La Presse Pontissalienne 160 - Février 2013

ÉCONOMIE

31 La Presse Pontissalienne n° 160 - Février 2013

ÉCONOMIE TOURISTIQUE 4 millions d’euros de chiffre d’affaires Rien n’échappe à Espace Mont d’Or Cette structure associative 100 % Made in Jura n’en finit pas de se développer. C’est devenu le leader incontestable du séjour de vacances clefs en main sur le Haut-Doubs.

“Je pense qu’il vaut mieux ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier”, explique Éric Picot, le

directeur d’Espace Mont d’Or.

58 €

À force de voir cette asso- ciation voler au secours des centres de vacances en difficultés sur le Haut-Doubs, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec un certain Ber- nard Tapie au sommet de sa gloire. “Sauf qu’on n’applique pas tout à fait le même traite- ment au personnel…” , explique Éric Picot, le directeur qui a lar- gement contribué à l’évolution d’Espace Mont d’Or. Dans son domaine, cette struc- ture occupe une place qui pour- rait plutôt s’apparenter à celle des Monts de Joux vis-à-vis des A.O.C. fromagères comtoises. Les points communs sont nom- breux : même terroir, même sou- ci de la qualité et de la maîtri- se du produit, même volonté de conforter l’économie locale, mêmes ambitions. Éric Picot défend à sa manière la place du tourisme sur le Haut- Doubs. “Je n’oppose pas le tra- vail frontalier et le tourisme mais je pense qu’il vaut mieux ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier” , poursuit un direc- teur inquiet de la récession éco- nomique qui n’incite pas les familles à partir en vacances. Zoom Le train des neiges D ans les années quatre- vingt, lʼassociation affré- tait un à deux T.G.V. par jour en gare des Longevilles. Des milliers dʼenfants de la région parisienne et dʼailleurs ont pu découvrir les joies de la neige. Entre deux séances dʼactivité skis ou raquettes, ils étaient accueillis à la sal- le des fêtes où on leur ser- vait un repas chaud. Cette animation nʼa pas perduré à cause dʼune mésentente avec la municipalité de lʼépoque.

Logique. S’il n’est pas rassuré, c’est qu’il doit maintenant rem- plir à l’année une structure qui dispose d’une capacité d’accueil totale de près de 400 lits. Espace Mont d’Or emploie une cinquantaine de permanents. L’effectif peut grimper jusqu’à 170 salariés en pleine saison. Éric Picot n’est pas vraiment un anxieux, sinon l’association qu’il dirige n’aurait jamais connu une telle évolution. “Il faut être un peu joueur. Il y a toujours une part de risque à reprendre tel ou tel équipement.” La série “sauvetage” débute en 2005 avec la reprise de la mai- son familiale de vacances l’Amitié à Jougne. “Ils étaient en redressement judiciaire et dans le même temps on n’arrivait pas à loger tout lemonde.” Second épisode l’année suivante quand l’association investit dans le parc Accrobranches aux Fourgs. Le Saint-Bernard du tourisme social sera sollicité en 2008 par les P.E.P. en proie à des diffi- cultés avec le centre équestre des Cerclevaux à Chaux-Neu- ve. Bis repetita . Le dernier chapitre remonte à novembre dernier avec le rachat

des biens de la M.J.C. de Besan- çon, à savoir le centre du Loute- let, la base nau- tique du Vézenay et le chalet Bou- zereau sur les pistes de Méta- bief. Cette opéra- tion a également permis à laM.J.C. bisontine de sor-

L’association s’est aussi diver- sifiée dans la prise ne charge de déplacements sur les grandes courses internationales. Sa seconde activité de voyagis- te s’articule autour de l’accueil d’adultes en situation de han- dicap mental. “Cela représente 1 000 séjours par an en France et à l’étranger. Grâce à ces acti- vités, on conforte le temps tra- vail des salariés.” L’association s’appuie sur une grosse école de sport qui dispense des forma- tions. L’intégration passe éga- lement par lamaîtrise de la com- mercialisation. “On ne sous-traite pas car on fait uniquement du séjour clef en main, du packa- ging. C’est très compliqué à vendre. On a préféré se doter d’une force de vente avec des bureaux notamment à Lyon, à Dijon.” Espace Mont d’Or mise beau- coup sur la qualité de commu- nication dans les médias spé- cialisés, sur les sites Internets. L’association a par exemple son propre webmaster. “On com- munique beaucoup sur une offre unique en son genre dans le panel d’activités” , conclut Éric Picot. F.C.

“On a horreur de sous- traiter.”

Voir conditions de souscription en agence

tir du redressement judiciaire. “On n’était pas du tout dans une logique de négociation à la bais- se même si on doit prendre en compte le fait d’avoir un taux d’endettement important avec toutes ces acquisitions.” Espace Mont d’Or est aujour- d’hui présent sur huit com- munes. Son principe de fonc- tionnement repose sur une très forte intégration des tâches avec la volonté de s’inscrire en per- manence dans une démarche qualité. “On ne fait pas de séjours pour les seniors car on ne pour- rait pas répondre aux exigences de cette clientèle qui voyage beau- coup et recherche un haut niveau de confort. D’autre part, on a horreur de sous-traiter.”

Le levier ski de fond Lʼ association a vu le jour dans la mouvance du déve- loppement du ski de fond en 1977. Il sʼagissait au départ de lʼAssociation Rurale et Touristique du Mont dʼOr. Laquelle regroupait des loueurs et propriétaires de lits tou- ristiques sur les communes des Longevilles, Rochejean et Fourcatier. “On organisait des séjours de ski de fond en étant au service des hébergeurs. Comme cʼétait difficile à gérer, on a commencé à louer des fermes dʼalpage. De fil en aiguille, on est arrivé dans les locaux des Longevilles où lʼon pouvait concilier hébergement, restauration et prestations de ski” , rappelle Éric Picot entré dans lʼassociation en 1981. Espace Mont dʼOr avait trouvé son port dʼattache quʼil lui fallait bien exploiter à lʼannée ne serait que pour payer ses loyers. Dʼoù le choix de sʼengager dans la diversification dʼactivités.

Espace Mont d’or a rache- té en novembre dernier à la M.J.C. de Besançon le centre du Loutelet ainsi que la base nau- tique du Vézenay et le chalet Bouzereau à Métabief.

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