La Presse Pontissalienne 163 - Mai 2013

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La Presse Pontissalienne n° 163 - Mai 2013

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE - EN FORTE RÉGRESSION

La Maison de la Réserve à l’ombre du milan Pour sa traditionnelle fête du Printemps, la Maison de la Réserve a choisi de mettre à l’honneur un planeur familier de l’espace aérien du Haut-Doubs, à savoir le milan et plus spécifiquement le milan royal. En vol avec Laurent Beschet, le directeur de la structure.

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi avoir choisi ce rapace ? Laurent Beschet : C’est une espèce facile à voir, assez emblématique localement. On présentera les deux espèces : le milan noir et le milan royal enmettant l’accent sur la seconde qui est plus en danger. L.P.P. : Quelle est son aire de répartition ? L.B. : On le trouve essentiellement à l’intérieur des terres en Europe sur une zone qui recouvre une partie de l’Allemagne occidentale et descend ensui- te vers l’Espagne et l’Italie en passant par la France. Il est partout en régres- sion, sauf peut-être dans le massif juras- sien. Le milan royal fait l’objet d’un plan national d’actions piloté par la

L.P.O. On reçoit régulièrement des sta- giaires dans le cadre de ce dispositif. Leur mission consiste à identifier les aires de nidification à partir desquelles des techniciens habilités procéderont

le milan royal est avant tout un cha- rognard, on comprend qu’il soit touché. Personne n’a oublié chez nous les dégâts causés par la bromadiolone sur la fau- ne sauvage non-cible. Le milan est par- fois victime des pales des éoliennes. L.P.P. : Comment identifier le milan royal ? L.B. : C’est le seul rapace à queue échan- crée. Il est présent dans toutes les com- munes du Haut-Doubs. En vol, on le reconnaît aussi avec ses taches claires sous les ailes. Le milan royal est pré- dateur de charogne. Il est donc inof- fensif et ne pose pas de problèmes vis- à-vis des poules par exemple. Comme il n’entre pas en concurrence avec l’homme, il bénéficie d’une image assez positive. En Suisse, l’espèce est plus sédentaire et ses effectifs progressent. Des placettes de nourrissage ont été aménagées pour tenter de fixer les mâles en territoire français. L’expérience a échoué. L’automne dernier, plus de 6 400 passages de milans royaux ont été dénombrés au Crêt des Roches vers Pont-de-Roide. L.P.P. : Quel est son mode de reproduction ? L.B. : Les couvées comptent de 1 à 3 jeunes par an. Le milan royal est un oiseau fidèle à sa compagne et à son lieu de naissance. Le suivi des mar- quages démontre que les jeunes revien- nent assez souvent s’installer près de l’endroit où ils sont nés. Le milan vit facilement une dizaine d’années. Il niche généralement en lisière de forêt, à proxi- mité des zones ouvertes. Pour l’anecdote, les deux espèces de milan font leur nid avec toutes sortes de détritus. L.P.P. : Peut-on en savoir plus sur le program- me de la fête du Printemps ? L.B. : Elle se déroule le dimanche 12 mai à la Maison de la Réserve de 10 heures

aujourd’hui complètement disparu de certaines régions comme les Ardennes ou l’Aube. En 2002, on dénombrait 3 000 à 4 000 couples sur l’ensemble du territoire national. Le milan royal est considéré comme un migrateur par- tiel dans le Haut-Doubs. En hiver, il part s’installer dans la Dombes ou car- rément en Espagne. Il supporte très mal l’enneigement mais revient sitôt que la neige a disparu. Ce qui explique son arrivée tardive ce printemps. C’est aussi tout l’intérêt des marquages qui permettent de mieux connaître ces déplacements. Le séjour en Espagne peut s’avérer fatal. Dans ce pays, on pratique encore l’empoisonnement des grands prédateurs. Quand on sait que

au baguage des pous- sins avant l’envol. Les représentants de la L.P.O. et le grimpeur chargé d’aller récu- pérer les jeunes milans seront pré- sents lors de la fête du Printemps. L.P.P. : Qu’en est-il des effectifs ? L.B. : Ce rapace a

“Des scientifiques viendront faire partager leur expérience.”

à 18 heures De nombreux partenaires à l’exemple de la L.P.O. tiendront des stands. Le groupe jeunes de la Maison de la Réserve a préparé tout une série

d’activités ludiques autour du milan : cartes, jeu de l’oie, jeu de déter- mination rapide. Le public pourra accéder à l’aire d’observation des milans et autres oiseaux. Toujours à destination des enfants, des ateliers maquillage et de dessins. Il y aura aussi un jeu ral- lye avec des énigmes à résoudre. Des scienti- fiques et spécialistes du

Avec 1,5 m d’envergure, le milan royal est le plus grand rapace diurne du secteur (photo D. Promé).

“Ce rapace a disparu de certaines régions.”

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