La Presse Pontissalienne 161 - Mars 2013

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 161 - Mars 2013

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RECHERCHE H/F

COMMERCE Sylvie Dabère “Nous sommes parvenus à donner une autre image du commerce à Pontarlier” Le dynamisme commercial se maintient dans la capitale du Haut-Doubs. Pour la présidente de l’association Commerce Pontarlier Centre, il n’y a pas de hasard à cela mais une volonté d’aller de l’avant de la part des acteurs locaux du commerce.

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régulièrement utilisées), et en aucun cas je ne voudrais qu’elle puisse être déployée à l’échelle de Grand Pontar- lier. Toute la difficulté est d’exister. C’est le challenge à relever au quoti- dien. Au centre-ville, nous nous don- nons les moyens de le faire en propo- sant des animations et des outils comme la carte Altitude. Les gens viennent en ville pour se faire plaisir, se bala- der, voir les vitrines. Notre richesse est le commerce indépendant, tradi- tionnel. L.P.P. : Des commerçants s’inquiètent de la place que prend Internet dans les habitudes de consommation. Leurs craintes sont-elles fondées ? S.D. : La question est de savoir com- ment peut-on transformer en avanta- ge ce qui, à première vue, est un incon- vénient. Si un commerçant accepte de regarder plus loin que le bout de son nez, il va s’intéresser au e-commerce pour vendre différemment ses pro- duits. Cela peut devenir un atout. Dans mon cas, moi, commerçante indépen- dante, qui a un petit commerce rue de la Gare, je remarque la chance que j’ai de pouvoir accrocher une cliente du XVI ème arrondissement de Paris grâce à Internet. Cet outil peut-être un vec- teur de développement. J’ajoute que la C.C.I., dans le cadre du dispositif “Achat-Ville” permet aux commerçants de disposer d’un petit site Internet vitrine. L.P.P. : A vous entendre, la réussite d’un com- merce dépend plus du tempérament de la per- sonne qui l’anime que du contexte écono- mique ? S.D. : Il n’y a pas de fatalité dans le com- merce pas plus qu’il n’y a de chance. À mon sens, il y a que des commer- çants qui décident de bouger ou pas. En tant que présidente, c’est mon devoir de faire prendre le train à mes adhé- rents (N.D.L.R. : Commerce Pontar- lier Centre en compte 120) et de les faire avancer. L.P.P. : Votre association a-t-elle des projets pour 2013 ? S.D. : J’ai des idées pour créer une nou- velle dynamique commerciale au centre- ville, mais pour l’instant je veux res- ter discrète sur le contenu. J’ai aussi des idées pour aider les commerçants à semettre aux normes en terme d’accès aux personnes handicapées. L.P.P. : Cela fait dix ans que vous êtes prési- dente de l’association. Avez-vous l’intention de passer la main ? S.D. : J’aime ce que je fais. Lorsqu’on occupe cette fonction, on a accès à une multitude d’informations très inté- ressantes. C’est très enrichissant d’un point de vue personnel. Ce serait peut- être une bonne chose qu’une person- ne prenne la relève et apporte d’autres idées. Mais pour l’instant, on ne se bouscule pas au portillon. Tant que je serai là, je ferai le travail avec enthou- siasme. J’ai la chance d’être épaulée par Béatrice Saillard, notre chargée de mission efficace. Je suis convain- cue que lorsqu’on a une attitude dyna- mique, on arrive à entraîner des gens derrière soi. Propos recueillis par T.C.

L.P.P. : Quel rapport entretenez-vous avec la mairie ? S.D. : Nous avons d’excellents contacts avec la municipalité de Pontarlier. Dès qu’il y a un problème, on alerte la mai- rie qui nous reçoit pour en discuter. Les commerçants du centre-ville sont écoutés et c’est très important. Nous n’obtenons pas toujours gain de cau- se, mais nous pouvons aumoins débattre des problèmes. Nous formons un binô- me avec la municipalité de Pontarlier, un binôme qui fonctionne assez bien. L.P.P. : Attendez-vous de la fédération Grand Pontarlier qui réunit les quatre associations de commerçants qu’elle prenne davantage de responsabilités ?

L a Presse Pontissalienne : Quel bilan tirez-vous de l’année 2012 et des der- niers soldes ? Comment se présente l’année 2013 ? Sylvie Dabère : Les commerçants sont plutôt satisfaits de l’année 2012. L’activité s’est bien maintenue. Pour 2013, ils sont dans l’attente, sachant qu’en début d’année, les conditions cli- matiques ont joué contre nous pour attirer les consommateurs au centre- ville. Pour ce qui est des soldes, les quinze premiers jours se sont plutôt bien passés. Ensuite, on a assisté à une certaine stabilité jusqu’au week- end de la braderie d’hiver qui a été un vrai succès. Grâce à cette opération commerciale, les soldes se sont termi- nés sur une note positive. Globalement, les commerçants sont satisfaits. L.P.P. : On assiste au centre-ville de Besançon à une fermeture en série de magasins. Les enseignes changent beaucoup. Observez-vous un pareil phénomène à Pontarlier ? S.D. : On remarque en effet que le pay- sage commercial change vite. Des com- merçants en place vendent leur affai- re aujourd’hui comme par crainte de l’avenir. La différence à noter sans dou- te avec Besançon, est que les pas-de- porte sont systématiquement repris à

Pontarlier. Notre asso- ciation a régulièrement des demandes de com- merçants de Besan- çon, deVesoul, de Gray, qui cherchent à s’installer en ville. L.P.P. : Pour les commer- çants d’ailleurs, le Haut- Doubs pontissalien est donc synonyme de business .

çon pour consommer viennent plus facilement à Pontarlier. C’est le signe que grâce à la fédération de commer- çants Grand Pontarlier et à des outils de communication comme “O-doo”, nous sommes parvenus à donner une autre image du commerce à Pontar- lier. Les gens de l’extérieur sont curieux de venir voir ce qui se passe ici, car ils entendent dire que Pontarlier, une peti- te ville sympa. L.P.P. : N’y a-t-il pas un risque selon vous à ce que la réussite commerciale de Pontarlier pro- vienne essentiellement de la bonne santé de l’économie suisse ? S.D. : Le commerce est pourvoyeur d’emplois à Pontarlier. Cependant, il faut être attentif à ne pas déséquili- brer ce territoire. Si demain la conjonc- ture économique se dégrade en Suis- se, le tissu commercial sera confronté à des difficultés importantes. C’est pour cela que les commerçants doivent mesurer leurs investissements. La proximité de la frontière est une for- ce indéniable actuellement, mais elle peut devenir un précipice économique. Il suffirait d’un tremblement pour que tout s’écroule. Sur ce point, Besançon est sans doute moins vulnérable que Pontarlier.

“S’intéresser au e-commerce.”

Cette réputation est-elle nouvelle ? S.D. : Il y a beaucoup d’articles de pres- se dans des magazines tels que L’Express qui ont présenté le Haut- Doubs pontissalien comme un eldora- do. Celui qui a les moyens d’investir vient tenter sa chance ici. Pontarlier profite d’une nouvelle dynamique qui n’est pas liée seulement à la clientèle suisse, mais à la clientèle frontalière. L.P.P. : Parvenez-vous également à attirer une clientèle autre que la clientèle suisse ou du Haut-Doubs ? S.D. : Dans mon commerce, j’ai édité des cartes Altitude pour des clients qui venaient de Besançon. Mais c’est assez marginal. En revanche, j’observe que des habitants du plateau qui avaient l’habitude de se rendre à Besan-

“Une petite ville sympa.”

S.D. : La fédération est là pour faire connaître le périmètre commercial, favoriser son attractivi- té et susciter une dyna- mique globale. En revanche, ce n’est pas à elle de mettre en place les outils pour fidéliser les clients. À mon sens, chacune des associations doit réfléchir auxmoyens à mettre en œuvre pour fidéliser la clientèle sur son secteur. Au centre- ville, nous avons la car- teAltitude (17 000 cartes

Sylvie Dabère est

présidente de l’association Commerce Pontarlier

Centre depuis dix ans.

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