La Presse Pontissalienne 169 - Novembre 2013

MOUTHE - RÉGION DES LACS 26

LES FOURGS

Un coup de jeune

L’avenir de la station s’éclaircit Roland Bulle-Piourot s’associe avec trois repreneurs potentiels aux compétences

complémentaires et surtout prêts à mouiller la chemise. Au boulot.

A u pays de l’or blanc, mieux vaut se méfier des illusions numé- riques. Lamise en ven- te de la station l’hiver dernier sur Le Bon Coin a sur- tout fait le buzz médiatique assorti de quelques jolies anec- dotes de repreneurs exotiques ou sulfureux. Beaucoup de doux rêveurs, fortunés peut-être,mais peu crédibles tout de même. Plus sérieuse, la piste d’un consortium jurassien n’a pas abouti. De quoi se faire quelques cheveux blancs supplémentaires pour Roland Bulle-Piourot qui a déjà largement dépassé l’âge

Thomas Flavier,

réglementaire de la retraite. Sans candidat pour lui succé- der, il était pratiquement condamné à poursuivre seul l’aventure jusqu’à la fin de la Délégation de service public qui le lie à la commune jusqu’en 2015. Il aura alors 70 ans et plus trop envie de tendre la perche. Pas forcément une bonne nou- velle non plus pour la commu- ne des Fourgs. “S’il n’y avait pas de repreneur à cette date, on aurait presque l’obligation de racheter les installations sous réserve de s’entendre au niveau du prix. Rien ne se fera avec l’équipe municipale actuelle” ,

Ludovic Duxin et Sébastien : la triplette gagnante de la station des Fourgs.

indique Philippe Aymonnier, le maire des Fourgs. Le destin en a décidé autrement. La lueur d’espoir sur l’avenir de la station se décline avec un trio de candidats convaincus et plutôt convaincants. Venu

d’horizons géographiques et pro- fessionnels différents, ils par- tagent en commun le goût de la neige. C’est préférable aux Fourgs. Le plus jeune, Thomas Flavier, a tout simplement répon- du à une annonce parue dans

la presse spécialisée. À 22 ans, ce Cévenol a déjà travaillé plu- sieurs saisons à la station du Mont Aigoual au-dessus de Montpellier. Passionné de nou- velles technologies, il a égale- ment conçu le site Internet et s’est occupé des outils de pro- motion. “Après avoir créé une pizzeria, j’ai eu envie de revenir à la neige” , explique celui qui sera chargé de donner un coup de jeune, une nouvelle identité visuelle et commerciale à la sta- tion des Fourgs. “On réfléchit à de nouvelles animations com- binant par exemple les sorties dameurs et les soirées fondues.” Bourri de cœur et d’esprit, Ludo- vic Duxin qui est le gendre de Roland Bulle-Piourot s’inscrit dans la logique de ne pas lais- ser tomber l’affaire familiale. Ce menuisier a eu l’occasion d’effectuer une saison aux Rangs. L’expérience lui a plu et le voilà prêt à poursuivre. “Dans un pre- mier temps, je vais conserver mon emploi à la menuiserie Tis- sot sachant que je pourrai me libérer facilement en saison hiver- nale.” Le troisième larron, Sébas-

tien, se distingue par ses talents culinaires. Tombé dans la mar- mite dès son plus jeune âge, il aura la charge de faire tourner le restaurant suite au départ de Marc Bulle-Piourot, le fils de Roland qui a repris un restau- rant dans le Jura. Après avoir abandonné l’idée d’une location-vente et d’un cré- dit-bail, les trois nouveaux asso- ciés vont prendre des parts dans la société Téléskis des Rangs et dans le restaurant du Snabeudzi. “C’était important de les impli- quer dans les trois activités que sont l’exploitation, la location et la restauration. Le domaine res- te inchangé mais va gagner en lisibilité” , complète Roland Bul- le-Piourot prêt à les accompa- gner dans ce projet de reprise. À signaler également l’investissement de la commu- ne qui a financé les travaux d’extension du parking au pied des pistes. L’ouverture se fera dès les premières neiges sous la forme d’une belle journée dédiée à la glisse avec plein de surprises. F.C.

MALBUISSON La lourdeur des études 10 études en 5 ans pour le complexe nautique Au printemps 2014, les premiers travaux du complexe nautique de Malbuisson débuteront, après 5 longues années d’analyses qui auront coûté 200000 euros. Souvent indispensables, certaines études sont toutefois discutables. Le président du syndicat le déplore.

G râce à elles, Didier Her- nandez a appris qu’un lézard vivipare vivait à Malbuisson. Ou encore qu’un papillon endémique se plaisait aux Grangettes, non de loin de la base nautique. Le président du syndicat mixte des 2 Lacs en est conscient : “Les études qui nous sont imposées pour créer le complexe nau- tique de Malbuisson ont leur raison d’être. On ne peut pas faire n’importe quoi” dit-il. Mais l’élu qu’il est ne peut éluder le goût amer qu’elles lui lais- sent face à la débauche d’énergie et au temps perdu. “On a l’impression que l’État nous les impose pour tenter de diffuser les responsabilités. Plus personne ne veut trancher. Et j’ai l’impression qu’elles ne sont pas sub- jectives” déplore-t-il. C’est une preu- ve, peut-être, de la responsabilité des

ger de nouvelles démarches: “Une étu- de de géothermie (8 000 euros) pour chauffer le complexe nous montre que ce processus n’est pas excellent. Alors, on nous demande une étude supplé- mentaire. On va perdre un mois ! Per- sonne n’ose dire que c’est bien ou non. Idem pour l’accessibilité à la base nau- tique des Grangettes. On va devoir fai-

re une étude afin de savoir si l’on met- tra un élévateur. Forcément, ça modi- fiera les coûts de fonctionnement. C’est très compliqué d’autant qu’après 8 ans, on se rend compte que les choses évo- luent !” Si tout va bien, le centre sera ouvert mi-2015. D’ici là, le syndicat aura oublié toutes ces difficultés. E.Ch.

EN BREF

Concert L’ensemble Vocalia de Pontarlier se produit au théâtre Bernard-Blier, salle Toussaint- Louverture, dimanche 10 novembre à 17 h. Dans “Baltique vs Beatles”, le chœur dirigé par Sophie Hervieux interprète un répertoire qui navigue des rives nord européennes à la pop anglaise. Des chants de Scandinavie et d’Estonie emplis d’émotions aux célèbres chansons des Beatles, la promesse de Vocalia est d’entraîner le public dans un voyage musical inattendu. Entrée libre. Étalans La commune va se doter d’un défibrillateur qui sera installé aux vestiaires du foot. Il a pour but d’améliorer le taux de survie en cas d’arrêt cardiaque.

délais et du budget. 6. Études de sol (5 000 H.T.). Elles ne sont pas obligatoires mais demandées par le maître dʼœuvre. 7. Le diagnostic structure (réalisé en 2012 avant le recrutement de la maîtrise dʼœuvre). 8 000 euros pour connaître lʼÉtat des éléments de structure (fonda- tions, bassins, charpente) au regard de la nouvelle réglementation sismique. 8. Études environnementales (15000 euros H.T.). 9. Études liées au chauffage (8000 euros). 10. Assistance à maîtrise dʼouvrage pour la mise en délégation de service public du complexe (15000 euros H.T.). Elle éla- bore le cahier des charges de la gestion future, lance lʼappel public à la concur- rence, sélectionne les candidatures, ana- lyse les offres, mène les négociations avec les candidats et aide le maître dʼouvrage (syndicat mixte des 2 Lacs) qui va choisir le mode de gestion défini- tive de la piscine.

Zoom Les 10 études successives

1. Étude dʼopportunité et de faisabilité (30 000 euros Hors taxes). Lancée en 2007, elle est commandée à un bureau dʼétudes. Elle établit un schéma dʼaménagement et de développement des activités nautiques autour du lac Saint Point (réhabilitation complexe aquatique + aménagement bases nautiques). Les élus savent ainsi si leur projet est viable ou non. 2. Le rapport dʼexpertise sur le fonction- nement du futur complexe aquatique (30000 euros H.T.). Un complément de lʼétude de faisabilité (2009). Il définit la fréquentation prévisionnelle et le fonc- tionnement. Cʼest une forme dʼétude de marché. 3. Mission dʼassistance à maîtrise dʼouvrage (33000 euros H.T.). 2 phases

réalisées par le même prestataire. Il éla- bore le programme fonctionnel et tech- nique détaillé. Cʼest le dossier le plus lourd, dʼenviron 250 pages. 4. Étude de diagnostic technique. Dia- gnostic des installations techniques exis- tantes afin de savoir lesquelles peuvent êtres conservées, réhabilitées ou rem- placées. 5. La conduite dʼopérations (coût : 55000 euros H.T.). Lancée en 2012, la conduite dʼopérations fait basculer le pro- jet dans lʼopérationnel. Lʼassistant aide le maître dʼouvrage à retenir la meilleu- re offre au regard de critères de jugement définis. Elle analyse les documents pro- duits par lʼéquipe de maîtrise dʼœuvre, sʼassure de la conformité de la concep- tion et des travaux, veille au respect des

élus lorsqu’ils enga- gent 5,8 millions d’euros d’argent public. Le mandat de Didier Hernandez fut celui des études et des recherches : 10 en 5 ans pour un montant d’environ 200 000 euros, plus 100 000 euros pour la maîtrise d’œuvre. Et ce n’est pas fini au grand désarroi du président du syn- dicat qui doit enga-

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