La Presse Pontissalienne 169 - Novembre 2013

12 PONTARLIER SOUVENIR

La Presse Pontissalienne n° 169 - Novembre 2013

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La traditionnelle visite des élus Le cimetière, un livre d’histoire Tous les ans à la Toussaint, la Ville de Pontarlier organise à destination des élus et de la population une visite guidée à travers les allées du cimetière Saint-Roch. Quand la petite histoire rencontre la grande Histoire.

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Jean-Yves Frelet, directeur du service popu- lation à la Ville de Pontarlier fait une visite guidée thématique tous les ans le jour de la Toussaint. Un “devoir de mémoire” selon l’adjointe Marie-Claude Masson.

Ironie du sort, la tombe de l’ancien maire Joseph Pillod, antic-clérical affiché, fait face à la tombe des anciens curés de Pontarlier.

L es premières inhuma- tions au cimetière com- munal de Pontarlier remonte aux années 1820. Cet ancien cimetière était celui des pestiférés, d’où le nom de Saint-Roch, le patron des malades de la peste. Il est offi- ciellement devenu le cimetière

municipal de Pontarlier en 1828 et compte aujourd’hui près de 4 000 sépultures référencées, même si “le nombre global de personnes inhumées doit atteindre les 20 000” indique Jean-Yves Frelet, le directeur du service population à la Vil- le de Pontarlier qui est à l’initiative de cette visite thé- matique annuelle. Il deviendra cimetière communal en 1905 lors de la séparation de l’Église et de l’État et rebaptisé “cime- tière des marguerites”, un nom que beaucoup de Pontissaliens méconnaissent. Un deuxième cimetière municipal ouvrira en 1983 aux Marneaux. Le cimetière Saint-Roch abrite notamment les sépultures de 18 anciens maires de Pontar- lier. La plus ancienne tombe de maire est celle d’Étienne Demes- may, maire de 1805 à 1815. Beaucoup de Pontissaliens qui ont marqué la commune sont également enterrés à Saint- Roch : Xavier Marmier est sans doute le plus célèbre d’entre eux. Sont enterrés également ici le

docteur Grenier et d’autres qui ont laissé leur empreinte et à qui Jean-Yves Frelet a rendu hommage cette année comme le photographe Paul Stainacre qui aurait eu 100 ans cette année ou Émile Thomas, né en 1863, ancien directeur du Journal de Pontarlier qui fit de son titre de presse un journal politique drey- fusard et anti-clérical. OuMarie- HélèneWuilleumier, une résis- tante blessée au cours des combats de La Planée et ache- vée par un officier S.S. le 13 juillet 1944. Des soldats prus- siens, un soldat anglais et de nombreux soldats français sont également inhumés ici. Comme ce malheureux soldat de la pre- mière guerre mondiale, Alfred Choulet, qui avait déjà perdu trois de ses frères dans le conflit. Pour épargner sa vie, on l’envoya garder le fort du Larmont répu- té très tranquille.Alors qu’il fai- sait une ronde autour du fort avec son fusil à baïonnette, la foudre tombe sur sa baïonnet- te et le tue… J.-F.H.

Toutes les tombes d’anciens maires se distinguent par la pré- sence de “palmes” distinctives. Ici celle de Georges Bourdin, maire de 1949 à 1959 qui a notamment créé le camping municipal. C’est la commune qui assure leur entretien. Sur cette stèle, don de Camille Demesmay, une inscription en latin dit : “De ces ossements renaîtra notre vengeance.” C’était après la cui- sante défaite de 1870.

Cette étonnante sépulture est celle d’un soldat mort lors des batailles de La Clu- se-et-Mijoux à la guerre de 1870. Sa tombe est faite avec le rocher qui l’a tué. Ici la tombe de trois soldats prussiens qui avaient refusé d’exécuter des représailles contre les soldats français à l’occasion des combats de la guerre de 1870. C’est la Ville qui l’entretient aussi.

La tombe du docteur Grenier, unique musulman inhumé dans ce cimetière.

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