La Presse Pontissalienne 162 - Avril 2013

ÉCONOMIE 42

La Presse Pontissalienne n° 162 - Avril 2013

BULLE

6 millions d’euros d’investissement Le projet Jura 7 S finalisé sur le plan financier

Le Conseil général du Doubs a pesé de tout son poids pour faciliter le montage financier de cette ambitieuse unité de séchage et d’aboutage de bois massif portée par 7 scieries franc-comtoises*.

ner corps à ce projet qui revêt également un caractère parti- culièrement structurant dans une filière régionale de bois rési- neux encore peu armée pour lut- ter face à la concurrence étran- gère. C’est là que les choses se com- pliquent car l’investissement immobilier et matériel s’avère important. Les 7 associés ont demandé l’intervention d’un intermédiaire pour le portage immobilier du projet dont le montant s’élève à plus de 2,5mil- lions d’euros. Ce portage sera finalement à la charge de Socié- té d’économie Mixte Aktya dont le Département détient 13,65 % des parts. “Aktya construit et louera le bâtiment à l’entreprise qui aura les coudées plus franches pour financer un inves- tissement matériel important, estimé à plus de 3,5 millions d’euros” , explique Vincent Fus-

ter, qui préside la commission déve- loppement écono- mique au Conseil général. Le Département a accompagné du mieux possible ce projet en multi- pliant les aides directes ou croi- sées. D’abord en versant 220 000 euros à la

me d’avances remboursables” , poursuit Vincent Fuster. Le dernier coup de pouce a été validé le 25 mars lors de la ses- sion décentralisée du Conseil général à Pontarlier. Il s’agit d’une aide de 60 000 euros ver- sée à Aktya au titre du fonds départemental de développe- ment économique. Cette aide sera répercutée à Jura 7 S par minoration du montant des pre- miers loyers versés àAktya. Pas simple l’accompagnement éco- nomique. * Scierie Renaud aux Pontets, scierie Grégoire à Gilley, scie- rie Lonchampt à Mouthe, scie- rie Laresche à Sainte-Colom- be, scierie Jurabois à Grand’Combe-Chateleu, scie- rie Brossard à Indevillers et scierie Jacquemin au Vau- dioux (Jura)

Un intermé-

C e projet de longue haleine semble enfin se concrétiser, douce- ment mais sûrement à l’ombre des médias. Avec le recul, on comprendmieux pourquoi les porteurs de projet freinaient des quatre fers quand il s’agissait de communiquer. Ils respectaient tout simplement la logique du célèbre dicton pré- conisant qu’il vaut mieux ne pas vendre la peau de l’ours… En théorie, ce projet a tout pour plaire. Il présente d’abord la particularité de fédérer six scie- ries du Haut-Doubs et une du Jura voisin. Dans le cadre de ce regroupement, les associés ont formé la société Jura 7 S desti- née à la fabrication de compo- sants de charpente en bois mas- sif reconstitué. La production de ces bois d’ingénierie est basée sur des technologies de collage et d’assemblage. Une façon com- me une autre de monter en gam- me, d’effectuer un saut techno- logique correspondant à l’évolution des marchés désor- mais orientés vers le lamellé- collé. Il ne restait plus qu’à don-

diaire pour le portage immobilier du projet.

communauté de communes C.F.D. dans l’aménagement de la zone d’activités de Bulle. Puis en octroyant à Jura 7 S des prêts d’honneur à hauteur de 20 000 euros par associé, soit 140 000 euros au total. “Ces prêts seront complétés par une aide à l’investissement matériel dont le montant n’est pas encore défi- ni. La somme sera attribuée à parité avec la Région sous for-

ENVIRONNEMENT

La saison des grenouilles

Les grenouilles de pays sont en retard

“C’est la première fois que la société d’économie mixte Aktya intervient en dehors du territoire de la communauté d’agglomération du Grand Besançon”, note Vincent Fuster, le vice-président du Conseil général en charge du dévelop- pement économique (photo archive L.P.P.).

C haque année, plus de 10 millions de grenouilles sont consommées dans le Doubs, dont 10 % de gre- nouilles locales, occasionnant une manne financière pour les restau- rateurs locaux. Achetée environ 30 centimes d’euro la pai- re de cuisses (déculottée) ou vivante, elle arri- ve dans l’assiette à environ 14 euros la dou- zaine selon les tables. Une plus-value non La saison des batraciens a pris du retard dans le Haut- Doubs en raison de l’hiver interminable. Pas de pénurie cependant sur les tables des restaurants : il reste aussi les cuisses venues de Turquie.

négligeable, d’autant que le nombre d’intermédiaires est faible. La plupart des batraciens consommés proviennent de Tur- quie. Pour être certain de déguster des cuisses du cru, il faut lamention “Grenouilles rousses de pays”, une espèce qui, cette année, se fait désirer. Selon la Direction départementale des Ter- ritoires du Doubs (D.D.T.), “la saison a pris une semaine de retard pour ne débuter que fin mars dans le Haut-Doubs. Les mauvaises conditions climatiques de l’hiver ont causé beaucoup de mortalité. Il est toutefois un peu tôt pour faire un premier bilan” rapporte un technicien de la D.D.T. Si la saison démarre avec du retard sur les premiers plateaux, en plaine, les grenouilles étaient de sortie dès la fin février. Bientôt, ce sera le tour pour le Drugeon, les vallées de la Loue et de la Brê- me, les plateaux d’Amancey et Vercel, le Marais de Saône, la zone de Bouclans et les zones humides du Haut-Doubs. Le Drugeon demeure l’espace concentrant le plus grand nombre de grenouilles rousses. La progression de l’espèce demeure aléatoi- re. En 2010, une vingtaine d’autorisations de prélèvement ont été enlevées afin de per- mettre à la grenouille de se reproduire. Si l’espèce a recolonisé le Drugeon grâce à des zones humides bien présentes, ou grâce à l’installation (en 2008) de deux passages à petite faune (autrement appelés “crapau- ducs”) entre Sainte-Colombe et Les Granges- Narboz et Remoray, l’équilibre de l’espèce demeure précaire. La faute à l’urbanisation grandissante. E.Ch. 87 producteurs, 978 000 grenouilles La Direction départementale des Territoires recense 87 producteurs déclarés dans le Doubs et une dizaine pour les trois autres départe- ments. 94 autorisations de prélèvement sont délivrées, représentant un quota de 978 000 grenouilles rousses. Le Haut-Doubs repré- sente le tiers de cette production.

La grenouille retrouve sa mare pour pondre… et parfois les nasses des producteurs. Ici dans un lac du Haut-Jura (photo Michel Loup).