La Presse Pontissalienne 169 - Novembre 2013

FRASNE- LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 169 - Novembre 2013

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CHEVAL La crainte des éleveurs Le trait comtois,

grand oublié de la P.A.C. La filière est sous le choc après l’échec de la prime à la jument allaitante qui n’a pas été retenue dans le cadre de la réforme de la P.A.C. Coup de gueule.

“O n y croyait fermement mais une fois de plus cette prime ne verra pas le jour alors qu’elle existe pour les vaches, les brebis… Le cheval doit-il rester une production agricole ou alors qu’on nous le dise franchement ? Cet- te fois-ci, on est au fond du trou” , se désespère Charles Boillin. Le prési- dent de l’association régionale du che- val de trait comtois est franchement déçu. Le défilé organisé le 23 juin der- nier par les éleveurs pour que le che- val de trait soit reconnu au même titre

que la vache allaitante n’a servi à rien. 2013 restera une année noire pour la filière équine fragilisée par l’affaire Spanghero et le trafic de chevaux de selle impropres à la consommation. À

publics viennent nous sauver. Il manque une vraie volonté politique pour que le cheval de trait comtois continue à vivre dans nos campagnes. Le président Hol- lande n’a jamais fait la moindre allu- sion au cheval dans son discours sur la P.A.C. lors au dernier sommet de l’élevage à Cournon.” Les débouchés sont là. Le cheval de trait est de plus en plus utilisé dans les parcs urbains. Sur le plan agrico- le, il fait bon ménage avec les bovins en consommant par exemple les refus de pâtures. Il y a aussi la piste du che- val énergie. La problématique de la

cela s’ajoute la fin des haras. “On nous demande de nous restructurer. On voudrait au moins que le produit d’une jument, c’est-à-dire le prix du poulain, couvre les frais de la jument pendant un an. Ce n’est plus le cas actuellement. On crie haut et fort que les pouvoirs

“On est au fond du trou.”

viande est autrement plus complexe. “90 % de la production de viande che- valine française part en Italie alors qu’on consomme essentiellement du cheval d’importation en provenance des pays de l’Est. Lesquels n’ont pas les mêmes exigences qualitatives.” À défaut de soutien des pouvoirs publics, Charles Boillin suggère l’implication des collectivités territoriales, Région et Département, pour sauver une filiè- re comtoise en plein marasme. Les éle- veurs baissent les bras. “Sur les par- ticipations aux concours, on enregistre

entre 25 et 30 % de désengagement.” Les éleveurs s’accrochent encore à un dernier espoir : faire reconnaître le comtois comme une race menacée et donc éligible de ce fait à une autre pri- me accordée dans le cadre du second pilier de la P.A.C. Seul souci, le com- tois, première race de trait français, n’est pas franchement le plus mal loti. “On est victime d’avoir trop bien tra- vaillé. Nous demandons de l’aide mais en retour on est prêt à appliquer un cahier des charges strict pour que tout soit fait dans les règles de l’art.”

Le cheval comtois serait le parent pauvre de la profession agricole selon les éleveurs.

FRASNE

23 communes concernées E.R.D.F. va construire un nouveau poste électrique Pour sécuriser le réseau sur cette partie du Haut-Doubs, E.R.D.F. va construire à Frasne un poste d’électricité qui transformera la très haute tension en 20 000 volts. L’opérateur interviendra sur le réseau existant. Des lignes vont être déposées, d’autres seront enfouies.

Q uand le courant passe, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? À Frasne, une nouvelle installation élec- trique va sortir de terre à proxi- mité de l’imposant poste de transformation de 400 000 volts qui a été inauguré au mois de juin. Le projet que finalise en ce moment E.R.D.F. (Électrici- té Réseau Distribution France) est moins important puisqu’il s’agit d’aménager un poste du même gabarit que celui de Pon- tarlier qui transformera la très haute tension en 20 000 volts pour irriguer le réseau local. Il aura la taille d’un terrain de tennis. L’objectif de ce chantier est de sécuriser l’alimentation élec- trique du secteur, tout en amé- liorant la distribution. “La construction du bâtiment doit démarrer au deuxième semestre 2014. La mise en service de l’installation est prévue pour la

fin de l’année 2015” précisent les services de E.R.D.F. qui ont présenté le projet aux élus locaux en octobre. Le bâtiment n’est qu’un des deux volets de l’opération. Le second consiste à tirer de nouvelles lignes, à en enfouir d’autres et à en déposer certaines. “Nous allons créer 30 kilomètres de ligne en réseau électrique sou- terrain 20 000 volts et déposer l’équivalent de 23 kilomètres” annonce E.R.D.F. Parmi les nou-

5 kilomètres. “Nous allons dépo- ser également de plus petits tron- çons sur Frasne, La Rivière-Dru- geon et Levier.” Une bonne nouvelle pour les habitants qui verront disparaître de leur vue ces lignes aériennes. Au total, 23 communes duHaut- Doubs et du Jura dépendront de ce futur poste électrique. E.R.D.F. investit 5 millions d’euros dans ce projet dont 3mil- lions d’euros dans le poste élec- trique et 2 millions d’euros dans la restructuration du réseau qui démarrera l’été prochain. Le projet n’est pas encore entré dans sa phase opérationnelle. Pour l’instant, l’opérateur fran- çais de l’électricité concerte les communes pour organiser les travaux. L’intérêt de la discus- sion est de coordonner le cas échéant le projet d’enfouissement de ligne avec un projet de réno- vation de voirie porté par une municipalité.

velles lignes enter- rées, l’une d’elles reliera Levier à Dompierre-les- Tilleuls. Dans la catégorie des lignes déposées qui vont disparaître du pay- sage, il y a la ligne aérienne entre Bonnevaux et Vaux-et-Chante- grue qui court sur

La taille d’un ` terrain de tennis.

5 kilomètres de ligne 20 000 volts seront déposés entre Bonnevaux et Vaux-et-Chantegrue (photo archives La Presse Pontissalienne).

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