La Presse Pontissalienne 168 - Octobre 2013

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 168 - Octobre 2013

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VOIE VERTE :

À la surprise générale, le tribunal administratif de Besançon a annulé l’arrêté du préfet du Doubs du 5 octobre 2011 déclarant d’utilité publique au profit du Conseil général du Doubs, l’aménagement de la voie verte du lac Saint-Point. Un échec cinglant pour le préfet et surtout pour Claude Jeannerot qui étudient chacun de leur côté la possibilité d’interjeter appel de ce jugement. Pour les opposants qui ont le triomphe modeste, c’est d’abord une juste reconnaissance des incohérences d’un projet incomplet, inadapté, coûteux et ignorant les réalités du terrain. Dossier à réactions.

LA DOUCHE FROIDE

TOURISME

Les arguments du tribunal

La Voie Verte tombe à l’eau La décision du tribunal administratif annulant l’arrêté d’utilité publique du projet de Voie verte autour du lac saint-Point a fait l’effet d’une bombe. Entre joie et consternation.

L a nouvelle est tombée le 5 sep- tembre alors que plus per- sonne n’y croyait. Elle en a surpris plus d’un et en pre- mier lieu Claude Jeannerot qui après un bref communiqué est reve- nu sur le sujet le 19 septembre der- nier lors de la visite du chantier de la réserve collinaire de Métabief. “La voie verte, elle est en panne. Le propos d’un élu, c’est de prendre en compte le réel comme il est. Nous sommes dans un pays de droit. Je n’ai pas de commen- taire à formuler sur la décision de jus- tice. La seule chose, j’observe que le tri- bunal administratif a pris une position contraire au rapport du commissaire public” , s’en étonne encore le prési- dent du Conseil général. Ce en quoi il n’a pas tort. L’annulation d’un arrêté d’utilité publique revêt un caractère tout à fait exceptionnel. Sur ce point, le tribunal estime que l’objectif sécuritaire qu’on est en droit d’attendre d’une voie ver- te n’est pas atteint. “Considérant que cet aménagement est prévu non pas en site propre mais en adaptant la circu- lation routière par des limitations de vitesse, des réductions de voie et neuf aménagements de type alternats ou écluses à circulation alternée, ainsi que par un partage de voie dans la tra-

versée des villages des Grangettes et de Saint-Point-Lac, que ces conditions d’aménagement, qui sont de nature à porter atteinte à la sécurité des usa- gers de cette infrastructure que sont les adeptes des modes de circulation doux mais également les personnes à mobilité réduite et les familles avec des enfants en bas âge, ne permettent pas de satisfaire l’objectif, pourtant assi- gné au projet, d’un aménagement d’une voie sécurisée et dédiée aux modes de circulation doux.” Denis Bauquier, le porte-parole de l’ensemble des requérants ne boude pas sa satisfaction. “Toutes ces

S’il prend acte de la décision du tribunal administratif, Claude Jeanne- rot dénonce les travers d’une minorité d’opposants à laquelle il entend bien ne pas donner raison.

remarques avaient pour- tant été faites dans le cadre de l’enquête d’utilité publique mais beaucoup n’ont pas été prises en compte. Ce projet n’avait plus rien d’une voie ver- te” , déplore celui qui poin- te du doigt un manque flagrant de concertation et un décalage complet avec les réalités du ter- rain au quotidien. Le tribunal remet aussi en cause l’évaluation des retombées économiques inhérentes au projet. “La

Le projet sera retardé.

ments de chaussée lui semble selon lui tout aussi erronée. “Pour l’instant, je réfléchis sur la suite à donner. Le projet sera retardé. Il ne faut pas don- ner autant de place à quelques pro- priétaires de quelques arpents de ter- re. Ils ne sont pas propriétaires de ce département.” De son côté, le préfet “prend acte de la décision du tribunal administratif et étudie la possibilité d’interjeter appel de ce jugement.” F.C.

a pu l’entendre ou le lire. Le coût ini- tial est de 13millions d’euros. Lamarque de fabrique du Conseil général, c’est de respecter les coûts d’objectif.” Sur le volet sécuritaire, il rétorque. “On veut nous faire croire qu’il s’agit d’un équi- pement dangereux. Est-ce inacceptable qu’on puisse ralentir la vitesse des voi- tures pour permettre aux modes doux de se déplacer ?” L’agression paysagère dénoncée avec lamise à nu des falaises et l’empilement de roche pour soutenir les élargisse-

voie telle qu’elle est projetée ne pré- sentera qu’un attrait restreint qui ne saurait dépasser le cadre départe- mental… que cette faible attractivité au regard de son coût estimé qui s’élève à 13 millions d’euros hors taxes, soit un coût d’1,1 million d’euros, est de nature à priver d’utilité publique l’opération projetée.” En réponse, Claude Jeannerot revient sur l’exagération du coût de l’équipement. “Il n’a jamais été ques- tion de 20 millions d’euros comme on

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