La Presse Pontissalienne 169 - Novembre 2013

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 169 - Novembre 2013

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“Affaire Léonarda” : l’expulsion était inévitable ÉVÉNEMENT Un rapport et des témoignages Le soufflé est retombé, mais l’effarante tempête médiatico-politique autour de l’expulsion de la famille Dibrani pourrait laisser des traces.

Des familles étrangères redoutent de voir ruinés leurs efforts d’intégration

L e rapport d’enquête adminis- trative présenté au ministre de l’Intérieur Manuel Valls a confirmé mi-octobre que l’expulsion de la famille Dibra- ni était “conforme aux procédures en vigueur en France.” Tout, dans ce docu- ment, indique qu’il n’y avait pas de raison d’accorder un titre de séjour à cette famille rom kosovar, entrée irré- gulièrement sur le territoire en 2009. Hébergée à Levier au Centre d’accueil des demandeurs d’asile, elle avait épui- sé tous les recours possibles. À propos du père, Resat Dibrani, le préfet du Doubs souligne dans le rapport que “le comportement général de l’intéressé ne dénotait pas une réelle volonté de s’intégrer à la société française.” On découvre encore que les enfants de la famille n’étaient pas assidus à l’école. Léonarda, âgée de 15 ans, scolarisée au collège André Malraux à Pontar- lier aurait manqué “66 demi-journées en 6 ème , 31 en 5 ème , 78 en 4 ème , et 21 depuis

le début de l’année scolaire actuelle.” Ces éléments auraient dû suffire à stopper nette l’effarante tempêtemédia- tico-politique qui a monté en épingle “l’affaire Léonarda”. Le soufflé est retombé, mais toute cette polémique aussi stérile qu’inutile dans laquelle s’est fourvoyé, entre autres, le prési- dent Hollande pourrait laisser des traces. Beaucoup de familles sans- papiers, en attentent d’un titre de séjour, ou de renouvellement de ce der-

à cause de cette histoire.

Dibrani était disproportionnée. “Je suis scotchée de voir tout ce qu’il y autour de cette famille. On m’a demandé une fois de les aider, j’ai dit non car elle n’a montré aucune envie de s’intégrer. Ce n’est d’ailleurs pas la première famil- le dans ce cas, ce ne sera pas la der- nière. Les gens en ont ras-le-bol de tou- te cette histoire qui a presque fait oublier qu’il y avait aussi de la misère en Fran- ce. Elle a pris beaucoup de place par rapport à d’autres familles qui sont en détresse” dit-elle.Au bilan, c’est le Front National qui grimpe dans les son- dages. T.C.

En attendant, elle essaie de joindre les deux bouts. “Je gagne environ 1 000 euros par mois. Je n’ai pas droit aux prestations familiales, à l’exception des 35 euros de la C.A.F. Honnêtement, quand je fais les comptes, je gagnais autant lorsque je bénéficiais des aides de l’État, lorsque je faisais partie des demandeurs d’asile” avoue la jeune femme. Le cas de cette personne est un exemple d’intégration pour Erika Fathalloui, une habitante de Levier qui est mobi- lisée pour aider des demandeurs d’asile dont la cause lui semble juste. Selon elle, la mobilisation pour la famille

tive sa carte de séjour qui lui permet de travailler. Elle accepte aujourd’hui de témoigner mais de façon anonyme pour éviter de compromettre ses chances compte tenu des événements récents. “J’ai entendu des gens exaspérés dire “foutez le camp les étrangers”. Cela me rend malheureuse” confie-t-elle. Depuis qu’elle est entrée en France, cette trentenaire met toutes les chances de son côté pour s’intégrer. Ses deux enfants sont scolarisés, elle a appris le français, “c’est le minimum” et a décroché un travail dans le service à la personne. Dans deux ans, elle pour- ra demander la nationalité française.

nier, redoutent de voir leurs efforts d’intégration ruinés par cette histoire. “Je ne suis pas inquiète. Mais le problème est de créer l’amalgame. Le risque est de mettre tout le mon- de dans le même panier” observe unemère de famil- le originaire des Balkans. Arrivée en France en 2005, elle va renouveler pour la troisième année consécu-

“On m’a demandé

de les aider.”

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