La Presse Pontissalienne 169 - Novembre 2013

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 169 - Novembre 2013

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PONTARLIER De nouveaux projets immobiliers Coup de neuf en ville Les nouvelles dispositions du P.L.U. ouvrent des possibilités d’urbanisation inédites. Plusieurs projets d’habitat haut standing sont en cours d’étude ou de réalisation au centre-ville de Pontarlier.

L es grues et les pelleteuses sont de retour au centre-ville de Pon- tarlier. Pour l’instant, il s’agit surtout de démolir et de creu- ser. L’effondrement accidentel d’une partie de l’ancienne maison Junod rue de Besançon a fait beaucoup causer. Il ne subsiste plus aujourd’hui qu’un vaste trou qui pourrait servir à l’amé- nagement de garages en sous-sol. L’in- cident a contraint le promoteur à révi- ser ses plans. “C’est trop tôt pour en dire davantage mais il y aura forcé- ment quelque chose” , explique Patrick Bernard de Nova Promotion sans s’étendre davantage. Il confirme que le marché pontissalien reste porteur avec une demande de beaux logements insatisfaite. Du côté de la ville, on s’inscrit dans une logique de densification de l’ha- bitat intra-muros . La révision du P.L.U. allait dans ce sens. “On a augmenté

vier Girard le gérant. Le projet com- prendra des garages souterrains, des locaux commerciaux au rez-de- chaussée, un niveau réservé à des acti- vités tertiaires et au-dessus deux étages de logements R + 2, R + 3. Livraison du chantier en 2015. La question du parking est incon- tournable au centre-ville. “A chaque appartement doit correspondre une place et demi de stationnement. Quand le porteur du projet se trouve dans l’im- possibilité de respecter ces normes, il règle une taxe qui servira à la création de nouveaux parkings” , précise Daniel Defrasne. Le projet du Majestic rue de Besançon n’échappe pas à cette contrainte, d’où la présence de la fos- se qui accueillera aussi des garages. L’opération marque l’arrivée d’Albert Pourcelot dans le monde de la promo- tion. Ce chef d’entreprise bien connu dans le Haut-Doubs s’était “contenté” jus- qu’à présent de rénover des maisons anciennes et de louer les appartements. Plutôt que de rénover l’ancienne mai- son qui abritait il y a quelques années le NéoKafé, il a préféré tout démolir et partir sur un nouveau projet. Pour ce faire, il a fait appel à l’atelier M.B.A. tenu par l’architecte Marc Billamboz. Le bâtiment intégrera six logements avec terrasse dont unT4 panoramique au dernier étage. “On trouvera au rez- de-chaussée un local commercial de 80 m 2 qui devrait être loué par le salon de coiffure installé rue Joseph-Pillod” , explique Albert Pourcelot qui tenait à s’investir dans un projet luxueux. Des appartements sont déjà réservés par le simple jeu du bouche à oreille. Du pain bénit par celui qui se dit prêt à renouveler l’expérience. F.C. Tous les nouveaux projets immobi- liers en ville intègrent la réalisa- tion de garages souterrains.

L’écroulement imprévu en septembre dernier de l’ancienne maison Junod oblige le promoteur à réviser ses plans. Un immeuble devrait voir le jour à l’emplacement de l’ancienne station-service de la rue de Salins. Avec le projet du Majestic, l’immobilier du centre-ville se met au goût de nouvelles lignes architecturales (image atelier d’architecture M.B.A.).

par exemple le Coefficient d’Occupation des Sols de plus de 20 %. Cela laisse à un promoteur la possi- bilité d’acquérir un bâti- ment vétuste pour le réno- ver ou partir sur un nouveau projet” , explique Daniel Defrasne, l’adjoint à l’urbanisation. Ces perspectives offrent des opportunités à de nou- veaux opérateurs sur la place pontissalienne. Exemple avec la S.A.R.L. Koncept qui a fait l’ac- quisition de la parcelle occupée par l’ancienne station-service rue de Salins. Il est prévu d’y construire un immeuble de bon standing avec ascenseur et terrasses. “On en est encore au sta- de des études. Le permis doit être déposé dans les mois à venir” , indique Oli-

“Il a préféré tout démolir.”

URBANISME Une procédure judiciaire Tensions foncières aux Ouillons La requête de la S.C.I. des Grands Champs dénonçant le classement de deux parcelles en zone non constructible n’a pas abouti. Le plaignant fait appel.

T out changement porté sur les documents d’urbanisme ne fait jamais que des heureux. La révi- sion du P.L.U. de Pontarlier n’échappe pas à la règle. S’estimant lésée, la S.C.I. des Grands Champs qui n’a pas répondu à nos sollicitations, a décidé d’attaquer la Ville de Pontar- lier au tribunal administratif de Besan- çon en mars 2012. La société requérante est propriétai- re de deux parcelles de 1 090 m 2 et 1 400 m 2 situées de part et d’autre de la rue du Lycée juste après le jardin public des Ouillons. Elle conteste le fait que la Ville lui ait délivré deux certificats d’urbanisme positifs en sep- tembre 2011 sans que ne lui soit pré- cisée l’existence d’une procédure de révision du P.L.U. L’intégration des deux parcelles dans les trames bleues

et vertes lui semble également injus- tifiée. Enfin, elle s’estime victime d’une décision arbitraire liée à la qualité de propriétaire du terrain. “Ce n’est pas une décision dirigée contre qui que ce soit. Il n’y a surtout pas de volonté de

“La S.C.I. les Grands Champs n’est pas fondée à soutenir qu’en lui délivrant deux certificats d’urbanisme positifs le 26 septembre 2011 pour les parcelles BE 154 et 156 sans préciser qu’une pro- cédure de révision du P.L.U. était en cours, la commune aurait méconnu sa délibération du 20 décembre 2006 rela- tive à la concertation.” Pour le tribunal administratif, il n’y a “pas d’erreur manifeste d’apprécia- tion” à inclure les deux parcelles dans les trames vertes et bleues et que la décision de la Ville n’est pas du tout liée à l’identité du propriétaire du ter- rain. Suite au rejet de sa requête, la S.C.I. des Grands Champs a saisi la cour administrative d’appel de Nan- cy. “À ce niveau-là, on est obligé de prendre un cabinet d’avocats” , préci- se Patrick Genre.

nuire à qui que ce soit” réplique Daniel Defras- ne, adjoint à l’urbanis- me. La Ville argumente que tout a été fait dans les règles, en toute transpa- rence. Les parcelles liti- gieuses étaient déjà clas- sées en zone inondable. Leur constructibilité s’en trouvait donc réduite. Dans son délibéré, le tri- bunal donne largement raison à la collectivité.

“Pas de volonté de nuire à qui que ce soit.”

Les deux parcelles litigieuses sont situées de part et d’autre de la rue du Lycée.

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