La Presse Pontissalienne 161 - Mars 2013

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 161 - Mars 2013

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ACTION SOCIALE Veille mobile Une vingtaine de S.D.F. à Pontarlier La veille mobile mise en place depuis quelques années à Pontarlier est maintenant assurée par deux binômes qui interviennent sept jours sur sept de novembre à fin mars. Rencontre.

ÉDUCATION Maison familiale et rurale Éduquer et réussir autrement Spécialisée dans les services à

A près 17 années passées à la M.F.R. de Vercel, puis des expériences pro- fessionnelles enHaute-Savoie et dans le Jura, c’est avec beaucoup d’enthousiasme queCatherineDonzelot retrou- ve le Haut-Doubs. “Le site de Pontarlier a connu des difficultés financières avec un lourd endettement dû aux travaux entrepris sur l’ancien château” explique-t-elle avant de sou- ligner l’entraide qui permet à la structure qu’elle dirige de sortir la tête de l’eau. “Les autres M.F.R. du réseau sont solidaires” se félicite-t-elle. La nouvelle directrice peut donc envisager sereinement l’avenir et imprimer sa vision des choses, privilégiant la qualité de l’accueil. “Je veux que la maison familia- le de Pontarlier soit chaleureuse, que l’on pren- ne mieux en compte les projets des jeunes. Nous devons prendre le temps de les écouter, voir si leur projet est bien en adéquation avec leurs envies.” Souvent, les enfants qui sont orientés vers pour permettre à ses 120 élèves de réussir autrement leurs études. Un système édu- catif auquel tient particulière- ment Catherine Donzelot, la nouvelle directrice. la personne et le tourisme, la maison familiale et rurale de Pontarlier mise sur l’alternance

les M.F.R. ont eu des débuts dif- ficiles dans leur cursus au collè- ge. “En appréhendant leur sco- larité avec une découverte rapide dumilieu professionnel,ces jeunes vont très vite avoir une idée de leur choix pour l’avenir” explique Frédérique Drezet qui enseigne depuis 20 ans à Pontarlier, expli- quant par ailleurs que les pro- fesseurs sont ici des moniteurs : “Il y a les cours et le suivi par le

Une école de la vie.

biais du tutorat. Un véritable accompagne- ment personnel qui nous amène même à être présents lors des veillées.” Parcours particu- lier qui n’empêche pas ces élèves de se pré- senter comme tous les camarades de leur âge au diplôme national du brevet, “le même exa- men que dans les collèges.” Au final, au sortir de ces institutions encore mal connues, ce sont 90%des jeunes qui réus- sissent leur insertion, mieux qu’en milieu scolaire classique. “L’alternance est en effet très moderne et efficace. Ce n’est pas du tout une solution de facilité, bien au contraire” souligne la directrice, très attachée égale- ment à l’adjectif “rural” : “On parle ici d’appartenance à un territoire, de connais- sance de celui-ci, des gens et des entreprises. C’est aussi synonyme de proximité avec les liens que cela implique” poursuit-elle en arden- te défenseure desmaisons familiales et rurales dont celle de Pontarlier à laquelle elle entend donner un nouveau souffle en inculquant à ces jeunes savoir-faire et savoir-vivre. D.A.

“C’est parfois plus facile pour nous de faire passer des messages”, explique Cédric qui faisait équipe ce jour-là avec Amélie.

L e repos dominical reste un moment pri- vilégié pour la plupart d’entre nous. C’est tout le contraire chez les S.D.F. qui détes- tent le dimanche. “Pour eux, c’est la jour- née la plus angoissante de la semaine car elle les conforte encore plus dans leur solitude” , explique Cédric qui effectue sa seconde cam- pagne à la veille mobile pontissalienne. En réponse à cet isolement accru, décision a été prise d’étendre les plages du dispositif qui fonc- tionnait au départ avec un seul binôme en ser- vice uniquement les jours ouvrables. La veille mobile s’appuie désormais sur une

échanges avec les travailleurs sociaux qui accompagnent les S.D.F. sédentaires ou de pas- sage dans la capitale du Haut-Doubs. “Com- me on ne représente pas une institution, c’est parfois plus facile pour nous de faire passer des messages sans avoir l’impression de leur imposer quelque chose” , poursuit Cédric. Après une première expérience avec des ado- lescents en difficulté, ce dernier souhaitait tra- vailler auprès des adultes. Reprendre du ser- vice à Pontarlier permet selon lui d’optimiser le capital confiance acquis l’an dernier. “Il y a plus de lien avec les partenaires sociaux.” La population S.D.F. qui passe l’hiver à Pontar- lier englobe une vingtaine de personnes. Impos- sible de dresser un profil type. Au contraire, ce public est très cosmopolite avec des jeunes, des plus âgés, des hommes, des femmes. “Ce petit monde fonctionne comme une micro-socié- té avec ses rites, ses chefs. Les places de manche sont clairement définies” , observe Cédric qui range cette population en trois catégories : les nouveaux, les résidents abordables et les récal- citrants heureusement en minorité. “On fait le tour des points de rassemblements habituels en s’assurant que toutes ces personnes aient une solution pour passer la nuit au chaud. C’est parfois problématique pour ceux qui débar- quent à l’improviste. À nous d’agir pour leur trouver dans l’urgence de quoi dormir, manger, s’habiller. En dessous d’une certaine tempéra- ture, on ne laisse personne dehors” , résume Amélie. L’activité est très fluctuante avec des soirées très calmes et d’autres très agitées suivant l’humeur du temps et des gens. Si la neige dis- paraît à l’arrivée des premiers beaux jours, la solitude, la fragilité persiste toute l’année.

équipe de 4 personnes opéra- tionnelle 7 jours sur 7 du 1 er novembre au 31mars de l’année suivante. Monitrice éducatrice, Amélie était en recherche d’emploi avant d’accepter ce poste en C.D.D. qui représente à ses yeux une bonne expérience professionnel- le. De quoi la conforter dans ses orientations futures. “On travaille au moins un week-end sur deux. Dans l’organisation de l’emploi du temps, on n’intervient pas for- cément avec le même partenaire. Les échanges d’informations sont plus efficaces avec ce système” , estime celle qui avait effectué auparavant un stage à l’accueil de jour de Besançon. Pour cette campagne 2012-2013, la structure comprend 3 filles et un garçon. En semaine, le mode opératoire suit toujours le même rituel. La prise de fonction débu- te en fin d’après-midi avec des

“On ne laisse personne dehors.”

Catherine Donzelot est très attachée à l’éducation par alternance proposée par les M.F.R.

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