La Presse Pontissalienne 165 - Juillet 2013

MOUTHE - RÉGION DES LACS 24

ROCHEJEAN Dans une tribu amérindienne À la rencontre du “peuple vrai” De retour d’Amérique du sud où elle a séjourné presque deux ans, Maya Bournez expose tout l’été à la Petite Échelle des objets, pho- tos et peintures sur la vie ancestrale en Amazonie.

Maya et son compagnon Federico ont créé l’association Beya Xarabu qui milite pour la sauvegarde des cultures, des traditions et la promotion des rencontres et des connaissances entre peuples.

Un jeune indien Huni Kuin au pied d’un immen- se Samamu- ma, l’arbre sacré d’Amazonie. (photo Maya Bournez).

D es alpages duMont d’Or à la jungle amazonien- ne, le contraste est assez saisissant. Là où l’on s’attendait plutôt à trou- ver une belle collection de clo- chettes, on trouve des images du peupleHuni Kuin. “Cela signi- fie “le peuple vrai” , expliqueMaya Bournez à l’origine de cette expo-

sition installée dans la grange de l’auberge de la Petite Échel- le tenue par son berger de père. La voyageuse a eu l’occasion de vivre pendant deux mois dans cette communauté établie à la frontière entre le Pérou et le Bré- sil. Le “peuple vrai” compte envi- ron 5 000 Indiens répartis en petits groupes le long de trois rivières amazoniennes. “Ils vivent de chasse, cueillette, pêche et cul- tivent du maïs, du manioc. La forêt leur fournit aussi des fruits en abondance: banane, orange, citron, ananas. Chaque groupe comprend un enseignant chargé d’apprendre aux enfants à comp- ter, à lire et à écrire en portugais. Ce peuple est totalement auto- nome. Il a ses propres croyances, son dialecte, ses hommes méde- cines. Ces Indiens sont très fiers de leur culture. Pour l’instant, ils sont encore relativement proté- gés de la déforestation et dispo- sent d’une terre indigène recon- nue.” Maya Bournez n’est pas près d’oublier sa première immer- sion en tribu amérindienne. Elle compte d’ailleurs y retourner cet automne. Tout est parti d’un projet de voya- ge mis en place avec sa copine Lisa. Ces deux jeunes citoyennes du Haut-Doubs ont économisé plus d’un an avant de s’offrir le grand voyage. “On s’est déplacé de la Colombie jusqu’à la Terre de Feu.” Sur place, les deux amies faisaient du volontariat dans des communautés alternatives. “On a connu quelques galères avec les moyens de transport. Ces expériences apprennent à être patient. Il faut se mettre au rythme, laisser le temps aux choses de se faire. Les gens sont

plutôt sympas. Certains ont envie d’aller vers la mondialisation alors que d’autres aspirent à plus d’authenticité et de spiritualité.” Maya a prolongé son séjour de plu- sieurs mois suite à la rencontre de son compagnon brésilien Federi- co. Lequel a su frapper aux bonnes portes pour qu’ils soient

La tribu a ses hommes médecines.

OYE-ET-PALLET Plus puissant et plus économique Le collecteur d’eaux usées bien dans ses nouvelles pompes

accueillis chez les Huni Kuin qui ne reçoivent que sur invita- tion. Le couple a choisi de créer l’association “Beya Xarabu” qui signifie “diversité culturelle” en langue indigène. “On veut agir pour la sauvegarde des cultures, des traditions, des langues et la promotion des rencontres et des connaissances entre peuples.” L’exposition à la Petite Échelle est la première action de cette jeune association qui veut condui- re deux autres projets en 2013. Le premier vise à acquérir du matériel, des fils et des perles de différentes couleurs utilisés dans l’artisanat des Huni Kuin. Le second a pour objectif d’apporter des guitares et des appareils d’enregistrement sono- re dans cette communauté qui se distingue pour avoir intro- duit des instruments à corde dans sa musique traditionnel- le. Pour l’heure, Maya a trouvé un emploi saisonnier sur un alpa- ge suisse. F.C.

Le nouveau poste de refoulement en cours d’installation à la passerelle de Port-Titi marque la poursuite d’un ambitieux programme

d’optimisation du collecteur autour du lac. Chantier.

L e trou déblayé par les pelleteuses ne manque pas d’impressionner. C’est qu’il en faut de la place pour enterrer la cuve du nouveau poste de refoulement. Elle mesure 7,5 m et long et 3,5 m de diamètre. Il restera à la connecter au collecteur avant sa mise en service. “On va utiliser une nouvel- le technologie où les pompes ne pom- pent que de l’eau propre. Comme elles sont moins sollicitées,elles ont unmeilleur rendement et coûtent moins cher en fonc- tionnement” , préciseAnthony Messika, responsable technique à la communauté

“Le collecteur est bien étanche mais récupère les eaux de pluie”, note Jean-Marie Tissot, l’élu responsable de la commission assainissement à la communauté de communes. Mont d’Or-Deux Lacs.

dron. Les quatre derniers postes:Mal- buisson, Labergement-Sainte-Marie, Les Grangettes et Saint-Point seront changés entre 2014 et 2015. Le mon- tant global du programme s’élève à 1,7 million d’euros avec 50 % de sub- ventions attendues de l’Agence de l’eau et du Conseil général du Doubs. Les travaux pilotés par le cabinet André sont réalisés par deux entreprises locales : Boucard et Ogelec.

collecteur, ses fuites, ses refoulements spectaculaires et nauséabonds ? Consciente du problème, la commu- nauté de communes a confié à un cabi- net spécialisé le soin d’étudier les dys- fonctionnements du collecteur construit entre 1970 et 1985. “Ce cabinet a démon- tré qu’il était parfaitement étanche mais récupérait les eaux parasites. Le dia- gnostic pointe aussi du doigt le vieillis- sement des stations de relevage qui équi- pent le collecteur depuis sa réalisation” complète Jean-Marie Tissot, élu des Fourgs et président de la commission assainissement. Les pompes s’essoufflent. Elles ont per- du un tiers de leur rendement d’origine. En revanche, le dimensionnement du réseau est suffisant et en capacité de transiter les effluents de la population

raccordée, soit 11000 habitants actuel- lement. Il restera aussi de taille à sup- porter l’évolution démographique atten- due sur le secteurMont d’Or-Deux Lacs. “On a recruté une personne pour véri- fier si les eaux de pluie sont bien cana- lisées. Le problème se pose surtout dans les résidences secondaires” , indique l’élu. Plus de 100 de propriétaires ont été informés d’erreur de branchement et des solutions à mettre en œuvre par courrier simple ou mise en demeure. À terme, l’objectif vise à réduire de 50 % l’apport d’eaux parasites. L’autre volet du programme porte sur le renouvel- lement des postes de refoulement. Le premier poste à l’amont du réseau a été installé en début d’année. Après Oye-et-Pallet, l’opération sera reconduite en 2013 à Chaon puis Chau-

de communes Mont d’Or- Deux Lacs qui assure la maîtrise d’ouvrage du pro- gramme de renouvelle- ment complet de huit des neuf postes de refoule- ment du collecteur. Inuti- le de rêver, les abonnés ne verront pas leur fac- ture assainissement s’alléger. “Elle augmen- tera moins vite” , argu- menteAnthonyMessika. Que n’a-t-on dit sur ce

Réduire de 50 % l’apport d’eaux parasites.

Les pelleteuses creusent un trou spectaculaire où sera enterrée une non moins spectaculaire cuve.

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