La Presse Pontissalienne 168 - Octobre 2013

FRASNE - LEVIER - JURA VOISIN

La Presse Pontissalienne n° 168 - Octobre 2013 33

BIEF-DU-FOURG

Retour d’expérience

Du comté aux plaquettes bois : innovant et pas cher La fruitière du plateau de Nozeroy utilise depuis plus de six ans une chaufferie automatique au bois déchiqueté. Elle économi- se 35 000 euros par an par rapport à une installation au fioul.

L a plupart des coopéra- tives fromagères de la filière comté fonction- nent encore avec des chaudières au fioul. Parce qu’elles sont en capacité de four- nir rapidement beaucoup de chaleur, ces installations cor-

respondent bien aux besoins énergétiques d’une fromagerie. Peu ont osé s’aventurer vers des solutions en bois énergie. La fruitière s’est engagée sur cette voie en 2007. “On a profi- té d’investir dans une nouvelle fromagerie avec pour objectif d’améliorer les conditions de travail et de réduire le coût éner- gétique” , explique FabienneVion- net, présidente d’une coopéra- tive regroupant 33 producteurs. Cette structure transforme 9,5 millions de litres de lait essentiellement en comté avec un complément en morbier et raclette. Le choix d’une chaufferie auto- matique à bois déchiqueté s’est assez vite imposé malgré le manque de recul vis-à-vis de ce type d’installation en filière com- té. “On avait la chance de dis- poser d’un fournisseur installé à Cuvier” , note Benoît Marmier, autre sociétaire de la fruitière. Une chaudière au fioul fournit de la vapeur pour chauffer les cuves. Une chaudière bois four- nit de l’eau chaude qu’il faut stocker pour répondre aux pics de consommation notamment à l’heure de la fabrication. D’une puissance de 250 kW, la chau- dière bois de la fruitière du pla- teau de Nozeroy est couplée avec trois ballons d’hydro-accumu- lation de 3 000 litres chacun.

Cette chaudière écologique a été lancée au printemps 2007 à l’ouverture du nouvel atelier. “On a eu des soucis de réglage. Ces installations sont très poin- tues et particulièrement sen- sibles à la qualité des plaquettes” , indique Benoît Marmier sans nier ces problèmes de mise en route. Une installation en bois éner- gie coûte pratiquement le double d’une solution fioul. “À l’époque, on a pu bénéficier de 50 %d’aide. Aujourd’hui, on ne serait plus du tout à ce niveau de soutien” , apprécie Fabienne Vionnet. Les sociétaires estiment aujourd’hui avoir fait le bon choix. Les dif- férences de prix entre les éner- gies renouvelables et les car- burants fossiles n’ont cessé de

Le surcoût de la chaudière à bois déchiqueté est largement compensé par la différence de prix entre les plaquettes et le fioul.

croître. En 2012, le prix des plaquettes par rapport au fioul varie dans un rapport de un à trois. “On consom- me 1 600m 3 de pla- quettes par an. Ce qui nous permet d’économiser près de 140 000 litres de fioul par an et 300 tonnes de CO2.” Vive la tran- sition énergétique au pays du com- té.

1 600 m 3 de plaquettes par an.

Fabienne Vionnet, la présidente de la coop, et Benoît Marmier, autre sociétaire,ont toutes les bonnes raisons de se frotter les mains devant le silo à plaquettes qui leur fait réaliser de belles économies.

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