La Presse Pontissalienne 168 - Octobre 2013

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 168 - Octobre 2013 47

LE “PRÉFET DE LA MONTAGNE”

Bilan de son action

L’homme qui pesait 58 millions d’euros Le Commissaire au Massif du Jura fait valoir

ses droits à la retraite après avoir financé de nombreux projets touris- tiques et économiques

convention de massif (+ 9,8 millions d’euros de F.E.D.E.R.) même si nous avons patiné sur de nombreux dossiers dans le Haut-Doubs. Là-bas, des élus ne considèrent pas le tourisme com- me porteur…à l’inverse du Jura. Dans le Jura, le commissariat est interve- nu pour 10,3 millions d’euros sur un total de 70 millions d’euros de projets alors que nous sommes intervenus à 5,85 millions d’euros dans le Doubs. Le Jura a donc bénéficié de 37 % de subventions et 31 % pour le Doubs. L.P.P. : Pouvez-vous préciser les projets qui ont patiné ? M.C. : Il y a bien sûr le développement des canons à neige à Métabief. Voilà 15 ans que l’on en parle.Avec ce retard,

le moins. Michel Cothenet, Commis- saire au Massif du Jura, fait partie de ces hommes qui préfèrent l’ombre à la lumière. De la lumière, il en a pour- tant apporté au Haut-Doubs et à l’ensemble dumassif jurassien en aidant financièrement le développement tou- ristique et économique à hauteur de 58,64 millions d’euros. À l’heure de la retraite, le “préfet de la montagne” accepte d’évoquer 9 années de man- dat. La Presse Pontissalienne : Lorsque vous regar- dez dans le rétroviseur, êtes-vous satisfait de votre bilan ? Michel Cothenet : Humblement, je pense que oui avec un montant d’aides de 48,64 millions d’euros accordées de la

je n’ai pas pu apporter de financement car les crédits étaient épuisés. J’aurais pu apporter 500 000 euros dans la convention de massif et l’aide du F.E.D.E.R. ! Aujourd’hui, je suis même inquiet pour le centre aqualudique de Malbuisson. Ce dossier a pris un an de retard. Si toutes les autorisations ne sont pas réunies avant novembre, ils perdront environ 500 000 euros de nos subventions s’il n’y a pas de recours et si l’administration ne met pas le délai maximal pour répondre qui est de 6 mois. Normalement ça doit pas- ser. Mais il ne faudra pas traîner dans

val, et les hébergements comme l’Hôtel de la Guimbarde à Morteau qui a pro- fité de nos aides. Nous avons égale- ment mis les moyens pour l’hébergement de qualité qui fait défaut en aidant l’Évasion tonique de Villers- le-Lac, Azureva à Métabief ou relan- cé le village vacances de Chapelle-des- Bois. L.P.P. : Avant de transmettre le flambeau à Thierry Delorme, d’autres projets seront-ils aidés d’ici 2014 ? M.C. : Oui, je viens de recevoir une demande de subvention de la part de Pierrefontaine-les-Varans pour la réfec- tion de la salle de spectacle. Je répon- drai positivement car cette zone est dans le ventre mou du Haut-Doubs. Il faut l’aider. Je vais également appor- ter mon aide pour le projet touristique de la source du Lison. L.P.P. : À la décharge des élus, beaucoup de dossiers sont difficiles à concrétiser du fait de normes françaises toujours plus draco- niennes. En tant que représentant de l’État, que répondez-vous ? M.C. : Je dénonce ces procédures lourdes. Je regrette aujourd’hui que les ser- vices de l’État aient perdu la culture du conseil. Cela fait perdre beaucoup de temps et démotive les élus. L.P.P. : Pensez-vous avoir utilisé l’argent public à bon escient ? M.C. : Je pense que oui. Globalement, je suis satisfait et j’ai toujours refusé d’allouer des budgets de fonctionne- ment. Il faut faire de l’investissement. Sur les aides apportées au cours des 7 dernières années (convention 2007- 2013), la plupart étaient dans l’investissement ou dans du finance- ment d’action. L.P.P. : Pourtant, l’étude touristique comman- dée par la communauté de communes du Val de Morteau qui nous apprend que le Doubs est un fleuve a été financée en partie par le Commissariat… M.C. : Le sujet a fait polémique. Nous avons rencontré ce cabinet le 26 sep- tembre et nous serons attentifs, et notamment mon successeur, à ce tra- vail. L.P.P. : Votre retraite, vous la passerez forcé- ment dans les Montagnes du Jura… M.C. : Oui (rires). Je vais me reposer et voyager. Propos recueillis E.Ch.

dans le Haut-Doubs. Michel Cothenet en

C’ est sans doute celui qui maî- trise lemieux lemassif juras- sien. Paradoxalement, c’est aussi celui que l’on connaît profite pour remettre à leur place certains élus du Doubs. Confidences.

les travaux qui devront être terminés pour l’été 2015. Si tout va bien, ça passe, mais i faudra que tout avance normalement. (N.D.L.R. : de son côté le syndicat mixte des 2 lacs dit avoir déposé en temps et en heure toutes les pièces et se montre confiant). L.P.P. : Le Haut-Doubs ne vou- drait-il pas du changement et du développement touristique ? M.C. : C’est vrai que des élus du Haut-Doubs (N.D.L.R. : il précise pour le secteur Métabief-Mal- buisson), relèguent le tou- risme assez loin. Ils font de l’immobilier, vivent sur le boom frontalier, avec une agriculture floris- sante et une industrie qui se porte bien. J’ai beau- coup plus de facilités à mener à bien des projets dans le Jura. Et aussi dans le Pays Horloger ou encore dans le secteur Chapelle-des-Bois où j’ai bien travaillé avec Jean- Marie Saillard. L.P.P. : Le Pays Horloger, que lui avez-vous apporté ? M.C. : J’ai été le premier à financer le projet de microcrèche de La Som- mette. C’est anecdotique, mais c’est important. Nous avons financé le site Internet du Pays Horlo- ger, aidé la liaison cyclable Gilley-Pontarlier, créé la Grande Traversée à che-

Michel Cothenet a beaucoup apporté au développement économique et touristique du Haut-Doubs et Jura.

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