La Presse Pontissalienne 162 - Avril 2013

LA PAGE DU FRONTALIER 44

La Presse Pontissalienne n° 162 - Avril 2013

NEUCHÂTEL Finances publiques La Ville de Neuchâtel voit l’avenir en rose Les comptes sont bons à Neuchâtel. La ville chef-lieu de canton a bouclé son exercice 2012 en excédent ! De quoi faire des envieux du côté des collectivités locales françaises… Le point avec Alain Ribaux, le directeur des finances neuchâteloises.

L a Presse Pontissalienne : Après avoir mis de l’argent en réserves, vous avez bou- clé l’exercice 2012 de la Vil- le de Neuchâtel avec un excé- dent de 3,6 millions de francs suisses. Quelle est la recette miracle ? Alain Ribaux : Pourquoi tout va si bien actuellement ? C’est par- ce qu’on fait très attention à ce qu’on dépense. On a pu le faire justement parce qu’on a eu un début de crise à l’automne 2008. On a décidé à ce moment-là de serrer les boulons. C’est uni- quement quand il y a des crises qu’on arrive à faire cela. C’est malheureux, mais c’est ainsi. Et en parallèle, la situation ne s’est pas révélée aussi mauvai- se que cela, la crise de 2008 n’a duré chez nous que quelques semaines et l’activité est repar- tie de plus belle. Ce budget 2012 bénéficie donc de l’effet d’anticipation que nous avions initié en 2008. Depuis cette date,

en ce moment. La plupart de nos entreprises se portent àmer- veille, elles contribuent donc davantage aux recettes com- munales. Les recettes liées à la fiscalité sur les personnes phy- siques se portent tout aussi bien, c’est notamment dû à la haus- se continue de la population de la ville depuis une dizaine d’années qui apporte tous les ans 1 ou 2 millions de recettes supplémentaires. L.P.P. : Comment maîtrisez-vous les dépenses de fonctionnement ? A.R. : Chaque fois qu’il y a un départ à la retraite, nous fai- sons une analyse précise et glo- bale du fonctionnement d’un service. Nous avons procédé aus- si à la mutualisation de certains services. Les charges de per- sonnel ont été en baisse de 2,1 millions de francs par rap- port aux prévisions cette année. La fortune nette de laVille, c’est-

nous n’avons pas desserré les boulons. Nous avons maintenu la baisse de notre endettement, amorcée il y a sept ans déjà, et nous n’avons pas rouvert les vannes dans le fonctionnement. L.P.P. : Mais il n’y a pas que les éco- nomies qui vous permettent d’atteindre un tel résultat !

Alain Ribaux (à droite) est directeur des finances de la Ville de Neuchâtel. Ici avec le responsable du projet Planet Solar qui a fait le tour du Monde sur un bateau solaire.

A.R. : Non, nous avons la chance de bénéficier d’une forte haus- se de nos recettes fiscales. Cette hausse est liée à la forte activité des entreprises de nos territoires, notamment Bul- gari et Panerai dans le secteur horloger, et Phi- lip Morris dans le tabac, dont les affaires flambent

“Nos entreprises se portent à merveille.”

nale. Nous avons cette pers- pective. Cela passe notamment par de gros investissements que l’on a les moyens de consentir, comme le réaménagement glo- bal des rives du lac et du port, en cours, ou le développement de notre pôle technologique bap- tisé Microcity qui accueille l’antenne “greentech” du Poly- technicum de Lausanne. On espère attirer des entreprises de recherche dans le domaine du solaire dont on se fait une

à-dire les réserves, atteint 50 millions de francs, on pourrait envisager au pire 10 ans de bud- get en déficit de 5 millions grâ- ce à ces réserves. L.P.P. : Vous avez dit récemment lors d’une conférence de presse vouloir une ville qui rayonne. Quelle est l’ambition de Neuchâtel ? A.R. : L’idée est que notre région se relève et soit plus visible en Suisse, que Neuchâtel compte un peu plus sur la scène natio-

spécialité.

L.P.P. : Comment se présente 2013 sur le plan budgétaire ? A.R. : Nous serons au niveau de 2012, le budget sera à nouveau bénéficiaire, il n’y a pas de dou- te là dessus. On est parti très fort cette année. C’est sûr que ça facilite la vie de partir avec des finances communales aus- si bonnes…

Propos recueillis par J.-F.H.

ROUTES

Un nouvel arrêté sur le réseau national

La vignette autoroutière passe de 40 à 100 francs en 2015

Cette mesure qui a été validée par le Conseil

politiques fédérales. À l’origine de cette augmentation assez spec- taculaire : l’intégration d’ici 2014 de 376 kilomètres de routes existantes au réseau national particulièrement saturé. Cette opé- ration vise à améliorer la desserte des régions et à adapter le réseau aux exigences actuelles. Elle inclut plusieurs grands projets. Sur le canton de Neuchâtel, la Confédéra- tion reprend sous sa tutelle l’aménagement du contournement du Locle et de La Chaux- de-Fonds. Plutôt une bonne nouvelle pour les frontaliers nombreux à travailler dans les deux cités horlogères. Plusieurs années d’âpres négociations ont été nécessaires pour mener à bien ce transfert de compé- tences entre les cantons et la Confédéra- tion. Le coût de cette reprise d’élève à 305 mil- lions de francs dont 275 millions à sortir des caisses fédérales. Le solde restant à la charge des cantons.

L a vignette à 40 francs sera toujours d’actualité en 2015 mais ne sera valable que deux mois. De quoi intéresser quelques touristes de passage. Les autres usagers devront débourser 100 francs pour rouler sur les autoroutes suisses. Le Conseil National en a décidé ainsi le 4 mars dernier rejetant définitivement par 97 voix contre 89, la variante à 70 francs proposée par les partisans d’une hausse modérée. Le sujet a fait l’objet de débats animés entre les différentes composantes National le 4 mars servira à financer la reprise de 376 km de routes cantonales.

La vignette connaîtra une hausse spec- taculaire de son prix.

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