La Presse Pontissalienne 170 - Décembre 2013

DOSSIER I

21 La Presse Pontissalienne n° 170 - Décembre 2013

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NOËL : LA FOLIE

COMMERCIALE

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Les achats sur Internet ne sont jamais aussi bien portés. Ceux réalisés dans les magasins de Pontarlier non plus. À quelques jours de l’arrivée du Père Noël, les commerces du centre-ville comme ceux des zones des Grands Planchants, de Doubs ou d’Houtaud, vont pour certains doubler leurs activités. Un vrai business. La Presse Pontissalienne a rencontré des professionnels qui jouent leur année en quelques jours. Un moment redouté. Plus marginal, notre rédaction s’est intéressée aux arbres de Noël des collectivités, qui, crise oblige, ont pour certaines réduit la voilure. La période demeure néanmoins une période de partage.

ACHATS

Avec son offre commerciale comparable à une ville de 120 000 habitants, Pontarlier se libère de la pression bisontine en parvenant à capter une “nouvelle” clientèle. Selon une enquête, 57 % des commerçants disent avoir connu une pro- gression de leur chiffre d’affaires en 3 ans. Comment l’expliquer ? Noël Commerce : Pontarlier a-t-elle plus d’atouts que Besançon ?

Denis Gerôme, représentant des commerçants du Grand Pontarlier : “Si les grandes enseignes choi- sissent Pontar- lier, c’est parce qu’elles savent qu’il y a encore du potentiel.”

L es lignes bougent, dans la vie com- me dans le commerce. Avant, un Pontissalien “descendait à Besan- çon faire ses courses.” C’est moins tran- ché aujourd’hui. Si les clients du Haut- Doubs consomment - toujours - à Châteaufarine ou àValentin, il est clair qu’un revirement de situation s’opère, chiffres à l’appui. Désormais, ceux du plateau de Valdahon, sans compter les Suisses, viennent plus facilement en centre-ville de Pontarlier, dans la zone des Grands Planchants, à Doubs ou à

Houtaud. Une étude menée en août 2012 par la Fédération “Com- merce et Artisanat Grand Pontarlier” auprès de 86 enseignes l’atteste : 79 % des clients qui consomment dans les quatre zones viennent de Pontarlier ou des communes proches. Sont éga- lement citées par les commerçants : Morteau (pour 55 %),Valdahon (38 %). D’autres viennent de plus loin : les Suisses cités à 66 %. Le commerce pontissalien attire. Pour- quoi ? L’offre bien sûr avec 700 com-

que les commerçants sont unis. “Si quelqu’un va acheter en zone, il ira aus- si en centre-ville. Nous communiquons et organisons des opérations comme les chèques-cadeaux chez nos commerçants. Cela incite les clients à consommer et cela a permis de consommer 1,5 mil- lion d’euros sur le territoire l’an der- nier” relate Denis Gerôme. La preuve, l’enquête réalisée en août dernier montre que 38 % des maga- sins interrogés avouent avoir connu une augmentation de leur activité durant les trois dernières années, 41 % notent une stagnation et seulement 9 % une baisse. Des chiffres à faire pâlir Besançon dont une partie des commerçants, du

merçants et artisans allant des grandes marques nationales aux franchisées et indépendants. Les enseignes Jen- nifer, Tape à l’œil, C & A… vont s’installer dans 5 000 m 2 supplémen- taires dans quelques mois et aussi à City Avenue (2 500 m 2 ). L’accessibilité joue son rôle : “C’est vrai que nous avions communiqué il y a un an sur le fait qu’ici, à Pontarlier, il n’y a pas de travaux ni de bouchons pour faire ses achats de Noël, que les parkings étaient gratuits, à l’inverse de Besançon. Cela avait bien fonctionné” explique Denis Gerôme, le président de la fédération. Mais selon lui, ces éléments ne sont pas les seuls indicateurs de la force pontissalienne. À grand renfort de communication, la fédération réalise un comparatif de prix entre des produits identiques ache- tés à Besançon ou Pontarlier. Résul- tat : “On se rend compte que les pro- duits achetés à Pontarlier sont moins chers de 6,3 %.” Et ce dans plusieurs domaines, allant de l’habillement à l’alimentaire. Le pouvoir d’achat plus élevé dans le Haut-Doubs n’aurait donc pas d’incidence sur les prix pratiqués à en croire les professionnels : “Il y a de la concurrence entre les magasins. C’est sain” relate le président de Com- merce Grand Pontarlier qui rappelle

autres représentants du commerce départemental à la Chambre de com- merce et d’Industrie du Doubs, elle explique comment elle travaille. “On distribue par exemple dans 15 000 boîtes aux lettres en Suisse pour com- muniquer sur ce que l’on vend. Pour- quoi Audincourt et Montbéliard ne pro- fiteraient pas, eux aussi, de la proximité avec la frontière ? Il faut se faire connaître. Mais c’est clair que cela demande du temps” concède Denis Gérôme qui profite de sa retraite de commerçant (ancien directeur chez Renault Pontarlier notamment). Et visiblement, cela fonctionne : 27 sociétés sur 87 estiment que la clien- tèle suisse leur permet de réaliser 10 % de leur chiffre d’affaires. 12 autres vont plus loin en estimant que 14 % de Suisses font 20 % de leur chiffre. Une situation florissante qui donne le sou- rire aux investisseurs. Preuve en est : l’extension de deux enseignes de sports (Intersport et Décathlon) lesquelles semblent davantage croire en Pon- tarlier qu’en Besançon. Dernier indi- ce : 44 % des sondés disent vouloir poursuivre leur activité et 16 % décla- rent vouloir embaucher à terme. La période de Noël promet d’être joyeu- se. E.Ch.

centre-ville, ont vu leur chiffre d’activité divisé par deux quand ils n’ont pas mis la clé sous la porte. Raison invoquée : le tram. “Ici, peu de bou- tiques restent vides très longtemps” disent les Pontissaliens. Le Grand Pontarlier et son insolente réussite pourraient énerver. Or, la fédération partage son expérience avec les autres. Réunie avec les

Les Suisses : 20 % du chiffre d’affaires.

Les entreprises interrogées voient pour 57 % d’entre elles une augmentation de leur chiffre d’affaires (source : fédération Commerce Grand Pontarlier).