La Presse Pontissalienne 169 - Novembre 2013

32 VALDAHON - VERCEL

La Presse Pontissalienne n° 169 - Novembre 2013

VALDAHON Le maire ne sera pas candidat aux municipales Léon Bessot : “Pourquoi j’arrête…” Après 19 années passées à la tête de la mairie de Valdahon, Léon Bessot (67 ans) ne briguera pas de quatrième mandat en mars prochain. Il laisse à ses successeurs une ville dynamique en terme de population, d’emplois. À l’inverse, l’endettement est ici plus élevé qu’ailleurs. Entretien.

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi lâcher la mairie de Valdahon alors que la popu- lation vous a confirmé son soutien en vous élisant conseiller général du canton en 2011 (mandat qu’il garde) ? Léon Bessot : Parce que cela fait 19 ans que je suis maire et que j’ai fait 30 ans de mandat en tant que conseiller.Un quatrième mandat finirait par installer de la routine et je pense que les gens ont envie de voir autre cho- se. Pour soi-même, c’est bien de changer. Je suis réaliste : il ne faut pas tout monopoliser, sinon ce n’est pas bon pour le proces- sus démocratique. L’idée est de souffler un peu. 20 ans, je pen- se que c’est raisonnable (rires) d’autant plus qu’il y a une équi- pe pour me succéder et une per- sonne motivée pour prendre ma place. L.P.P. : Qui est votre poulain ? L.B. : C’est Gérard Limat, l’actuel adjoint aux finances et à l’économie et vice-président de la communauté de communes (ancien percepteur de la Ville). S’il n’y avait eu personne pour me remplacer, jeme serais repré- senté.

L.P.P. : Avez-vous imaginé le jour où vous remettrez les clés de la mairie. Ce sera un arrachement ? L.B. : C’est un regret mais on ne fait pas ça pour soi. Il fait être au service d’une collectivité et ne pas l’user. Je me suis éclaté et m’éclate encore avec une bon- ne équipe qui va retrouver un nouveau souffle avec 19 nou- velles personnes. Une dizaine de personnes restent : elles sont les garantes de la mémoire de Valdahon. Il y aura donc une continuité et un renouvellement. L.P.P. :Vous qui êtes “cumulard”, est- ce le moyen d’anticiper le futur non-cumul des man- dats ? L.B. : Je me “Développer le vivre ensemble.”

re son travail avec plusieurs mandats ? L.B. : Lorsque vous êtes maire, conseiller général, vous avez entre 15 et 20 délégations dans des conseils d’administration. Au S.D.I.S. par exemple, je ne suis pas élu mais désigné. Je suis aussi président de Solida- rité Doubs Handicap, de Conso- lation et j’ai des délégations dans une quinzaine d’autres struc- tures. Je pourrai davantage tra- vailler les dossiers en profon- deur. Je veux être plus présent d’autant que les cantons, qui vont fusionner, demanderont plus de temps. L.P.P. : Vous avez apporté une identi- té à Valdahon et une dynamique en terme de population et d’emplois. Quel bilan dressez-vous ? Les points dont vous êtes fiers. L.B. : C’est l’équipe et pas moi seul. La plus grosse satisfac- tion, c’est la maîtrise du foncier, les relations franches et fortes avec l’autorité militaire. Nous avons passé les réformes. Le logement a été bien géré avec 1 127 logements neufs créés, l’économie avec 3 400 emplois sur la zone alors que Valdahon ne dispose que de 2 270 actifs. Selon les chiffres de l’I.N.S.E.E., nous avons accueilli 1 000 habi-

Léon Bessot lâchera en mars prochain la mairie pour se concentrer sur son mandat de conseiller général.

Ce qui est important sera de développer le vivre ensemble. Il faut de nouvelles activités cul- turelles, aider les associations. L.P.P. :L’autre ombre au tableau concer- ne la fiscalité : la dette est de 1 146 euros par habitants alors que la moyenne nationale est de 604 euros (en 2012). L’encours de la dette est de 5,8 millions d’euros. Vous laissez donc une mairie fortement endettée. Faut-il s’inquiéter ? L.B. : Non. En 1988, l’endettement était de 4millions de francs pour 3 200 habitants. Il n’y a pas de difficulté car nous avons favo- risé l’investissement et n’avons pas financé le fonctionnement. Nous avons peu de charges de personnel. Les futurs gestion- naires savent comment faire. Propos recueillis par E.Ch.

et l’avons loué grâce aux socié- tés d’économie mixte. Sans être acteur direct, on arrive à jouer notre rôle. Le maire, c’est le chef d’orchestre qui doit mettre en musique. L.P.P. :Vous vous dites chef d’orchestre. Parlez-nous des fausses notes sur cette “belle” partition. L.B. : La maison de santé que nous n’avons pas pu faire. Vous avez beau avoir l’envie, le bud- get, vous n’avez pas les méde- cins. Le complexe sportif est à moderniser avec un synthétique qui est attendu, les rugbymen d’Épenoy qui veulent revenir ici. Tout ça, ce sont des coûts. L.P.P. : Et la sécurité ? L.B. : Nous avons réglé ce pro- blème. Nous sommes équipés.

tants de plus et créé 1 000 emplois de plus entre 1999 et 2009. Nous avons développé la ville en harmonie en réali- sant la maison des services, la piscine, créé les zones d’activité, refait le presbytère, etc. Ici, il a fallu tout construire. L.P.P. : Beaucoup de maires déclarent être impuissants pour développer l’économie. Y a-t-il une méthode “Bes- sot” ? L.B. : Lorsqu’un entrepreneur vient vous voir, il ne faut pas commencer à lui mettre des bar- rières. Il faut lui donner une boîte à outils comme nous avons pu le faire pour la réindus- trialsation du site de France Ébauches, autre point de satis- faction. Pour S.I.S., nous avons proposé d’acheter le bâtiment

l’applique. Il est clair que mon mandat de conseiller géné- ral et de président du S.D.I.S. demandent du temps : ce sera moins la cavalca- de. L.P.P. : Vous confir- mez donc qu’il est difficile de bien fai-

TRANSPORTS La nouvelle offre T.E.R. T.E.R. : un train en moins pour Valdahon

Le train de 8 h 16 au départ de Valdahon en direction de Besançon sera supprimé suite à un arbitrage de la Région dès le 1 er janvier prochain. Réaction de l’association des usagers du train qui regrette “une dégradation de l’offre”.

C’ était, soi-disant, un train sous- utilisé. Vérification faite à 8 h 16, en gare de Valdahon. Quatre personnes montent dans le train en direction de Besançon pour une arrivée prévue à 8 h 59 à Besan- çon-Viotte. Si l’affluence est moindre qu’à 7 h 15, heure privilégiée des lycéens ou étudiants se rendant dans leur établissement bisontin, cet horai- re de début de matinée a le mérite “de rendre service”.À partir du 1 er janvier 2014, ce train de 8 h 16 en gare de Valdahon empruntant la ligne des hor- logers sera supprimé. Ainsi en a déci- dé la Région Franche-Comté dans sa nouvelle convention 2013-2017. Sont impactés les arrêts du camp militai- re (8 h 20), d’Étalans (8 h 25), de L’Hôpital-du-Grosbois (8 h 31), Mami- rolle (8 h 38), Saône (8 h 44), Besan- çon-Mouillère (8 h 59) et Viotte (8 h 59). La Région, qui alloue environ 20 % de son budget dans l’offre T.E.R., reti-

re cette plage horaire occasionnant le courroux des usagers de la ligne et de la Fédération nationale des usagers des transports : “Nous espérions pré- server cette desserte péri-urbaine qui a du sens” rapporte un membre de la fédération. Malgré son influence, la F.N.A.U.T. n’a pas obte- nu gain de cause. Cette dernière dénon- ce “la recherche

consciente “des difficultés autant tech- niques que financières pour la Région” mais fustige “le manque de commu- nication” expliquant son absence à la cérémonie de signature de cette conven- tion. Une première dans l’histoire de la réorganisation des T.E.R. Les usa- gers du rail “ne seraient pas au cou- rant des prochaines mutations concoc- tées” explique la F.N.A.U.T. qui donne comme exemple la diminution notable des heures d’ouverture des guichets des principales gares. Ces dégradations de l’offre ferroviai- re ne doivent pas occulter “les évolu- tions positives comme les nouvelles relations transfrontalières depuis Pon- tarlier, ou plus récemment, l’annonce du rétablissement au 1 er septembre 2014 de l’arrêt du T.G.V. Lyria en gare de Mouchard, véritable nœud de com- munication” concède la fédération. Valdahon devra se contenter des autres horaires.

Ainsi en a décidé la Région Franche- Comté…

d’économies de la part de la Région qui a conduit à une dégra- dation importante de l’offre T.E.R. avec des allégements de circula- tion (durant l’été), les week-ends,mais surtout des suppressions défi- nitives de certaines liai- sons” dit son président Jean-ClaudeVuillemin. La fédération se dit

Un train en moins le matin en gare de Valdahon à partir de 2014.

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