La Presse Pontissalienne 168 - Octobre 2013

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 168 - Octobre 2013

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Christian JOUILLEROT www.christian.jouillerot.swisslife.fr

FILIÈRE BOIS Ajuster l’offre et la demande Le sapin est en

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quasi-rupture de stock En raison de mauvaises conditions climatiques du printemps et de commandes en hausse, le marché du bois souffre d’une pénurie de résineux. Conséquence directe : une hausse des prix qui n’a pu être répercutée par les scieurs. Les bûcherons, en bout de chaîne, tentent de combler le retard.

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R etournement de situation dans la filière bois. “Si l’opinion publique pense qu’il ne faut pas replanter de rési- neux, nous disons le contraire. Nous en aurons besoin car c’est encore avec ce bois que l’on construit les charpentes ou les maisons à ossature bois” lâche Michel Verdot, vice-président du syn- dicat des propriétaires forestiers de Franche-Comté. Comme d’autres spéas’approvision- nent (maintenant) en Franche-Com- té” dit-il. Du coup, les forestiers doivent rat- traper le temps perdu pour permettre aux scieurs de travailler. Bûcheron à La Bosse (environs de Morteau), Damien Vivot a fait appel au service de remplacement pour que de jeunes bûcherons l’aident. “On les embauche une quinzaine de jours mais je ne peux pas les embaucher de façon définiti- ve car notre activité est devenue sai- sonnière. On a un coup de bourre en ce moment puis plus rien en hiver avec la neige, ou en mai” dit-il. Il s’adapte,

Tél. 03 81 43 52 56 mail : christian.jouillerot.ag@swisslife.fr

faute de mieux. Paradoxalement, il ne peut pas répercuter à la hausse son prix de façonnage (en moyenne 17 euros du m 3 ) tant la concurrence est forte. Les scieries sont dans le même cas. “Le manque de trésorerie a contraint bon nombre d’entre elles à puiser dans les stocks. Si les prix du bois ont aug- menté, les scieurs n’ont pas pu la réper- cuter” précise Michel Verdot. Scieur à Labergement-Sainte-Marie et représentant de la profession au sein du syndicat des scieurs de rési- neux, Étienne Renaud confirme : “La demande est supérieure à l’offre. Pour-

La vente de bois qui sʼest dérou- lée en juillet à Champagnole a été “bonne”. Les prix ont atteint un niveau moyen sur pied des bois de 62,63 euros, supérieur de 14 % par rapport à lʼan dernier. Le taux de boisement en Franche- Comté est de 44 %, bien supérieur au taux de boisement moyen de la France (29,2 %), occupé à 70 % par les feuillus, 30 % de résineux. 80 à 85 % des bois servent de bois dʼœuvre et 15 à 20 % des bois sont valorisés en bois dʼindustrie et bois énergie. Le bois représente 2 300 entre- prises pour 12 800 salariés en Franche- Comté. 347 000 hectares sont certifiés P.E.F.C., label qui promet la gestion durable de la forêt.

Jura ont procédé à des arrêts volon- taires. Sur les 55 adhérents au syn- dicat, nous ne sommes plus que 45. Nous en avons perdu 10 en 18 mois. Le métier doit évoluer. Je ne crois pas aux grandes scieries mais plutôt à un label de qualité “Bois du Jura” com- me l’agriculture a pu le faire avec le fromage” explique-t-il. En Suisse ou en Allemagne, des plans de licencie- ments touchent les grandes usines de sciage également. Un constat s’impose : le manque de réactivité persistant entre offre et demande malgré un marché favorable entraîne un décalage et une suren- chère. La filière est fragile. En Franche- Comté, “le bois est le 5 ème employeur” rappelle Christian Dubois, délégué général de l’A.D.I.B. (Association régio- nale pour le Développement de la forêt et des Industries du Bois en Franche- Comté). Une activité à ne pas négli- ger. E.Ch.

quoi les prix sont-ils bas ? Parce que le cours du bois n’est pas indexé sur le cours mondial du sciage. La demande mondiale est molle, les mises en chantier ont baissé de 20 %, ce qui entraîne une baisse. Du coup, nos scieries ont des marges de plus en plus réduites.” Sur le terrain, les entre- prises trinquent : “Des scieries du Doubs ou

En 18 mois, 10 scieries en moins.

Michel Verdot, vice-président du syndicat des propriétaires forestiers.

Christian Coutal, président des communes forestières du Doubs “Cette hausse n’est pas saine”

Président des communes forestières, Christian Coutal ne se réjouit pas de cette hausse spontanée du cours du résineux même s’il permet, à court terme, de ren- flouer les caisses des communes.

reries car l’embellie d’un jour ne sera pas celle du lendemain. Même si cela fait effectivement plaisir à court ter- me, nous nous interrogeons sur cette variation de la demande” dit-il. Rappelons qu’une commune qui vend “bien” ses bois réinvestit son argent “dans la construction d’une route par exemple. C’est de l’emploi induit. Nous souhaiterions une régularité du prix” ajoute le président. Entre les communes, les privés, et un marché qui dicte les prix au niveau mondial, le vœu paraît difficilement réalisable. Le bois, comme les marchés financiers, fait désormais du yo-yo.

Christian Dubois, pour l’A.D.I.B., rappelle que le bois est le 5ème employeur de la région.

P our beaucoup de communes du Haut-Doubs, Pontarlier en par- ticulier, la vente de bois est une ressource importante en matière de recettes. “C’est parfois un tiers des recettes” constate Christian Coutal, le président des communes forestières du Doubs. Actuellement, le résineux se négocie à presque 70 euros le m3

avec quasiment aucun invendu lors des ventes, preuve de l’extrême ten- sion du marché. C’est près de 15 % de plus que l’année dernière. Les com- munes, plus riches, doivent-elles s’en réjouir ? “Non, répond le président. Ce n’est pas sain, ni pour les communes, ni pour les scieurs. Ces nombreux à- coups nous inquiètent pour nos tréso-

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