La Presse Pontissalienne 170 - Décembre 2013

PONTARLIER 14

FORÊT

Un impact modéré en résineux

Recadrage dans le bois de chauffage La réglementation en vigueur depuis le 1 er janvier dernier impose plus de sécurité et limite les risques de travail dissimulé dans l’exploitation

du bois de chauffage vendu par es communes aux particuliers.

À Pontarlier, la vente de bois de chauffage aux habitants s’organise sur le principe de la soumission cachetée. Les lots sont affichés en mairie et chaque candidat soumission- ne. “On faisait des lots de tren- te stères en moyenne. Les gens allaient abattre quel que soit le diamètre” , explique Guilhem Maury, le garde O.N.F. qui s’occupe uniquement de la forêt communale soumise au régime forestier de Pontarlier. Soit 1 045 hectares essentiellement en peu- plement résineux d’où l’on extra- it bon an mal an entre 200 et 400 stères de foyard par an. Le mode d’attribution du bois de chauffage est maintenant plus encadré et les conditions d’exploitation plus strictes.Quand on sait la gravité des accidents de bûcheronnage, personne ne pourra se plaindre d’un durcis- sement des règles de sécurité imposées par la nouvelle régle- mentation. Les équipements de sécurité sont obligatoires : casque, protection anti-bruit, pantalon anti-coupures, gants, chaussures avec coque acier. Le particulier

est désormais soumis auxmêmes règles que les professionnels s’il veut abattre en forêt commu- nale. À cela s’ajoute la règle dite des 4 x 30. Elle s’applique au dia- mètre des arbres, à savoir 30 cm maxi, au volume par acheteur, 30 stères pas plus. Le lieu de résidence du particulier ne doit pas être à plus de 30 km de la commune concernée et la pente sur laquelle sont plantés les arbres ne doit pas être supé- rieure à 30 %. “Ces règles sont établies pour lutter contre le tra- vail dissimulé. Ce qui n’est pas

“Sur le plan sylvicole, il n’est pas concevable de laisser les gros feuillus car ils porteraient atteinte au développement des plus petits”, explique Guilhem Maury, le garde O.N.F. qui gère la forêt soumise de Pontarlier.

Zoom Éclaircies en vue dans les communaux de la Chapelle A u cours de la traditionnelle visite de la forêt organi- sée le 16 novembre dernier, lʼO.N.F. a proposé à la Ville de Pontarlier de mettre en place un Plan de Ges- tion Intégrée dans les pâturages situés au-dessus de la chapelle de lʼEspérance. Ces espaces ont tendance à sʼenfricher depuis quelques années. Sans doute victimes dʼune pression de pâturage insuffisante. Le manque de bétail favorise la pousse des broussailles et des buissons. Dʼoù lʼidée de ce projet qui vise à entretenir les paysages. LʼO.N.F. sort ici de son territoire soumis au régime forestier et intervient comme tout autre prestataire. Des opérations similaires ont déjà été conduites dans le Haut-Doubs, notam- ment sur la commune de La Chaux-de-Gilley. Du côté de la Ville, si lʼon nʼest pas foncièrement opposé au principe, “on va attendre de voir cette proposition” , explique Christian Pour- ny, adjoint en charge des espaces agricoles communaux. Soit 1 400 hectares occupés par 39 exploitations agricoles dont 16 pontissaliennes. “Selon les lieux et la nature des exploi- tants, on travaille par le biais dʼun syndicat pastoral, des baux ruraux ou des parcours communaux. Aujourdʼhui, il nʼy a plus une parcelle disponible. Ce qui est exploité par les agricul- teurs est plutôt propre” , estime Christian Pourny.

sont mélangés aux autres. Le particulier n’a plus le droit de les abattre mais peut les façon- ner. Cela sous-entend une pres- tation et donc des coûts supplé- mentaires. Ce qui change sérieusement la donne. Face au problème, Pontarlier a mis en suspens sa vente de bois de chauf- fage en attendant de trouver une solution. Prendre un bûcheron pour abattre tous les bois et les mettre bord de route, c’est supprimer aux particuliers tout le plaisir d’aller au bois. Pas touche aux traditions. Laisser aux profes- sionnels uniquement les gros arbres n’est guère plus envisa- geable vu leur dispersion. Il y a matière à réflexion y compris dans la mise en adjudication. “Sur le plan sylvicole, il n’est pas

concevable de laisser les gros feuillus car ils porteraient attein- te au développement des plus petits” , estime le forestier. Si le principe d’améliorer la sécurité fait l’unanimité, la règle des 4 x 30 titille les élus. “Cela boule- verse les pratiques. Les communes auront à assumer le coût de l’abattage. L’idée serait de consti- tuer des lots d’arbres faisant plus de 30 cm seulement aux profes- sionnels. Cela suppose de penser autrement l’exploitation des feuillus. Ces règles ont du sens dans des communes fortement feuillues. Chez nous, ce n’est pas un enjeu capital” , analyse Chris- tian Coutal, le président des com- munes forestières du Doubs pour qui le risque de travail dissimulé est un faux problème sur le Haut- Doubs.

trop le cas à Pon- tarlier et sur tout le secteur rési- neux, vu les volumes relative- ment faibles de bois de chauffa- ge” , poursuit le garde O.N.F. Ce dispositif a aussi ses limites et pose la ques- tion de l’abattage des arbres dont le diamètre dépas- se 30 cm en sachant qu’ils

“Les communes auront à assumer le coût de l’abattage.”

L’enfrichement pointe le bout de son arbre dans les communaux de la Chapelle.

Made with FlippingBook flipbook maker