La Presse Pontissalienne 160 - Février 2013

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n° 160 - Février 2013

PONTARLIER Un diacre ouvrier

Si Dieu le veut… Pontissalien salarié chez Armstrong, Pascal Huguenin sera ordonné diacre le 3 mars à Besançon. Une nouvelle étape dans la vie de ce croyant actif et particulièrement altruiste. Pascal Huguenin

(deuxième en partant de la droite) entouré du père François Boiteux et de Benoît et Nathalie Cuche qui l’ont accompagné

L’ individualisme n’est pas vrai- ment dans sa nature. Aussi, même quand il s’agit de dres- ser son portrait, d’évoquer sa prochaine ordination, Pascal Hugue- nin aime à s’entourer des gens qui l’ont suivi dans son cheminement. Son parcours ne surprend pas ceux qui le côtoient régulièrement. “Il a toujours eu un engagement actif dans ses choix religieux, sociaux. Ce dia- conat est un aboutissement naturel” , estime Nathalie Cuche qui faisait partie de son équipe d’accompagnement. Assis à ses côtés, l’intéressé ne s’étonne

dans son diaconat.

pas du propos. Il éma- ne de lui une belle séré- nité et une satisfaction toute retenue à l’idée de se voir prochaine- ment ordonner diacre permanent par Mon- seigneur Lacrampe. Fils unique, originaire de Pontarlier, Pascal Huguenin entre dans la catégorie des croyants actifs. Très attaché au terrain, il est prêt à s’investir aus- si bien dans sa com- munauté religieuse que dans son entreprise. Le fabricant de plafonds Armstrong en l’occurrence, où il tra- vaille depuis 1982. Le jeune comptable a gravi les échelons. Il est désormais assistant du responsable de pro- duction. Belle preuve de fidélité et de com-

tir sur cette voie. Sa curiosité l’avait déjà poussé à suivre des enseigne- ments bibliques et liturgiques. Les prémices du diaconat se préci- sent à partir d’une retraite effectuée en 2006 à Fribourg en Suisse. Il s’engage plus concrètement en 2008. C’est d’abord l’étape du discernement. Le temps des questions, des réflexions. “On est accompagné” , note celui qui confirme son envie de poursuivre à l’issue de cette première mise en condi- tion. La formation au diaconat relè- ve d’une démarche personnelle et bénévole. Comme le candidat conti- nue à assurer ses obligations profes- sionnelles, associatives et familiales, les cours se déroulent le week-end à Montferrand-le-Château, Sancey-le- Grand et au Mont-Roland vers Dole. Un apprentissage assez complet sur l’histoire de la Bible, l’intelligence des écritures, la théologie… Plus de trois ans d’étude quand même avant l’ordination du 3 mars célébrée en la cathédrale Saint-Jean de Besan- çon. “Aujourd’hui, je réalise que ce n’était peut-être pas si long que ça. On a besoin de temps pour se former, réfléchir.” Dans son parcours, le futur diacre est entouré par une équipe qui l’accompagne, l’interpelle, l’encourage. Il vit une aventure collective jalon- née de quelques rites symboliques décernés au fil de l’acquisition des apprentissages. Rattaché au diocèse et non à sa paroisse, le diacre a le droit de célébrer les mariages et les baptêmes. Il prêche et lit également l’évangile. “À son ordination, il reçoit sa mission de l’évêque. Elle est forcé- ment en lien avec ses engagements” , indique le père François Boiteux de l’unité pastorale du pays de Pontar- lier. Nul doute que Pascal Huguenin soit appelé à apporter sa foi aux personnes fragilisées par les épreuves de la vie. “Le diacre n’est pas un sous-prêtre. Il n’est pas là pour servir de bouche-trou ou de roue de secours” , tient à corri- ger le prêtre pontissalien. F.C.

“Le diacre n’est pas un sous-prêtre.”

pétence. “Quelqu’un qui se préoccu- pe beaucoup de l’entourage. Un hom- me de dialogue, d’écoute qui sait garder son calme” , dépeint Éliane Pistolet, une de ses collaboratrices. Au-delà de sa petite personne, le futur diacre qui n’a jamais rien caché de ses convictions religieuses aux autres sait prendre des responsabilités dans le cadre professionnel. Délégué du personnel, élu au comité central d’entreprise, il fait partie du comité de suivi du personnel victime du der- nier plan social chez Armstrong. En dehors de la religion et du travail, Pascal Huguenin s’investit également depuis six ans au service de l’A.D.A.P.E.I. L’exercice de sa foi acti- ve, il l’attribue aux prêtres qui lui ont confié des responsabilités sur la parois- se. “Je ne m’autoproclame pas diacre” , explique Pascal Huguenin qui y voit la résultante d’une double interpel- lation : appel intérieur à servir l’Église et suggestion de son entourage à par-

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