cette pro- gression s’est concentrée essentiellement sur Pontarlier et sa périphérie” commente Gilles Zémis, chargé d’études à l’I.N.S.E.E. Parallèlement à la forte poussée des emplois

Gilles Robert (à droite), vice-président du Conseil général : “Dans ma commune du Russey, un demandeur d’emploi sur deux n’est pas originaire de la région.” La population de la bande frontalière a fortement évolué.

Le périmètre d’étude retenu par l’I.N.S.E.E.

de service (la part des emplois tertiaires a été multipliée par deux entre 1975 et 2010 dans le Haut-Doubs), c’est l’industrie locale qui fait les frais de l’évolution. La part des emplois industriels a en effet été divisée par deux dans la même période. Elle a fléchi de - 14 % entre 1999 et 2010. Juste après le commerce, c’est l’action sociale qui occupe le plus d’actifs dans le Haut-Doubs avec 4 000 emplois. Dans le secteur industriel, la seule activité qui n’a pas détruit d’emplois entre 1999 et 2010, c’est l’agro-alimentaire. Le profil des actifs a éga- lement évolué durant la dernière décennie. “Le nombre de cadres et de professions intel- lectuelles supérieures a presque doublé, pas- sant de 650 à 1 100 entre 1999 et 2010” pour- suit Gilles Zémis. La population de la bande frontalière a aug- menté ces douze dernières années. Depuis 1999 et les accords bilatéraux sur la libre circula- tion des personnes en la Suisse et l’Union euro- péenne, lamoitié de l’augmentation de la popu- lation est due au solde migratoire, c’est-à-dire à l’arrivée d’une nouvelle population alors qu’avant 1999, “la population n’augmentait que grâce à son excédent naturel” ajoute le sta- tisticien. Alors que la bande frontalière tota- lise 8 100 emplois industriels, deux pôles de proximité attirent de plus en plus de salariés à la quête d’un emploi côté suisse : La Chaux- de-Fonds et ses 9 600 emplois industriels et Le Locle et ses 5 200 emplois. “On a vu en dix ans affluer un grand nombre de personnes d’un grand quart Nord-Est de la France et dans une moindre mesure d’autres bassins de popula- tion comme le Nord de la France ou la Lor- raine.” Le nombre de frontaliers est passé de 8 300 en 1999 à 16 140 en 2010.

Cette attractivité relativement récente - une douzaine d’années - a profondément modifié le visage du Haut-Doubs frontalier. Un terri- toire qui reste imprégné de son passé indus- triel avec des industrie alimentaire et agro- alimentaire, le travail du bois surreprésenté par rapport au reste du pays, qui font toujours de la bande frontalière un atelier de fabrica- tion, avec une population moins pauvre qu’ailleurs (6 % de la population vit avec un bas revenu) et un chômage faible : Morteau et Pontarlier sont respectivement aux 21 ème et 23 ème rangs en matière de chômage le plus faible, sur 304 zones d’emploi en France. Par rapport à 1999, le Haut-Doubs frontalier comp- te 22 % d’actifs en plus (54 000 actifs), avec plus de cadres et de diplômés du supérieur, sa population a augmenté de 13 % et le revenu médian par an des habitants du Haut-Doubs est près de 4 700 euros supérieur à la moyen- ne française. J.-F.H.

D’où viennent les nouveaux frontaliers depuis douze ans ?

La part de frontaliers dans les communes du Haut-Doubs (sources I.N.S.E.E.).

Besançon… à fond Noël !

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