La Presse Pontissalienne 165 - Juillet 2013

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 165 - Juillet 2013

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ÉDUCATION Quelle légitimité pour cette école de formation ? La nouvelle école d’horlogerie ne tourne pas rond L’association de formation et de transmission des savoirs horlogers (F.T.S.H.) est sur le point d’être poursuivie par un de ses professeurs qui n’a jamais été payé pour les cours dispensés. Des élèves évoquent “un manque de matériel” pour des formations à 4 800 euros. Le créateur se défend.

sé 4 800 euros pour 600 heures données à Montbenoît. Ils sont dix à avoir passé le C.A.P. en candidat libre au lycée deMorteau dont les résultats seront connus le 4 juillet. Ce premier couac est corroboré par le témoignage d’autres élèves qui disent “n’avoir pas eu ou peu de dessin tech- nique dans leur formation” , élément principal pour valider le diplôme. Un professeur vamême plus loin.Il déci- de de poursuivre l’association présidée par Yannick Moricci qui, selon lui, lui doit plus de 4 000 euros, via une socié- té de recouvrement. “J’ai été très déçu du système de formation. Je suis arrivé en février mais j’ai décidé de partir car la formation était trop désordonnée et il manquait de matériel et de programme. Les gens qui travaillaient sur le chro- nographe étaient mélangés avec ceux qui préparaient le C.A.P., dit Jean-Marie Tissot, expert en horlogerie, formateur auC.F.H. de Genève et créateur de trois écoles de formation en Belgique. Je suis triste pour les jeunes.” Ce professeur qui a facturé ses prestations via sa société dit vouloir engager une procédure s’il n’est pas payé “avant la fin juin.” Beaucoup ont en effet fait un prêt pour suivre ces cours ou demandé à leurs parents de les aider.Ce professeur avoue avoir appelé à plusieurs reprises le pré- sident de l’association pour régler la situation. “Je lui ai facturé mes presta- tions via ma société. Il ne respecte pas ses engagements. J’engage une procé- dure.”

La F.T.S.H. qui délivre dans les anciens locaux de la société Breitling à Besan- çon des formations en horlogerie et bien- tôt en polissage se défend. Pour mon- trer sa légitimité, l’association montre qu’elle est adoubée par la C.A.G.B., par le P.L.I.E. (plan local d’insertion par l’économie) et l’A.F.P.I. (organisme de formation professionnel industriel). L’agglo a notamment accompagné le res- ponsable dans la finalisation du mon- tage duprojet en lui proposant des locaux au sein du site de Palente et en facili- tant l’acquisition dematériel à bas prix. YannickMoricci,président de laF.T.S.H., répond aux accusations : “Ce que disent les élèves est faux ! rétorque-t-il. Avec 600 heures, on n’est jamais assez pré- paré. Certains élèves ne sont pas venus à toute la formation parce qu’ils étaient malades ou ils ne voulaient pas venir le samedi matin aux examens blancs. En plus,ils ont euune organisationd’examen scandaleuse au lycée de Morteau (lire ci-dessous)” dit le président de l’association. L’accusationduprofesseur à sonencontre, le président en a aussi sa vision : “Il a été payé, même trop payé. Il n’est plus chez nous. Je fais travailler les élèves dans de bonnes conditions. Les profes- seurs sont avec moi” explique-t-il. S’il a créé cette association, M. Moricci dit l’avoir fait dans le but de permettre à des personnes de retrouver un emploi. “Je ne fais pas d’argent. J’en fais pour payer les professeurs et les locaux que nous louons.Ma formation (pour leC.A.P.)

est à 4 800 euros, contre 9 600 euros au G.R.E.T.A. et 15 600 euros à l’A.F.P.A.. Je ne fais pas d’ombre au G.R.E.T.A., d’ailleurs je travaille avec celui de Del- le. Mon objectif est de placer des jeunes en entreprises. Dix ont pu être placés. Je vais d’ailleurs rencontrer d’autres entre- prises pour des partenariats.” La F.T.S.H., qui devra comme toutes les associations organiser une assemblée générale et présenter ses comptes,serait- elle philanthrope ? Le verdict tombera le 4 juillet avec le résultat des élèves admis ou non en C.A.P. E.Ch. L’examen du C.A.P. remis en question ? L es candidats au C.A.P. en horloge- rie qui ont passé lʼexamen au lycée de Morteau estiment “avoir bénéficié de mauvaises conditions dʼexamens.” Ils se sont réunis en collectif et ont adressé une lettre au recteur dʼacadémie dans laquelle ils pointent du doigt les dysfonctionnements : manque de maté- riel, non-respect de lʼanonymat et ouver- ture des plis avant le début de lʼépreuve ou encore travail sur un mouvement chinois. Le recteur dʼacadémie a ordon- né une enquête. Il nʼa pas donné sui- te à nos questions.

L’ horlogerie fait tourner les aiguilles des garde-temps. Les têtes aussi. Dans ce marché florissant, certains se sont lan- cés dans le business de la formation : c’est le cas de la F.T.S.H., autrement connue sous le nom de Formation et de Transfert des Savoirs Horlogers ins- tallée à Montbenoît, Maîche, et depuis juin à Besançon dans les anciens locaux de Breitling à Palente. Cette associa- tion (loi 1901) créée il y a huit mois fait réagir. Sous couvert de transmission de savoirs, elle fait payer des formations trans-

mises par des professeurs qui sont soit des horlogers de renom soit des retrai- tés du domaine. Elle en a le droit. Elle transmet ainsi les bases dumétier.Atten- tion, elle n’offre pas de diplôme mais prépare ses élèves à l’examen. Prix de l’heure : 10 euros. C’est moins cher que les autres sur la place, moins efficace ? Peut-être à écouter des élèves qui se sont plaints de la formation distillée dans leHaut-Doubs : “Je ne suis ni satis- fait des cours, ni de certains professeurs. Il y avait souvent un manque de maté- riel et unmanque de présence des profs” témoigne l’un d’entre eux qui a débour-

L’école d’horlogerie est installée à Montbenoît depuis

octobre dernier.

SANTÉ

Ouverture printemps 2014 La Maison des familles est en construction

Dans quelques mois, les familles qui ont un proche hospitalisé au C.H.U. pourront être hébergées dans la Maison des familles située à deux pas de l’hôpital.

Debout sur la pelleteuse, Pierre Dornier a accueilli le public lors d’une visite du chantier le vendredi 21 juin.

L a construction de la Maison des familles a démarré au mois de janvier pour une ouver- ture prévue au prin- temps 2014. Avec ses 34 chambres, cette structure por- tée par l’association “Semons l’espoir” hébergera des familles dont un proche est hospitalisé au C.H.U. “Il s’agit aussi bien d’un conjoint, d’un frère, d’une sœur ou d’un enfant. Elle est pré- vue pour accueillir également les malades qui suivent un traite- ment ambulatoire et qui pour- ront retrouver leurs proches dans ce lieu. On veut créer une dyna- mique pour instaurer de la vie” annonce Pierre Dornier, fonda- teur de l’association. Celle-ci était déjà à l’origine de la Mai- son des parents située dans l’enceinte de l’hôpital Saint-

Jacques qui est toujours opéra- tionnelle, malgré le déménage- ment des services hospitaliers du centre-ville. Jusqu’à l’ouverture de la nouvelle struc- ture, elle reste un pied-à-terre pour les parents des enfants malades (en moyenne, elle accueille plus de 1 000 familles par an). Entourée de verdure, la Maison des familles sort de terre à

jet, il a partagé ses idées avec Pierre Dornier qui avait des attentes assez précises sur le style de construction. Objectif : créer un havre de paix pour les occupants afin de les aider à mieux vivre la maladie. “Nous avons voulu refaire une maison comme chez soi, confortable, pour que les gens soient bien. Il y aura des espaces privatifs mais éga- lement des espaces communs car ce lieu a pour vocation de per- mettre aux personnes de se ren- contrer, de se soutenir mutuel- lement dans l’épreuve” poursuit Pierre Dornier. On trouvera par exemple dans cette maison une salle de relaxation, mais égale- ment un jardin de l’espoir. “Quand quelqu’un vit la mala- die, il n’a plus de repères. Lorsque les gens sortiront du “bloc de béton”, nous avons souhaité qu’ils

quelques centaines de mètres du C.H.U. La vue est domi- nante sur les alen- tours. C’est l’architecte bisontin François-Xavier Cahn qui a imaginé ce bâtiment à ossa- ture bois.Tout le long du processus d’élaboration du pro-

“Une maison comme chez soi.”

contre le cancer de Franche- Comté qui verse 300 000 euros. “Nous avons reçu également un engagement fort de la part de la Fondation des Hôpitaux de Paris- pièces jaunes” précise Mélodie Chabod, chargée de mission de l’association. Il n’est d’ailleurs pas impossible que Bernadette

Chirac lance les 25 ans de l’opération pièces jaunes àBesan- çon en 2014. Ce projet est celui de la solidarité. Des entreprises comme De Giorgi et Simonin qui interviennent sur le chantier ont travaillé gracieusement sur l’étude de la construction. T.C.

arrivent dans un hall de verdu- re. Il y aura sur ce site un jar- din potager et des vignes.” Le coût prévisionnel de l’opération est de 4,2 millions d’euros.“Semons l’espoir” a reçu le soutien de nombreux parte- naires dont celui les collectivi- tés locales ou du comité des ligues

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