La Presse Pontissalienne 165 - Juillet 2013

VALDAHON - VERCEL

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La Presse Pontissalienne n° 165 - Juillet 2013

Un train touristique débarque sur les rails du Plateau Les passionnés l’appellent l’autorail X-2800. Pour les voyageurs, c’est une Micheline. À L’Hôpital-du-Grosbois, une association de passionnés remet sur les rails un train destiné à la casse. Ils espè- rent en 2014 l’utiliser pour conduire les touristes sur la ligne des horlogers. Ils l’appelleront “Le Train des saveurs et des savoirs”. L’HÔPITAL-DU-GROSBOIS Une association réhabilite un autorail

À L’Hôpital-du-Grosbois, une voie de chemin de fer désaf- fectée revit, même si de la mauvaise herbe cache une partie du ballast. Abandonné par Réseau Ferré de France, le tronçon accolé à la ligne Morteau-Besançon est aujourd’hui le lien qui relie une dizaine de personnes à leur rêve : fai- re rouler à nouveau leur Autorail X- 2800. Comme tous les samedis ou presque, Gilbert, André, Michaël, Patrick, Jean, Frédéric et Nathalie, viennent au chevet de cette “Micheli- ne” arrivée en gare de L’Hôpital-du- Grosbois en octobre 2012 après un long chemin de croix. Destiné à finir en boî- te de conserve ou dans une casse, le train qui n’était plus utilisé depuis 2008 a droit à une nouvelle vie. Un destin quasi inespéré. “Le dernier auto- rail à avoir circulé en France, c’était ici, sur la ligne Morteau-Besançon, en 2009” rappelle Gilbert Painblanc, le vice-président de l’association. Les auto- rails ont été construits à 119 exem- plaires de 1957 à 1962 et l’association a “longuement négocié avec la S.N.C.F. pour avoir cette machine” explique le président de l’association Autorail X- 2800 Michaël Billerey. C’est un peu lui le conducteur du projet. Lui, l’illuminé, qui a réussi à conduire d’autres pas- sionnés sur le même chemin et surtout obtenir toutes les autorisations pour que la machine stationne ici. Tous les week-ends ou presque, les bénévoles se retrouvent donc au che- vet de leur machine dont le moteur n’a plus ronronné depuis 2008. En juillet, ils espèrent bien entendre le

L’équipe de bénévoles qui remet en marche l’autorail à L’Hôpital-du- Grosbois.

Le moteur développe

Le dernier autorail a circulé en France en 2009 sur la ligne des horlogers (Morteau-Besançon).

825 chevaux et consomme 1 litre au kilomètre.

doux son des 825 chevaux (V12) vrom- bir. “On attend ce moment. On le redou- te aussi” assure André Loriot, chemi- not à la retraite, qui vérifie la compression du moteur. Originaire de Lyon, l’homme âgé de 63 ans a choisi

Pour avoir le droit de stationner leur machine, l’équipe fait preuve de patien- ce, d’abnégation : “Nous avons envoyé des courriers à R.F.F. qui ne nous répon- dait pas. Nous avons fait appel au dépu- té de l’époque (N.D.L.R. : Jean-Marie Binétruy) qui a remonté notre deman- de jusqu’au ministère des Transports… 15 jours après, on avait l’autorisation d’utiliser cette voie pourrie” s’amuse après coup le président. L’association paie 700 euros par an pour louer la voie. Le train, elle ne l’a pas acheté, mais loué à la S.N.C.F. au prix de 3 000 euros tous les cinq ans. La réfec- tion du moteur, onéreuse, oblige les adhérents à multiplier les actions afin de trouver des ressources financières. L’année dernière, ils ont organisé à Valdahon le salon des miniatures. Plus de 4 000 visiteurs sont venus. Ils reconduisent donc l’opération en novembre prochain. Si la commune de Valdahon et la com- munauté de communes aident finan- cièrement l’association, les membres recherchent toujours des aides. Ils foisonnent de projets : “Le but est de créer ce train touristique. L’idée serait de conduire les touristes à Morteau, de leur proposer un circuit de décou- verte. On souhaite ne pas faire que de la balade mais proposer des visites à Morteau.” Tous devront demander des sillons à Réseau Ferré de France puis suivre un protocole de formation à la conduite d’engins. Des conducteurs de métier (de la S.N.C.F.) seront là pour épauler les bénévoles. Un jour, Gilbert Painblanc (Arc-et-Senans), Michaël Billerey (Val- dahon), Frédéric Arnold (Lure), Jean Lavalley (Besançon), Nathalie Tisse- rand, Patrick Poirson et Bruno Brey- ton (Valence) seront dans leur machi- ne, transportés à 90 km/h sur la ligne des horlogers. Ils imaginent ce moment et le préparent… dans la conviviali- té. Rendez-vous l’année prochaine. Reste à composter les billets. E.Ch.

de s’impliquer dans cet- te aventure folle. Les travaux paraissent énormes. L’équipe a déjà réussi à déplacer des montagnes : “On a refait toute la voie de garage…qui était com- plètement pourrie, à la force de nos mains” témoigne M. Billerey.

Il faut avoir les autorisations.

Le dernier autorail a circulé en France en 2009 sur la ligne des horlogers (Morteau- Besançon).

L’intérieur du train est en bon état. Il peut transporter une soixantaine de personnes.

Dans le poste de pilotage, comme si vous y étiez.

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