La Presse Pontissalienne 168 - Octobre 2013

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 168 - Octobre 2013

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VAL-DE-TRAVERS

Un service aux cueilleurs Champignons : l’avis de la contrôleuse Vapko

Val-de-Travers adhère au groupement Vapko qui forme des experts chargés de contrôler gratuitement les récoltes des particuliers. Exemple avec Frédérique Clerc.

Quelques chiffres : I l nʼexiste pas de statistiques officielles sur les cas dʼintoxications aux cham- pignons, mais on signale envi- ron une vingtaine de cas chaque année en Suisse romande. En moyenne, la quantité de champignons pré- sentée aux experts lors des contrôles est dʼ1 kg. Environ 5 500 kg sont contrôlés chaque année dont un quart est déclaré impropre à la consommation. Près de 5 % des paniers contiennent des espèces vénéneuses ou mor- telles. Prudence.

L a rentrée scolaire en Suis- se coïncide généralement avec la reprise du contrô- le des champignons par les experts Vapko. Ce sigle qui n’a rien d’une police secrète désigne en langue allemande l’association chargée du contrô- le des champignons. La Vapko intègre depuis 1956 un grou- pement romand qui réunit près de 70 communes dont celle du Val-de-Travers. Depuis le 19 août donc, Frédé- rique Clerc se met à disposition

des particuliers le mercredi et le dimanche de 17 h 30 à 18 h 30. L’accueil a lieu dans un local communal à Saint-Sulpice. “En dehors de ces permanences qui durent jusqu’au 31 octobre, j’interviens également sur deman- de. Je suis mandatée par la com- mune pour effectuer ce service” , précise l’experte qui s’est décou- vert sans trop l’expliquer une passion tardive pour la myco- logie. Une curiosité personnel- le qui s’est révélée depuis une petite dizaine d’années pour ce

Jusqu’au 31 octobre, Frédérique Clerc contrôle deux fois par semaine les cueillettes des particuliers.

qui la concerne. “J’ai eu envie de connaître tous ces champi- gnons rencontrés lors de pro- menades familiales. Je me suis prise au jeu et cela m’a très vite captivée.” Sa passion a pris ensuite une dimension préventive. “Quand l’ancienne contrôleuse du Val- de-Travers a vu mon investis- sement, elle m’a poussé à suivre les cours de la Vapko” , poursuit Frédérique Clerc qui a pris ses fonctions depuis cette année.

toxiques et parfois éliminatoires en cas d’erreur. “On peut consi- dérer être alors en capacité de reconnaître entre 250 et 300 champignons.” Ravie de pérenniser ce service car les candidats ne se bouscu- lent pas au portillon, la com- mune a logiquement financé la formation de Frédérique Clerc. Les cueilleurs amateurs lui apportent en toute confiance leur récolte. C’est une jolie démonstration sensorielle de l’observer sentir, voir, toucher les pieds, les lamelles et les cha- peaux pour mettre assez faci- lement un nom sur chaque espè- ce. On dirait un jeu d’enfant. Cocorico en passant, sa bible avec laquelle elle valide ses choix s’appelle “Champignons de Fran- ce”. Comme quoi la mycologie se joue aussi des frontières. L’experte Vapko du Val-de-Tra- vers est dans son jardin entre cortinaires, lactaires, russules, polypores et autres clitocybes à identifier. Chaque panier fait l’objet d’une fiche d’enregistrement. La contrô- leuse apporte aussi des conseils, “des combines” sur la manière d’accommoder telle ou telle espè- ce en sauce, au vinaigre… législation spécifique.

VAL-DE-TRAVERS Une centaine de salariés La manufacture Couvet

mise en service

A lors qu’on aménage des sur- faces commerciales et des lotissements à tour de bras sur la bande frontalière, nos voisins suisses se réjouissent de l’ouverture de nouvelles entreprises. “Cartier crédibilise une zone. C’est une belle tête d’affiche” , explique ravi Fré- déric Mairy, conseiller communal res- ponsable de l’économie, des finances et de l’intégration sociale au Val-de-Tra- vers. La commune s’est engagée depuis plu- sieurs années avec l’appui du canton de Neuchâtel dans la transformation nouvelle pour la com- mune ravie d’accueillir une telle société sur la zone de la Léchère. La nouvelle usine du groupe Richemont à Couvet est désormais en fonctionnement. Bonne

de la zone de la Lèchère située à Cou- vet en pôle de développement écono- mique. Une dizaine de nouvelles par- celles de 2 700 à 15 500 m 2 ont été viabilisées avec les réseaux et les des- sertes adéquates. Cartier inaugure cet- te nouvelle zone économique. La manu- facture du groupe Richemont a investi 30 millions de francs suisses dans la construction d’un bâtiment sur deux niveaux avec une surface au sol de 5 500 m 2 . Le chantier s’est terminé durant l’été et les premiers collabora- teurs ont pris possession de leurs nou- veaux locaux. Le siège parisien de Cartier reste enco- re très discret sur les effectifs et les produits fabriqués à Couvet. Il est tou- tefois prévu que le lancement de la nou- velle usine mobilise une centaine de salariés avec une montée en charge pro- gressive. Les élus communaux n’en savent guère plus. Ils apprécient déjà comme il se doit cette mise en route. “On souhaite que ce pôle économique s’articule autour des microtechniques : horlogerie, matériel médical…On a pas-

N’est pas expert Vapko qui veut. Le cycle de for- mation théorique et pratique s’étale sur plu- sieurs années à raison d’une semaine par an. Des acquis qu’il faut ensuite entretenir, enri- chir tout au long de l’année par un gros travail per- sonnel. Le jour de l’examen final, l’expert Vapko doit déterminer sans aucun sup- port 70 champi- gnons dont 9

sablement d’atouts : la proximité de la frontière, une région assez bien des- servie par la route et le train et des prix de ter- rains attractifs. On peut ajouter des structures d’accueil et une fiscalité toujours intéressante pour les entreprises même s’il y a eu une refonte du sys- tème avec une harmoni- sation des taxes. Au bout du compte, les collectivi- tés y gagnent quand même.” En 2012, l’imposition des

Reconnaître entre 250 et 300 champi- gnons.

Une belle tête d’affiche.

entreprises a rapporté 4,8 millions d’euros au Val-de-Travers sur un bud- get de 64 millions de francs suisses. Tout laisse à penser que cette contri- bution va évoluer crescendo tout com- me l’impôt sur les frontaliers qui repré- sente déjà une rentrée de 2 millions de francs suisses dans les caisses com- munales. C’est beau la prospérité éco- nomique.

Le contrôle des champignons en Suisse En lʼabsence dʼune réglementation fédérale, le contrôle des récoltes privées est exercé par des communes ou des cantons, soit sur une base volontaire, soit en vertu dʼune législation can- tonale. On compte près de 500 offices de contrôle officiel en Suis- se, dont environ 70 en Suisse romande, où les réglementations cantonales sont différentes : Les cantons de Vaud et du Jura chargent les communes ou les groupements de communes dʼorganiser ce contrôle. Dans le canton de Genève, les contrôles sont effectués par le S.C.A.V. (ex-laboratoire cantonal). Le canton de Neuchâtel ne fixe aucune obligation de contrôle aux communes, mais indique quʼà défaut de les exécuter elles- mêmes sur une base volontaire, elles doivent orienter la popu- lation sur les possibilités de contrôle existantes. Le canton de Fribourg publie la liste des lieux de contrôle. Les cantons de Berne et du Valais ne disposent dʼaucune légis- lation spécifique.

Le bâtiment Cartier qui comprend deux niveaux avec une surface au sol de 5 500 m 2 inaugure l’occupation du pôle de développe- ment écono- mique de la Léchère.

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