La Presse Pontissalienne 168 - Octobre 2013

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 168 - Octobre 2013

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POLITIQUE

Il ne sera pas candidat aux municipales François Mandil, le temps d’une pause

L’élu pontissalien, porte-parole d‘Europe Écologie-Les Verts du Haut-Doubs ne sera pas candidat aux prochaines municipales. Un choix motivé.

L a Presse Pontissalienne : Pour- quoi ce désengagement de la vie municipale ? François Mandil : J’estime que j’ai fait ma part de boulot. Il est par- fois important de prendre du recul, de réfléchir sur le sens de son action. J’ai aussi envie de réaliser des projets personnels qui nécessitent du temps. Pour autant, je reste toujours très impliqué politiquement. L.P.P. : Allez-vous quitter la région ? F.M. : Non. Je suis et je reste Pon- tissalien tout comme je n’ai pas l’intention de quitter la scène politique locale. L.P.P. : Votre élection en 2008 restera une belle surprise ? F.M. : Le fait de créer une liste et d’obtenir un tel résultat a pro- voqué une espèce d'électrochoc. On est en train de faire notre bilan. L.P.P. : Pensez-vous avoir pesé sur les projets engagés à Pontarlier au cours de ce mandat ? F.M. : Pour l’instant, on n’a pas réussi à savoir à quel point on a pu influencer sur les actions. L.P.P. : Votre sentiment sur l’Agenda 21 à Pontarlier ? F.M. : Qu’est-ce que cela a appor- té ? Il y a eu des petites actions mais concrètement, on n’est pas encore sur la voie de l’économie énergétique. On se bat depuis des années sur la tarification incitative de l’eau. Rien n’a chan- gé. Même chose avec la valori- sation du réseau de chaleur ou la modernisation de l’éclairage public. Exemple significatif avec les illuminations de Noël où l’on

m’interroge.

L.P.P. : Et vos rapports avec les socia- listes ? F.M. : En 2008, il n’y avait déjà aucune dynamique commune. On a réussi à vivre en deux groupes en face de la majorité. Je n’ai aucun regret sur ce mode de fonctionnement qui nous a quandmême permis de travailler en bonne entente. L.P.P. :Votre sentiment sur le jugement annulant la réalisation de la Voie ver- te ? F.M. : La première réaction, c’est plutôt un soulagement. Pour nous, c’est un projet idiot, qui n’a pas de sens et coûte beau- coup trop cher. Ce qui m’irrite énormément, c’est cette insup- portable communication du Conseil général qui se veut tou- jours plus écolo que les écolos. On peut considérer que la déci- sion rendue est une vraie claque. Elle induit aussi le risque qu’il ne se passe plus rien sur le Haut- Doubs en terme d’aménagement touristique. L.P.P. : En quoi ce projet vous semble incohérent ? F.M. : On doit s’extraire du concept voie verte. On demande comme beaucoup l’aménagement d’une piste cyclable sécurisée qui fas- se le tour du lac avec des liai- sons permettant d’aller sur Métabief, Pontarlier et le Pays Horloger via la voie du train qu’il faudrait prolonger. Là, on aurait un vrai réseau cyclable qui dessert l’ensemble du Haut- Doubs. L.P.P. : Regrettez-vous aussi la fer- meture du T.G.V. Paris-Berne via Pon- tarlier ? F.M. : Bien sûr, même si on est plus axé sur le développement des T.E.R. car cela favoriserait davantage l’irrigation du terri- toire à des prix abordables. Le T.G.V. devient un produit de luxe. Faut-il toujours se dépla- cer à 300 km/h ? L.P.P. :Vous n’avez rien pu faire contre l’enneigement artificiel de la station de Métabief. Considérez-vous que c’est un échec ? F.M. : Oui clairement. C’est aus- si un échec personnel. On n’a pas pu mobiliser. Peut-être est- ce le fait qu’il n’y avait pas de nuisances directes vis-à-vis des hommes.Aujourd’hui, le mal est fait. C’est dommage car le temps nous donne souvent raison sur les enjeux environnementaux même si on reste toujours ultra- minoritaire. On avait raison par exemple sur les changements climatiques.

Le porte- parole d’Europe Écologie-Les Verts souhaite

aujourd’hui prendre du recul et se dégager du temps pour mener des projets personnels. Claire Rousseau probable tête de liste des Verts S auf changement de dernière minute, la secrétaire actuelle dʼE.E.L.V. du Haut-Doubs devrait succé- der à François Mandil dans la bataille des munici- pales à Pontarlier. À 24 ans, cette jeune infirmière frontalière avait décroché près de 20 % des voix aux can- tonales de 2011 sur Mouthe. La distribution des rôles nʼest pas encore à lʼordre du jour chez les Verts du Haut-Doubs. “On ne parle pas encore de personne. Chez nous, lʼidée est de passer le relais régulièrement et de façon collective, contraire- ment à ce qui semble se dessiner avec Patrick Genre. On sait quʼon aura du soutien localement et à tous les autres échelons territoriaux. On espère décrocher au moins deux places de conseillers municipaux” , indique la probable tête de liste des Verts.

a attendu d’être obligé de passer aux leds pour agir. Il ne fallait surtout rien changer ou alors trouver une solu- tion qui préserve- rait les motifs aux- quels les habitants étaient soi-disant très attachés. Résul- tat, aujourd’hui, tout a changé et personne ne s’en plaint. L.P.P. : D’autres mau- vais souvenirs pontis- saliens ? F.M. : Oui, notam- ment cette histoire d’Haïti. J’y suis allé juste pour amélio- rer les choses et quand Patrick Gen- re vient dire que je fais de la récupé- ration politique, cela me blesse. Là aussi, je

“J’ai fait ma part de boulot.”

Europe Écologie-Les Verts du Haut- Doubs ? F.M. : Je reste porte-parole et Carole Rousseau est toujours secrétaire du groupe local. L.P.P. : Et quel sera votre rôle dans la campagne ? F.M. : Je viendrai davantage en soutien. On peaufine un pro- gramme. On va se revoir avec les socialistes pour essayer d’avancer sur les thèmes qui nous semblent incontournables. L’écologie est à mon sens en mesure de rassembler beaucoup plus que la gauche classique sur le Haut-Doubs et c’est pourquoi on pourrait revendiquer la tête de liste si on faisait liste com- mune.

L.P.P. : Quel scénario envisagez-vous dans le cas contraire ? F.M. : On étudie plusieurs scé- narios. On a la chance aussi d’avoir plus de militants et plus d’expérience qu’en 2008. Ce qui nous donne la possibilité d’avoir une liste autonome en nombre et en compétences. L.P.P. : Vous représenterez-vous un jour à une élection ? F.M. : C’est possible. Je n’ai aucun regret même si mon engage- ment politiquem’a valu un casier judiciaire. Je ne peux plus pos- tuler à aucun concours admi- nistratif. Mon poste de conseiller municipal m’a coûté ma place. Propos recueillis par F.C.

L.P.P. : Quid de vos fonctions au sein

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