La Presse Pontissalienne 165 - Juillet 2013

MOUTHE - RÉGION DES LACS

25 La Presse Pontissalienne n° 165 - Juillet 2013

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Une impasse budgétaire Maison de la Réserve : “On est vraiment au fond du trou” Les soucis avec la chaudière à l’origine de la fermeture de la structure pendant plusieurs mois ne doivent pas masquer une situation financière problématique comme s’en inquiète Véro- nique Socié, présidente de l’association gestionnaire. Entretien.

L a Presse Pontissalienne : Comment expliquer les difficultés de la Maison de la Réserve ? Véronique Socié : On est face à un problème écono- mique car la Maison de la Réserve fonctionne uniquement avec l’argent des visiteurs. On bénéficie de sub- ventions uniquement sur des pro- jets financés par le parc du Haut- Jura. On n’a jamais touché aucune aide pour faire tourner la partie musée. Existe-t-il des structures similaires qui soient autonomes ? Ne faudrait-il pas considérer cette mission comme un service public ? C’est impossible aujourd’hui de fai- re payer le juste prix aux visiteurs. L.P.P. : Vous sollicitez en quelque sorte l’aide de la collectivité ? V.S. : Le ministère de l’Environnement finance déjà la partie Réserve. Mais comment fai- re de l’éducation à la nature ? Cela ne me semble pas aberrant que la collectivité prenne en charge cette mission. Le problème est récurrent.

La réserve du lac de Remoray n’a pas l’attrait d’une réserve alpine qui offre la possibilité d’observer des animaux ou des sites remar- quables même si on a aussi des espèces uniques en France, je pen- se par exemple, à certains papillons de nuit. En étant dans le Haut- Doubs, on vit dans une zone qui semble si protégée que personne ne s’inquiète des enjeux environ- nementaux. Au bout du raisonne- ment, il faudrait que la commu-

perd de l’attractivité. En France, les seules maisons de la réserve qui tournent sont celles fiancées par des collectivités. On peut citer la maison de la chaîne du Jura sou- tenue par la communauté de com- munes du pays de Gex. Il faut savoir que toutes les structures qui gra- vitent autour de l’éducation à l’environnement sont en difficulté. L.P.P. : Quelle somme serait nécessaire pour sortir de cette impasse ? V.S. : Il manque entre 40 000 et 50 000 euros, ce qui revient à prendre en charge le poste de direc- tion. L.P.P. : L’affaire de la chaudière en panne est réglée ? V.S. : Elle a été finalement remise en route avec un an de garantie. Nous espérons maintenant un dédommagement, ce qui implique de se retourner contre la commu- nauté de communes. Pour nous, c’est impératif de récupérer cette somme sachant qu’on n’a plus assez

V.S. : On n’est pas opposé à tous ces projets mais jouons la carte de la cohérence et ne misons pas seule- ment sur le ski alpin. On deman- de à être mieux écouté. Par chan- ce, on a un soutien très fort du parc du Haut-Jura. L.P.P. : Doit-on s’attendre au pire ? V.S. : On n’est pas du tout sûr de la pérennité. On fera un premier focus après l’été et une analyse plus fouillée en décembre. Au sujet des animations estivales, il semble uti- le de préciser notre météo-dépen- dance. Quand il fait trop beau, les gens ne viennent pas et c’est à peu près la même chose en cas de très mauvais temps. Propos recueillis par F.C.

de personnel aujourd’hui pour fai- re le travail. On est vraiment au fond du trou. L.P.P. : C’est une expérience compliquée pour une présidente d’association ? V.S. : Tout à fait. D’autant plus quand on est complètement bénévole pour assumer cette fonction. Je compte bien m’investir à fond pour main- tenir à flots une structure à laquel- le je crois. Cette réserve est très reconnue à l’extérieur sur le plan scientifique mais en local on a l’impression d’être les vilains petits canards. L.P.P. : Quel regard portez-vous sur les investissements en cours dans le déve- loppement touristique du Haut-Doubs ?

“On n’est pas du tout sûr de la pérennité de la structure”,

nauté de communes Mont d’Or-Deux Lacs prenne en charge le fonctionnement car aujourd’hui l’association ges- tionnaire ne sait plus faire. Comme on pei- ne de plus en plus à boucler les budgets, on glisse dans une spirale qui nous empêche de renou- veler nos actions. Conséquence : on

“On a l’impression d’être les vilains petits canards.”

s’inquiète Véronique Socié,

présidente de l’association des amis de la réserve naturelle du lac de Remoray.

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