La Presse Pontissalienne 169 - Novembre 2013

PONTARLIER ET ENVIRONS 18

Funérariums : vers un conflit privé-public ? POLÉMIQUE Le nouveau funérarium Le propriétaire du nouvel espace funéraire situé rue Claude-Chappe à Pontarlier estime qu’il serait inutile d’investir dans un funérarium intercommunal.

L e Haut-Doubs pontissalien a-t-il besoin de deux nou- veaux espaces funéraires ? La question mérite d’être posée à l’heure des écono- mies budgétaires. Jusqu’à présent, on s’est contenté sans pour autant s’en satisfaire du funérarium de l’hôpital. Promiscuité, cadre, dimen- sionnement: tout le monde s’accorde pour dire qu’il ne correspond plus aux attentes des familles de défunts. La commission “prospectives et mutualisation” au sein de la C.C.L. étudie cette question depuis 2011. La réalisation d’un funérarium inter- communal figure désormais aumenu des grands projets structurants 2014, au même titre que la piscine et la médiathèque. Sauf que la don- ne a changé depuis l’arrivée d’un nouvel opérateur sur le marché funé- raire local. Stéphane Donier-Méroz qui a repris en 2011 l’entreprise de pompes funèbres Prévitali a choisi d’investir dans la création d’un nou- vel espace funéraire à Pontarlier. Le conseil municipal de Pontarlier a d’ailleurs émis en mars dernier un avis favorable au dossier qui lui avait été présenté par l’entrepreneur. Stéphane Donier-Méroz se dit “prêt à me battre si la C.C.L. s’engage.” Aménagé dans les anciens locaux Delacroix, ce funérarium comprend quatre salons indépendants. “On a installé des toiles tendues pour créer des ambiances thématiques dans chacun. L’idée étant de ramener un peu de couleur dans ces espaces habituellement lugubres et sombres” , indique Sté- phane Donier-Méroz. On passe ainsi du coucher de soleil, au sous-bois automnal avec une certai- ne quiétude. Ces salles de belles dimensions com- muniquent à l’arrière avec un couloir de service. L’ensemble comprend aussi une salle de prépa- ration où interviendra une maquilleuse. “On a conçu cet espace funéraire pour que les gens s’approprient les lieux, qu’ils se sentent un peu chez eux. Chaque salon est équipé d’écrans et de lecteurs C.D. Un effort tout particulier a été fait sur le plan phonique.” Le choix des lieux correspond aussi à une volon- té d’être accessible sans trop s’éloigner du centre- ville. Stéphane Donier-Méroz estime aujourd’hui que son projet contrarie les élus pontissaliens. De son avis, il n’est peut-être plus nécessaire de réa- liser un autre funérarium qui ferait doublon. “Avec quatre chambres funéraires, on répond aux besoins locaux sachant qu’on enregistre en moyenne 300 décès chaque année sur le secteur. Précisons aus- si que ce funérarium reste un lieu public, acces- sible à tous les opérateurs funéraires. Les familles ont tout à fait le droit de passer par un autre pres- tataire que nous pour les obsèques.” Il complète son argumentaire en soulignant que son espace funéraire n’a rien coûté aux administrés qui seraient forcément mis à contribution dans le cadre d’un projet intercommunal. Il n’apprécierait d’ailleurs pas du tout que la collectivité vienne le concurrencer avec de l’argent public. “Je suis prêt à me battre si la C.C.L. s’engage.” La suite après les élections. F.C. “300 décès chaque année sur le secteur.”

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