La Presse Pontissalienne 165 - Juillet 2013

20 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 165 - Juillet 2013

LAC SAINT-POINT

Des questions sans réponses

Voie verte et bouche cousue Les travaux étaient envisagés “entre 2013 et 2016.” Pas de retard, pas de pelleteuses non plus et beaucoup d’interrogations chez les contestataires qui ne désarment pas.

cyclable tout autour du lac. “On n’est pas dans une démarche d’opposition systématique. Je serais même plutôt favorable à l’action générale de Clau- de Jeannerot sauf sur ce projet. On va continuer la lutte.” Le combat se situe toujours sur le ter- rain judiciaire. Le collectif a déposé un recours au tribunal administratif qui va bientôt rendre son jugement. “L’audience a lieu le 9 juillet” , explique maître Grégory Bourilhon du cabinet bisontin C.G.B.G. qui défend les oppo- sants. L’action intentée remet en cau- se la déclaration d’utilité publique et pose différents questionnements sur le caractère sécuritaire, le coût et les atteintes à l’environnement. L’avocat estime cette procédure tout à fait légi- time. “Toutes ces questions se posent réellement. Ce n’est pas pour le déco- rum . On est face à un projet qui tourne autour d’une région connue, le lac Saint- Point qu’il convient de protéger le mieux possible. Notre démarche peut retarder ou imposer un nouveau travail.” Le volet environnemental revient sou- vent sur le tapis. “On aurait aimé entendre davantage les Verts locaux qui ont fait des réunions publiques sur le sujet pendant les cantonales. Depuis, c’est silence radio.” Denis Bauquier rappelle que le mouvement de protes- tation s’est vraiment cristallisé suite à l’enquête publique. “Nos remarques n’ont pas été prises en compte ou très insuffisamment.” L’opposition n’est pas seulement le fait d’associations. La commune des Gran- gettes désapprouve aussi le tracé pro- posé sur son territoire. Elle a mani- festé son mécontentement en refusant d’adapter son P.L.U. aux spécificités de la Voie verte. “Comme il ne s’agit pas d’un projet d’utilité publique, il faudrait que les terrains concernés por- tent la mention “service public”. Le Conseil général nous demande de prendre une délibération dans ce sens. Mais on n’a toujours pas eu d’écho favo- rable vis-à-vis de nos revendications en sachant qu’on a proposé des alter- natives” , indique Didier Hernandez, le maire des Grangettes.

“O n a l’impression que ce dossier patine” , observe Denis Bauquier, le repré- sentant du collectif contre la Voie Verte. La seule action concrè- te visible cette année consiste au dépla- cement de l’alternat test à la sortie de Saint-Point-Lac suite au refus en février dernier des élus de cette commune de prolonger l’expérimentation intramuros . Un essai qui laisse sceptique Denis Bauquier dans le sens où les huit alter- nats prévus dans le projet mesurent plus de 100 m et non une trentaine comme actuellement. La journée sans voiture du 9 juin a permis une fois de plus aux opposants de se faire entendre avec force pan- neaux et tracts. Voie verte qui n’en est

pas une. Où vont cohabiter tous les usagers sur une chaussée de 2,8 m de large ? Quel intérêt de s’arrêter à Mal- buisson ? Les critiques continuent à pleuvoir. Sans oublier le prix. “Aujour- d’hui, on serait plus proche des 20 mil-

lions que des 15 millions annoncés il y a quelques années.Avec une telle som- me, on pourrait financer une maison de retraite, une crèche et une tren- taine d’appartements sociaux. C’est loin d’être négligeable dans le contex- te actuel” , poursuit Denis Bauquier en rappelant que les opposants sont favorables à une bande

Le dossier patine, silence du côté du Conseil général.

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Liaisons douces : première tranche en octobre S oucieuses de ne pas rester à lʼécart de la Voie verte, les communes de Malbuisson et Montperreux ont obtenu gain de cause sur la maté- rialisation ou la création de cheminements doux. “On ne voulait pas lâcher le morceau. Cʼest nécessaire dʼavoir un outil pour que nos populations, nos enfants puissent se rendre dʼune commune à lʼautre en toute quiétude” indique Jean-Paul Bonnet, le maire de Montperreux, en précisant que ces liai- sons partent du centre de chaque village pour se rejoindre. Ce projet sʼeffectuera en plusieurs tranches. Le chantier devrait débuter cet automne. Le finance- ment est partagé équitablement entre le Département et les deux communes. “La part communale a été validée par le trésorier” , note lʼélu.

Logiquement sollicité, le Conseil géné- ral se montre très laconique. “Pour la Voie verte, la procédure suit également son cours. Nous sommes dans une pha- se technique et le Conseil général n’a pas d’informations complémentaires à apporter pour le moment. Nous com-

muniquerons ultérieurement sur le sujet.” Certains avancent qu’il ne se passera rien avant les prochaines élections municipales, voire les cantonales de 2015. F.C.

Les pancartes des opposants refleurissent à chaque nouvelle journée sans voiture.

ROUTE DE L’ABSINTHE Bientôt un lieu d’accueil en Suisse Le projet se poursuit à l’ombre de l’I.G.P. Le conflit autour des appellations a pénalisé le lancement de cette route touristique franco-suisse qui se met néanmoins gentiment en place des deux côtés de la frontière.

L e bel enthousiasme res- senti l’an dernier à la pré- sentation officielle de cet- te route n’est plus d’actualité. Sa vocation histo- rique et touristique s’est vite effacée face aux enjeux écono- miques et aux arbitrages poli- tiques engagés dans la guerre des appellations opposant les distillateurs français à ceux du Val de Travers. La coopération a ses limites. On s’observe cor- dialement. Chaque camp attend encore de voir comment va évo- luer le dossier de son voisin. Qu’en est-il aujourd’hui de cet- te route touristique ? Si l’on attend toujours que se mette en place la signalétique sur la R.N. 57, le circuit de randonnée pédestre entre Pontarlier et Noi- raigue (42 km) est finalisé. Il sera bientôt complété par une

carte “disponible dans le cou- rant de l’été” , note Yann Klau- ser, le directeur de la future mai- son de l’absinthe actuellement en cours de construction à Môtiers. Les Suisses ne sont pas restés les bras croisés. À la différence de Pontarlier et son musée, le Val de Travers n’avait pas de lieu d’accueil et d’animation dédié à la Fée Verte. Leur pro- jet associe la commune et la tou- te jeune fondation de la Maison de l’Absinthe qui assurera l’exploitation des lieux. La com- mune a mis à disposition des locaux au centre de Môtiers. “Il s’agit de l’ancien hôtel de dis- trict. Ce bâtiment a une très longue histoire. Il a servi d’école, de tribunal, de police.” Le chan- tier de rénovation se prolonge- ra jusqu’à la fin de l’année. Coût

des travaux : 2millions de francs suisses à la charge de la com- mune avec des aides importantes du canton de Neuchâtel et de la Confédération. Présidée par Pierre-Olivier Cha- ve, la Fondation Maison de l’Absinthe réunit des représen- tants de la commune, du Musée régional et de l’Interprofession de l’absinthe. Cette structure investira 2,1 millions de francs suisses dans l’aménagement intérieur. Elle pourra compter sur le soutien de la Loterie romande et du canton. “L’ouverture est prévue à l’été 2014. Cette maison de l’absinthe n’est pas un musée. Elle bénéfi- ciera d’un traitement plus ori- ginal, plus vivant et contempo- rain. On ne tient pas à se focaliser uniquement sur le volet histo- rique et la boisson. On mettra

aussi en valeur les produits déri- vés, la gastronomie” , souligne Yann Clauser. Le directeur en profite aussi pour annoncer qu’un troisième distillateur pro- fessionnel est en activité depuis le 8 juin au Val de Travers. L’absinthe fait toujours rêver. Aussi, la Route de l’absinthe bénéficie-t-elle toujours d’une bonne couverture médiatique. Côté suisse, on la retrouve par exemple dans la brochure tou- ristique “100 traditions et cou- tumes. La Suisse typique”. En France, elle a récemment fait l’objet d’un article dans la revue du Sommelier International. Si les élus gardent un peu leurs distances, les deux structures chargées de l’animation de cet- te route, à savoir la Fondation et l’association des Amis du Musée à Pontarlier travaillent

Yann Klauser devant la future Maison de l’Absinthe de Môtiers qui ouvrira ses portes à l’été 2014.

de concert. Elles se réunissent régulièrement. Ensemble, elles ont organisé des séances de for- mation à destination des acteurs français ou suisses situés sur la route de l’absinthe. “La pre- mière session s’est déroulée le 4 juin avec une trentaine de par- ticipants sur un potentiel de 80. D’autres seront mis en place par la suite” , note Fabrice Hérard,

le chargé de mission des Amis du Musée de Pontarlier. Tous les supports : cartes, flyers,maté- riel d’exposition et de présen- tation sont là pour assurer la promotion. Parmi les pistes de réflexion figure l’idée de mettre en place un trail ou une ran- donnée gourmande en lien avec le mythique breuvage.

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