La Presse Pontissalienne 163 - Mai 2013

25 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 163 - Mai 2013

La croissance au ralenti chez Schrader Face à la crise du marché automobile, le fabricant de valves parvient à maintenir le cap de croissance en s’appuyant sur le levier de l’innovation pour ne pas boire la tasse. INDUSTRIE 400 emplois

à l’innovation. Sans quoi, on serait à - 8 % sur le même portefeuille produits.” Jean-Michel Bolmont évoque notam- ment les fameuses valves T.P.M.S. avec indicateurs de sous-gonflages. La légis- lation européenne impose cet équipe- ment sur tous les nouveaux modèles fabriqués depuis novembre 2012. D’ici deux ans, cette obligation s’appliquera à tous les véhicules. De belles pers- pectives qui laissent augurer d’un fort potentiel pour Schrader Pontarlier. “Aujourd’hui, on est dans la logique d’activité partielle de longue durée ou A.P.L.D. mise en place par le gouver- nement. On s’engage dans ce disposi- tif de mai à novembre.” 104 salariés vont pouvoir bénéficier de cours d’anglais, à raison d’une journée par quinzaine. Difficile de refuser

L es équipementiers souffrent for- cément plus quand les ventes de voitures s’effondrent. L’inquiétude est profonde. “En 2008-2009, on était plutôt sur une crise de confiance avec ce réflexe de privilégier l’épargne au détriment de la consommation. La situation actuelle est plus grave avec une crise vraiment structurelle sans perspective de reprise. Ce qui ne nous rend pas trop optimistes” , confie Jean- Michel Bolmont, le président du grou-

pe Schrader. L’entreprise n’a jamais retrouvé les volumes réalisés en 2007, année qui correspond d’ailleurs aumeilleur chiffre d’affaires du site pontissalien. Depuis 2010, Schrader évoluait sur une crois- sance à deux chiffres. Cette belle dyna- mique connaît un coup de frein depuis quelques mois. Le taux de croissance 2013 devrait varier entre 1 et 2 %. “On sauve les meubles grâce aux nouveaux projets et

l’opportunité de compléter gratuite- ment ses connaissances linguistiques qui plus est dans une société à capi- taux américains. “On avait déjà pro- cédé de façon identique en 2008. Cet- te démarche participe d’une volonté

de l’effectif. On observe à Schrader com- me ailleurs sur le Haut-Doubs un turn- over du personnel lié quasi exclusive- ment à l’attrait du travail frontalier. Avec également ces difficultés récur- rentes d’attirer des cadres à Pontarlier. Le crédit impôt compétitivité mis en place par le gouvernement Ayrault apportera un peu d’oxygène à Schra- der Pontarlier. Jean-Michel Bolmont s’inquiète davantage des disparités de fiscalité dans l’Union Européenne sus- ceptible d’entraîner des transferts d’activité ou de marges commerciales d’un pays à l’autre pour de simples questions de taxation. “Il est toujours prévu d’investir en 2013 plus de 2 mil- lions d’euros sur l’usine de Pontarlier” , rassure son président. F.C.

Plus de 2 millions d’euros seront

d’améliorer les com- pétences de tout le per- sonnel” , poursuit Jean- Michel Bolmont sans nier que la situation est plus tendue qu’auparavant. L’entreprise emploie aujourd’hui 400 sala- riés. Elle a réduit de façon significative son volant d’intérimaires qui représente habi- tuellement 15 à 20 %

investis en 2013 dans l’outil de production de Schrader Pontarlier.

Une situation plus tendue qu’auparavant.

PONTARLIER

Industrie

Gurtner remet progressivement les gaz La société pontissalienne spécialisée dans la régula- tion des fluides a stoppé l’hémorragie en terme

d’emplois. Elle a même recommencé à recruter. Une centaine de salariés travaillent sur le site pontissalien.

A vec 90 salariés et une dizaine d’intérimaires, Gurtner est bien loin de l’effectif de 165 personnes qui travaillaient sur le site de la rue de la Libération il y a encore une dizaine d’années. Mais l’écroulement du marché des carbu- rateurs de cyclomoteurs associé à l’abandon de l’activité fonderie a eu raison de l’essor de l’équipementier pontissalien. Depuis, une réorientation de la stra- tégie notamment vers le gaz domes- tique et le gaz automobile permet à cette entreprise spécialisée dans la “régulation des fluides” de redresser la tête. Avec 15 millions d’euros de chiffre d’affaires, elle gagne à nouveau de l’argent depuis deux ans. De bons résultats qui se traduisent par un petit frémissement sur le plan des embauches. “L’effectif est légèrement reparti à la hausse. Nous avons recru- té six personnes ces trois dernières années, dont un responsable qualité il y a deux mois. Les recrutements actuels sont très ciblés : des techniciens, des spécialistes du marketing ou du com- mercial. La polyvalence des salariés

est un critère de plus en plus détermi- nant” indique Bruno Tracco, le P.D.G. de Gurtner. La maîtrise de l’anglais est également un critère devenu très important pour travailler chez Gurt- ner. Sur les 90 salariés en C.D.I., une quarantaine “seulement” travaille dans les métiers de la production. Les 50 autres évoluent dans les métiers de la distribution, du commercial et dans

Bruno Tracco, P.D.G. de la société Gurtner, fondée

les fonctions supports. “Nous sommes passés d’une logique de savoir- faire à celle du faire fai- re. On a stoppé la fon- derie car nous n’avions plus la taille critique pour lamaintenir. Nous avons donc préféré fai- re faire. Notre objectif est de développer lemon- tage, le commercial et la distribution” ajoute le P.D.G. Contrairement à d’autres secteurs d’activité touchés de plein fouet par la “concurrence” suisse,

“D’une logique de savoir-faire à celle du faire faire.”

en 1907 à Pontarlier.

nets, raccords, etc.) sur lequel Gurt- ner s’est positionné depuis cinq ans donnent à l’entreprise qui a fêté ses 105 ans de nouvelles raisons de ren- forcer encore sa longévité sur les mar- chés industriels. Sur le plan du per- sonnel, si de nouvelles embauches ne sont pas exclues, elles se feront néan- moins à petites doses. Qui va lente- ment va sûrement. J.-F.H.

dans la logique de dire “Pas content ? Alors tu prends la porte.” Cette poli- tique sociale est une partie de la répon- se à l’attractivité suisse” affirme M. Tracco. Le développement actuel de la socié- té Gurtner sur les marchés d’Europe de l’Est notamment dans le gaz auto- mobile avec son “vapo-détendeur” ain- si que l’évolution du marché du gaz de ville (fabrication et fourniture de robi-

Gurtner a toujours su limiter le départ de ses salariés outre frontière. Grâce à une politique sociale plutôt souple. “Il n’y a aucun laissé-pour-compte chez nous. Même si notre politique sociale ne compensera jamais la différence de niveau avec les salaires suisses, le per- sonnel sait que sur le plan des horaires, des maladies, de la formation, de la famille, nous appliquons une certaine souplesse. Nous ne sommes pas du tout

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