La Presse Pontissalienne 163 - Mai 2013

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 163 - Mai 2013 43

SOCIÉTÉ

Une première en France Le handicap n’empêche pas la colocation Ella, Mathilde et Xavier, sont handicapés. Compte tenu de leur situation de dépendance, ils devraient vivre en institution. Mais la détermination de leur parent a permis de répondre aux attentes de ces jeunes qui voulaient vivre dans leur propre appartement.

M athilde boucle ses valises et quitte son petit appartement de la rue du Pater à Besançon, au rez-de-chaussée d’une copropriété. Dans quelques heures, elle sera dans le Cher pour assister au Printemps de Bourges.Avant de partir, elle salue amicalement Ella et Xavier ses voisins de palier. Personne ne prêterait attention à cette scène banale si ces trois jeunes gens n’étaient pas handicapés, visuel pour Mathilde et moteur pour Ella et Xavier. Ils ont chacun un peu plus de vingt ans et sont deve- nus amis. Depuis quelques mois, ils sont en co- location. L’expérience est unique en France. C’est en effet la première fois que des adultes dans cet état de dépendance ne vivent pas en institution spécia- lisée mais dans un appartement dans lequel ils ont chacun leur chambre et leurs habitudes. Ils sont ici chez eux. “C’est très bien. Ce qui me plaît, c’est de pouvoir garder mon autonomie tout en bénéficiant d’un encadrement” remarque Mathil- de qui a en projet de travailler à l’E.S.A.T. Le niveau de dépendance des trois colocataires ne leur permet pas de vivre seuls. Cinq personnes qualifiées (auxiliaire de vie, moniteur éduca- teur…) se relaient quotidiennement pour les accompagner (la nuit, il n’y a qu’un veilleur). Ces professionnels sont salariés de l’A.S.S.A.D. 25 (Accompagnement, Soins, Services à Domicile). Cette co-location a pu voir le jour grâce à la réso- lution de l’association pour les loisirs d’enfants différents mais déterminés (A.L.E.D.D.). “Nos enfants ont grandi. S’est posée pour eux la ques- tion de la vie adulte. Ils ont émis le souhait de ne pas aller en foyer. On s’est dit “pourquoi pas” , après tout c’est une demande que nous pouvons entendre” raconte Ilva Sugny, co-fondatrice de l’A.L.E.D.D. avec Danièle Marnadet, et maman d’Ella. Pour mener à bien ce projet de co-location, les parents ont dû user de persuasion pendant des mois pour convaincre en particulier le Conseil général du Doubs de les suivre. Le Département

est un partenaire incontournable puisqu’il ver- se la prestation compensatoire du handicap, une indemnité que perçoivent les personnes handi- capées. “Aux yeux du Conseil général, la place d’une personne qui a besoin d’une assistance 24 heures sur 24 est en institution et pas dans un appartement. Jusqu’au mois de juin dernier, on a pensé que ce projet allait capoter. Nous avons dû batailler pour faire bouger les lignes. Il y a une demande sociale qui évolue, il faut l’entendre. Ces adultes handicapés ont le droit vivre comme tout le monde tout en étant comme personne” insiste Ilva Sugny. après une période d’essai de trois mois, la co-location fonctionne bien. Sa réus- site est une brèche ouverte dans la prise en char- ge des personnes handicapées dont certaines ne se sentent pas à leur place en institution. Dans leur appartement, Xavier, Ella et Mathil- de sont libres et cela change tout. Le program- me de journée leur appartient. Les profession- nels qui vivent avec eux les assistent dans leurs déplacements, pour les visites, la cuisine et diverses tâches de la vie quotidienne. “Nous ne sommes pas là pour faire du nursing , mais pour les accompagner. Quand Ella va acheter le pain le matin, c’est elle qui demande une baguette et qui paie avec son argent” expliquent Magali, moniteur-éducateur et Patricia, auxiliaire de vie, le binôme de l’après-midi. Pour ces profession- nels, cette nouvelle expérience était aussi l’inconnu. Finalement, chacun a pris ses marques, chaque jour ils en mesurent les bienfaits sur les jeunes adultes handicapés. “Nous sommes allés visiter la Cité des arts, ils sont inscrits à la médiathèque, on se balade en ville. On répond à leurs demandes. On les voit progresser. Par exemple, Xavier qui était plutôt timide et renfermé, change.” Une fois par semaine, ils vont à l’accueil de jour de l’Association des Paralysés de France. Le week- end, les co-locataires quittent la rue du Pater pour rendre visite à leurs parents, avec une envie en tête, retrouver leur “chez eux”. T.C.

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Ella, Xavier, et Mathilde, les colocataires, entourés de Ilva Sugny, Patricia et Magali, dans l’appartement adapté qu’ils louent au bailleur social Néolia.

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