La Presse Pontissalienne 165 - Juillet 2013

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 165 - Juillet 2013

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LEVIER

65 salariés F.C.E. voit la vie en vert Fondée il y a plus de 35 ans à Levier, cette entreprise paysagiste surfe sur la dynamique environnementale qui accompagne aujourd’hui tous les projets d’aménagement. Bonne pioche.

La rénovation de la place de l’hôtel de ville de Pontarlier porte la signature F.C.E.

F. C.E., ces trois lettres qui signifient France Clôture Environnement résonnent comme une signature assez familière. Logique car on les retrouve sur la plupart des grands chantiers locaux : chantier de la L.G.V., traversée d’Houtaud, pla- ce de Remoray-Boujeons pour ne citer que quelques exemples emblématiques ou sur le Haut- Doubs. Établi à la sortie de Levier sur la route de Frasne, F.C.E. dis- pose de deux établissements secon- daires à Pirey et Bersaillin dans le Jura. Cette entreprise fami- liale dirigée par Claude et Fran- çoise Jeanneret emploie aujour-

d’hui 65 salariés sur les trois sites. “On a recours à l’intérim et à la sous-traitance en fonction de la météo et des délais de chantier”, complète Françoise Jeanneret, architecte paysagiste de forma- tion. L’activité axée au départ autour des plantations forestières et du reboisement a progressivement évolué vers l’aménagement pay- sager. F.C.E. joue de la polyva- lence. L’entreprise réalise toutes sortes de travaux urbains en maçonnerie paysagère : dallage, pavage, mobilier urbain… Elle conçoit et entretient des espaces verts, pose des clôtures en grands

linéaires et autour des sites indus- triels. Elle intervient aussi dans le réaménagement de sites dégra- dés. “Cela va de la revégétalisa- tion de berges de rivière à l’engazonnement par projection de pistes de ski, de carrière ou de chantier de terrassement” pour- suit Françoise Jeanneret. F.C.E. travaille principalement en Bourgogne-Franche-Comté même s’il lui arrive de déborder en région Rhône-Alpes et enAlsa- ce. Cette entreprise paysagiste se positionne sur tous les projets d’aménagement émanant aussi bien des collectivités locales et territoriales que du secteur pri- vé : sociétés d’autoroutes, voies navigables de France, promoteurs immobiliers, entreprise de tra- vaux publics… “On est encore relativement épargné par la cri- se même si constate aussi un ralen- tissement dans notre secteur” , indique la dirigeante à la tête d’une société qui réalise entre 7 et 8 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Le carnet de commandes 2013 reflète assez bien la mobilité géo- graphique et la diversité des actions réalisées. F.C.E. dans le Haut-Doubs imprimera sa signa- ture paysagère dans l’aménagement de la place Saint- Pierre à Pontarlier, la traversée de Doubs, la place de Morteau ou encore dans la nouvelle zone d’activité de Bulle. On la retrou- ve à Besançon sur le chantier du tramway, au square Castan ou à l’entrée du C.H.U. Minjoz. Tout comme au quartier des Mesnils Pasteur à Dole et à l’usine Sol- vay de Tavaux où l’entreprise de Levier assure déjà l’entretien des espaces verts. “L’avenir de F.C.E. s’inscrit plutôt dans une recherche de stabilité. On veut continuer à être présent localement dans tous nos domaines de compétence”, complète Françoise Jeanneret confrontée comme d’autres chefs d’entreprises du Haut-Doubs à la fuite de main-d’œuvre vers la Suisse. F.C.

On retrouve les équipes F.C.E. sur le chantier du tram bisontin.

ENVIRONNEMENT Une plante invasive La solidage boutée

de la vallée du Drugeon

Déjà bien présente en Franche-Comté, cette plante invasive s’apprête à coloniser la vallée du Drugeon. Mieux vaut

Sauvons la saxifrage œil de bouc C ette jolie petite fleur jaune est particulièrement menacée puisquʼil nʼexiste plus quʼune seule station en France située justement dans la vallée du Dru- geon qui en comptait encore quatre en 1990. “La saxifrage œil de bouc est adaptée aux tourbières. Elle est très sensible aux perturbations humaines comme le drainage, la fertilisation” , souligne Léa Mischler. La saxifrage fait lʼobjet de suivis botaniques depuis des décennies. La disparition dʼune des quatre stations de la vallée du Drugeon constatée en 2005-2006 sʼexplique par des rejets dʼeaux usées dans le marais qui bordait la station. Le conservatoire botanique va prochainement éditer une plaquette qui sera distribuée dans les com- munes. “Il est aussi prévu de réaliser une étude génétique sur différentes stations pour savoir quʼelles seraient les conséquences dʼune éventuelle réintroduction.”

donc l’arrêter dans sa conquête de ce joyau floristique.

P our la Franche-Comté, les carottes sont cuites. La soli- dage s’est depuis trop long- temps invitée au festin floris- tique régional au point qu’il est impensable de l’en déloger. “On consta- te qu’elle n’est pas encore trop présen- te dans la vallée du Drugeon” , indique Léa Mischler, chargée de mener des actions contre les plantes invasives au conservatoire botanique national de Franche-Comté. Deux espèces sont implantées sous nos contrées: la solidage glabre et la soli- dage du Canada, celle-là même qui menace de s’installer durablement en vallée du Drugeon. Cette plante qu’on voit souvent dans les jardins est ori- ginaire d’Amérique du Nord. Elle se reconnaît assez facilement avec sa gran- de tige très feuillée et des fleurs de cou- leur jaune vif. “Elle affectionne les milieux humides. La communauté de communes Frasne-Drugeon nous a aler- tés en nous demandant de lancer une action. La solidage ne fait pas partie des espèces invasives à traiter priori- tairement en Franche-Comté où elle est déjà très présente. Mais au regard de la richesse floristique de la vallée du Drugeon, l’intervention est tout à fait justifiée” , poursuit Léa Mischler. Plusieurs communes sont concernées et le degré d’infestation est très variable. Des stations de plus de 500 m 2 ont été identifiées à Vuillecin et à Bief-du- Fourg (Jura). Les “dégâts” se limitent à quelques massifs à Houtaud, aux Granges-Narboz, à Mignovillard ou encore à Chaffois. La première réunion

(photo L. Mischler).

La solidage du Canada affectionne les milieux humides.

La vallée du Drugeon abrite la dernière sta- tion de saxifra- ge œil de bouc en France (photo J. Guyonneau).

d’information s’est tenue le 4 mars en présence des associations locales de protection de la nature, des sociétés de chasse et des communautés de com- munes impactées, à savoir C.C.L. et de la C.F.D. L’occasion pour LéaMischler de présenter plus en détail l’espèce et les moyens d’actions. Puis les participants, une vingtaine, se sont retrouvés le 27 mai sur le ter- rain pour la formation technique. Les structures se sont réparti les zones à traiter. “Laméthode de lutte s’organise en deux temps avec une fauche en mai pour affaiblir la plante et retarder sa floraison. On renouvellera l’opération fin août en sachant qu’il faudra inter- venir plusieurs années pour endiguer efficacement le développement de la solidage.” La spécialiste estime que l’arrachage est vite fastidieux car la plante a des longues racines et ne peut s’effectuer que ponctuellement quand des tâches ne dépassent par 20 m2. Elle explique aussi que les plantes invasives privi- légient toujours les milieux qui ont été perturbés donc fragilisés par l’action humaine.Toutes les invasives ont aus- si une capacité à se développer facile-

ment et rapidement en massifs très denses qui excluent les autres plantes. “Les premières opérations de fauche ont eu lieu dans la première quinzai- ne de juillet.” Reste à espérer que l’action se pérennise contrairement à ce qui s’est passé à La Longeville sur une sta- tion de Berce du Caucase livrée à elle- même. F.C.

Plusieurs groupes constitués procèdent aux

opérations de fauche censées

affaiblir et limi- ter la repousse de l’indésirable

solidage (photo D. Michelat).

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