La Presse Pontissalienne 165 - Juillet 2013

40 A g e n d a AVENTURES - RÉCITS DE VOYAGE

La Presse Pontissalienne n° 165 - Juillet 2013

Voyage, boulot, voyage : le quotidien des Courtet De 2008 à 2011, Nathalie et Michel Courtet ont parcouru en vélo couché plus de 47 000 km en Asie. Un périple séquencé en trois voyages qui ont donné trois récits édités chez Phébus. Le premier tome a reçu le prix littéraire Curieux voyage 2013 du festival de films de Saint-Étienne.

L a Presse Pontissalienne : Le dernier tome intitulé “De la jungle birmane à la taïga russe” est sorti le 15 mai. Vous vous y retrouvez pleinement ? Nathalie Courtet : Ce qui j’apprécie en pre- mier lieu, c’est le respect du texte. L.P.P. : Vous avez la fibre littéraire ? N.C. : J’ai toujours aimé lire et écrire même si j’ai une formation profession- nelle assez technique. Ces ouvrages représentent du temps de travail mais sont assez faciles à mettre en place car on est dans le registre de l’écriture plai- sir. L’exercice consistait à reformuler des notes en récit.

ces personnes.

te à 2008. On est parti de notre villa- ge, La Rivière-Drugeon pour rallier l’Iran au bout de sept mois. On a par- couru pratiquement 13 000 kilomètres. En 2009, nous avons démarré d’Astana au Kazakhstan puis on a roulé huit mois jusqu’au Népal. Soit 10 000 km en terrain très montagneux. Le dernier épisode a duré 13 mois entre 2010 et 2011. De la Birmanie, on a sillonné l’Asie du sud-est avant de mettre le cap vers la Chine puis la Russie jusqu’à Vladivostok. De là, nous avons pris le Transsibérien qui nous a acheminés à Saint-Pétersbourg d’où nous sommes revenus en vélo couché. L.P.P. : Comment le travail de restitution évo- lue au fil des voyages ? N.C. : On reste fidèle à la démarche du récit de voyage chronologique. On rap- porte l’état des routes et les états d’âme. On y retrouve les préparatifs, les angoisses du départ. Le premier tome explique pourquoi on a pris le parti d’une reconversion professionnelle pour se libérer du temps pour voyager. C’est un choix de vie. Cet ouvrage qui a été réédité chez Phébus a reçu récemment un prix littéraire sur un festival de films de Saint-Étienne. On a de très bons retours.A priori, cela se lit bien. Le pre- mier tome pose les bases mais les trois sont indépendants. Avec l’expérience, il s’avérait nécessaire de reprendre le premier à la sortie du second car entre- temps, j’avais progressé sur le plan sty- listique. L.P.P. : Ces récits de voyage vous ouvrent des portes ? N.C. : Cela permet de vivre d’autres expé- riences à travers les salons, les confé- rences, les invitations sur des festivals pour présenter nos ouvrages. J’ai eu l’occasion de côtoyer Isabelle Autissier. C’est toujours agréable de discuter avec

dans l’intention d’en faire des livres ? N.C. : Pas du tout. J’ai l’habitude de prendre des notes en voyage et d’écrire un manuscrit au retour. C’est une amie en lisant ce travail qui m’a poussée à

L.P.P. :Vous parlez de reconversion pour le voya- ge, de quoi s’agit-il plus précisément ? N.C. : Avant le premier périple jusqu’en Iran, on travaillait comme tout un cha- cun et on partait pendant nos congés. Même si on arrivait à bloquer un mois, c’était trop court. On était encore dans la logique de tout voir en un minimum de temps. D’où le choix de cette recon- version. J’ai quitté mon emploi dans l’industrie agroalimentaire pour un tra- vail saisonnier dans l’accompagnement de randonnée. Michel qui est menui- sier a opté pour l’intérim. On a com- mencé par un séjour de deux mois en Nouvelle-Zélande puis en Amérique centrale avant de vraiment franchir le pas. L.P.P. :Vous étiez déjà en vélo couché pour ces deux périples ? N.C. : Non, mais on cherchait un moyen de déplacement qui nous permette de voyager loin, un peu partout et sans trop souffrir. Avec le vélo couché, on a trouvé la formule qui réponde à toutes ces contraintes. L.P.P. : Vous avez fait d’autres voyages depuis l’aventure asiatique ? N.C. : En 2012, je suis partie avec un coéquipier en Amérique du Sud. Pen- dant trois mois et demi, nous avons effectué 5 600 km dans les Andes. Der- nièrement avec deux amies mushers, j’ai également voyagé un mois en Fin- lande en traîneaux à chiens. L.P.P. : Et que faites-vous entre deux projets ? N.C. : J’exerce toujours l’activité d’accompagnatrice en moyenne mon- tagne dans le Jura. L.P.P. : Vous apprécier ce mode de vie ? N.C. : Ce n’est pas une reconversion faci-

le proposer à un éditeur. De fil en aiguille, je suis arrivée chez Phébus qui a acheté les droits du premier tome publié au départ chez un autre édi- teur. Maintenant, toute la collection est chez Phé- bus. L.P.P. : Peut-on resituer ces trois voyages dans le temps ? N.C. : Le premier remon-

“Ce n’est pas une reconversion facile.”

le. Ces voyages nécessitent beaucoup de préparation même si cela se passe de mieux en mieux. Avec l’expérience, on devient plus efficace. Ce qui prend beaucoup de temps, c’est le côté admi- nistratif, les formalités, les visas… L.P.P. : Avez-vous observé de grandes diffé- rences entre l’Asie et l’Amérique du Sud ? N.C. : A mon sens, l’Asie est plus variée sur le plan humain et paysager. C’est le continent de la démesure, des routes mythiques, des contrastes. Un jour, vous êtes perdu à 5 000 m sur un col déser- tique et le lendemain vous vous retrou- vez au bord du Gange surpeuplé.

L.P.P. : Vous compiliez déjà vos impressions

L.P.P. : Et les retours en Fran- ce, pas trop déconcertants ? N.C. : On est toujours content de revenir, de revoir les proches. C’est difficile de se remettre au parfum des habi- tudes. Quand on voya- ge, on baigne dans une certaine insouciance sans contraintes horaires. On prend aus- si du plaisir dans la pré- paration des voyages car il y a une part d’aventure de se projeter dans ces contrées lointaines. L.P.P. : Ce style de vie sup- pose d’avoir une bonne condi- tion physique ?

“Le voyage se suffit à lui-même.”

Nathalie Courtet

a couché sur le papier les trois périples effectués en vélo couché au cœur de l’Asie en compagnie

de Michel son mari.

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