La Presse Pontissalienne 163 - Mai 2013

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 163 - Mai 2013

26

SERVICES

145 salariés

Enett Services Haut-Doubs prêt à l’emploi Si elle ne subit pas trop les effets de la crise, cette entreprise de nettoyage et d’entretien éprouve de plus en plus de difficultés à trouver du personnel. La galère du recrutement.

Maisons bois contemporaines en madriers conçues et fabriquées dans le Jura. Auto-construction, Clos-couvert ou clés-en main.

E nett Services Haut-Doubs reflè- te assez bien l’évolution globa- le de la zone frontalière moins touchée par le ralentissement économique qu’ailleurs. “On progres- se de façon constante et le rythme s’est accéléré depuis 2010 avec une aug- mentation du chiffre d’affaires de 11 % par an” , indique Virginie Petament, responsable d’exploitation. Des commerces qui s’agrandissent, des banques qui ouvrent de nouvelles agences, c’est tout bon pour Enett Ser- vices Haut-Doubs qui a également ren- forcé sa politique commerciale. “Le début de l’année 2013 est conforme aux objectifs. On n’a pas ressenti l’effet de crise de façon significative même s’il faut savoir faire preuve d’adaptation” , poursuit la responsable en référence à quelques clients dans l’industrie qui Enett Services Haut-Doubs emploie 145 salariés, le plus souvent du personnel féminin à temps partiel.

“On peine à trouver du personnel sérieux, volontaire et qui s’inscrit dans la durée”, constate Vir- ginie Peta- ment, la res- ponsable d’Enett Services Haut-Doubs.

ont réduit la voilure. Depuis sa création, cette entreprise pontissalienne a choisi de se diversi- fier dans sa spécialité, à savoir le net- toyage industriel. Cette stratégie lui a permis d’élargir son champ d’action professionnel et géographique. Enett

cules car plus personne ne propose cet- te activité sur Pontarlier.” Virginie Petament reste confiante dans le potentiel d’activité. Elle se montre beaucoup plus sceptique sur la ques- tion du recrutement. “C’est devenu le problème principal. On est en bout de chaîne. On peine à trouver du person- nel sérieux, volontaire et qui s’inscrit dans la durée. Même si on a aussi des agents présents depuis 25 ans dans l’entreprise.” Enett Services Haut-Doubs emploie 145 salariés. Essentiellement du per- sonnel féminin embauché à temps par- tiel. “On a très peu de jeunes entre 25 et 35 ans. On note aussi un retour des seniors de plus de 60 ans. Ces personnes d’un certain âge demandent à faire quelques heures par semaine.” Les fins de mois sont parfois difficiles pour les petites retraites du Haut-Doubs.

Services Haut-Doubs intervient dans tous les secteurs : commerces, grandes surfaces, indus- tries, bureaux, cages d’es- caliers… “On travaille aujourd’hui avec plus de 450 clients répartis sur l’ensemble du Haut- Doubs. L’entreprise est aussi en capacité de fai- re de l’entretien d’espace vert et du déneigement. On se lance actuellement dans le nettoyage de véhi-

Le retour des seniors de plus de 60 ans.

INSERTION Comment être compétitif avec des travailleurs handicapés ?

L’U.N.A.P. dans de beaux draps Une unité de production traitant 11 tonnes de linge, des chaînes de tri, de repassage, de pliage, font de l’U.N.A.P. une société industrielle de pointe. La blan- chisserie n’est plus le seul domaine d’exploitation. La structure qui emploie 190 travailleurs handicapés men- taux co-traite pour l’automobile ou l’agroalimentaire.

Les 190 travailleurs handicapés de l’U.N.A.P. ont des missions diverses allant du triage de pièce au nettoyage des blouses.

L’ U.N.A.P., quatre lettres pour des dizaines de compétences. Structure de la désormais nou- velle A.D.A.P.E.I. départe- mentale, l’U.N.A.P. de Pontarlier est un immense paquebot composé de 190 travailleurs handicapés mentaux qui travaillent, et vivent pour certains à deux pas de l’usine, située rue de la Libération à Besançon. Avec un chiffre d’affaires d’environ 15 millions d’euros, la structure colla- bore avec 600 clients dont les grands donneurs d’ordres francs-comtois. Elle récupère le linge sale des hôpitaux, cli- niques, société industrielle ou de l’agroa- limentaire (comme Nestlé pour Pon- tarlier), les trie, les lave, les repasse, les plie, les expédie. “La blanchisserie, c’est notre activité principale qui consti- tue environ 70 % de notre chiffre d’af- faires et emploie 50%de nos travailleurs

handicapés. Nous avons 600 clients réguliers comme Peugeot, Solvay ou le groupe Accor” explique PatrickVuitte- nez, directeur de l’U.N.A.P. et du pôle travail et insertion professionnelle du Doubs. Lorsqu’il nous conduit dans les 12 000 m 2 de locaux de travail, il n’ou- blie pas de saluer chaque handicapé, par son prénom. “Vous savez, voilà plus de trente ans que je suis ici” dit-il modes- tement.

vestit les excédents financiers. Elle a surtout pris un nouveau en vira- ge en faisant de la co-traitance : “On réalise par exemple des pinces pour la marque Facom que nous assemblons de A à Z et que nous conditionnons. Nous prenons le risque de tout gérer” précise le directeur. En outre, un ate- lier de pressing a été ouvert. Les Pon- tissaliens peuvent y déposer leur lin- ge. “Et nous n’utilisons pas de perchloréthylène, substance nocive et dangereuse.” Autre diversification : la

création et la personnalisation de bou- gies. Les handicapés savent tout faire. Et ils le font bien. Seules différences : des délais d’exécution plus longs et des codes différents. Analphabètes, les trieurs ne savent pas dissocier la tour- née de linge de Morteau de celle de Rougemont. Du coup, une fleur repré- sente celle de Morteau. Et un escargot pour Rougemont. Dans cette société, tout le monde a sa place, le sourire… et l’accueil chaleureux. E.Ch.

forcément moins de vestes à nettoyer. Et moins de commerciaux d’affaires dans les hôtels, c’est également moins de draps à laver” commente-t-il. Pour être compétitive face aux autres entreprises qui n’emploient pas de per- sonnes handicapées présentes sur les mêmes marchés, l’U.N.A.P. bénéficie d’une aide sur les salaires des employés replaçant de fait la société dans un contexte concurrentiel. Pas de bénéfi- ce non plus. La structure associative (qui se doit d’être à l’équilibre) réin-

La crise économique, l’éta- blissement l’a connue et la perçoit encore notamment pour le secteur de l’agro- alimentaire, comme l’éti- quetage de denrées ali- mentaires sous-vide. “Nous sentons également un recul au niveau de la blanchis- serie. S’il y a moins d’inté- rimaires chez Peugeot, c’est

15 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Made with FlippingBook Annual report