La Presse Pontissalienne 160 - Février 2013

M émona H C ONFÉRENCE intermann

22 DOSSIER DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 160 - Février 2013

GESTION 70% l’hiver “La seule station en France à avoir tout mutualisé” Comment Les Rousses parviennent-elles à Les Rousses

L e syndicat d’économie mixte a un œil sur tout. Et il le revendique. Les remontées mécaniques, l’ex- ploitation du domaine alpin, l’office de tourisme, la centrale de réservation, les activités touristiques d’été ou enco- re le développement de la publicité sont gérés par la Sogestar, la seule sta- tion “en France à avoir tout mutuali- sé” explique Michèle Ulrich, sa direc- secours, le ski de fond, les activités d’été, l’office de tourisme et la centrale de réservation. dégager des profits ? La réponse vient peut- être de sa gestion. Le syndicat mixte gère en effet les remontées mécaniques, exploite le domaine alpin, les

La Sogestar - représentée ici par sa directrice et le responsable de l’alpin - emploie 75 personnes et 160 saisonniers au plus fort de l’année.

«Une vie peut en cacher une autre» Vendredi 8 février – 20 h 30 Salle Morand Renseignements et réservations : Librairie L’Intranquille 03.81.46.98.54 Participation 5 €uros

trice. Elle applique les décisions prises par les politiques locaux depuis 2002 mais gère comme une entreprise. “La Sogestar doit rendre des comptes d’ob- jectifs chaque année” confie Bernard Regard, ex-président de la commu- nauté de communes (2002-2008) qui a délivré la délégation de service public à cette société de gestion. La collectivité ne renfloue pas les défi- cits du ski alpin, excédentaire mais supporte néanmoins le déficit du ski de fond et activités estivales. Cela représente environ 200 000 euros par an. C’est assez faible au regard des

investissements. La communauté de communes rap- pelle que par définition, la surveillance de la baignade dans les lacs ainsi que l’entretien des sentiers de randonnée ne génèrent pas de recettes. “Des élus ont été visionnaires sur ce domaine comme Bernard Regard, maire de Pré- manon, à l’origine de la création. Cet- te décision a été prise en raison de l’écla- tement des sites. Il y avait une volonté de tout regrouper” témoigne le direc- teur de la communauté de communes. En 2013, la convention de D.S.P. va être renégociée sans toutefois mettre plus de pression sur les épaules de la Sogestar. “Nous proposerons la meilleu- re solution technique… Actuellement, nous avons les ressources financières pour passer un hiver sans neige” décla- re la directrice Michèle Ulrich. Le chiffre d’affaires de la station est réalisé à 70 % l’hiver et à 30 % l’été. C’est en 2011-2012 que les records ont

failli tomber. Avec 281 338 skieurs accueillis durant l’hiver, la S.E.M. a réalisé un chiffre d’affaires de 4,602mil- lions d’euros, chiffre quasi identique à 2008-2009 (4,726 millions d’euros). Ainsi, elle a pu “recapitaliser” depuis sa création et investir en rachetant des dameurs par exemple. “L’enjeu était bien évidemment la neige de culture. C’est ce qui nous fait vivre” témoigne cette dernière. “Il faut créer des pistes, oui, mais il faut également penser à la fluidité pour nos skieurs. Un nouveau télésiège débrayable sera créé.” Avec ce mode de fonctionnement, la

station fonctionne comme une entre- prise privée forte de 75 salariés mais avec des décisions prises par un conseil d’administration où siègent 8 élus, un membre de l’école du ski français, un partenaire bancaire. “Si certaines com- munes peuvent avoir l’impression d’être moins servies que d’autres, nous tom- bons d’accord sur les grands projets” conclut Bernard Regard, instigateur de ce regroupement. Si nul n’est pro- phète en son pays, l’ex-président esti- me que ce choix fut le bon. L’union ferait donc la force des Rousses.

Évolution du chiffre d’affaires et des skieurs accueillis à l’année

Métabief

Les faiblesses

Les forces

Trois secteurs skiables : Métabief, Pique- miette, Super-Longevilles La diversité et la qualité du domaine : chaque skieur peut trouver son bonheur : des pentes plus douces sur Super-Longevilles, et plus tech- niques sur Piquemiette L’accessibilité de la station la R.N. 57 ou en train Le panorama exceptionnel depuis le sommet du Morond Un télésiège débrayable de six places au départ des pistes à Métabief La piste “La renversée” qui plonge sur la station a été travaillée pour être à nouveau accessible Le projet d’enneigement artificiel auquel sʼajoutent des investissements dans les remontées mécaniques Le snow park et bientôt le big air bag Des structures d’accueil pour les enfants, y compris les très jeunes skieurs Des tarifs compétitifs (21 euros le forfait journée) avec des offres spé- ciales hors saison. Une remise de 10 % sur lʼachat dʼun forfait par Internet Un panel d’animations et des commerces sur les trois secteurs Des parcours balisés pour les balades en raquettes et en ski nordique Une gestion en régie directe qui semble porter ses fruits Des offices de tourisme accueillants Une équipe de maintenance des installa- tions qui sʼapprête à être certifiée I.S.O. 9 001 Des possibilités pour se distraire à Méta- bief en cas de mauvais temps (cinéma, bow- ling), et à quelques minutes en voiture autour de la station, y compris en Suisse (les thermes à Yverdon par exemple).

Le parking à Métabief , rapidement bondé par beau temps Un parc des remontées mécaniques vieillissant Encore beaucoup de tire-fesses

Les Rousses

Les faiblesses

Les forces

L’altitude Avec un étalement de 1 120 à 1 680 m, lʼennei- gement est assuré 110 jours de lʼannée pour lʼal- pin (140 pour le ski de fond). L’enneigement artificiel (66 canons) qui se renforce Une station douce, familiale Des structures d’accueil pour les enfants La gouvernance 40 remontées mécaniques de ski alpin en bon état, modernisées dans le contrat Situés au cœur des 4 villages, ces domaines de neige préparés, en accès libre et gratuit, sont des espaces de rencontre pour promeneurs à pied ou en raquettes, skieurs de toutes sortes, chiens de traîneaux. Le Parc Naturel du Haut-Jura Le Centre National de ski Nordique Créé en 1969, il a pour vocation originelle le ski nordique et représente aujourdʼhui un pôle de for- mation, de recherche et de préparation pour les athlètes de haut niveau des équipes de France. Les espaces luge Chaque village et domaine alpin possèdent un espace luge en accès libre, sécurisé et délimité Une clientèle fidèle Une multitude de forfaits Un slide park Le Conseil général du Jura offre tout le Jura en bus pour 2 euros Des musées en cas d’absence de neige de station 2003-2006 Les espaces liberté

Les faibles pentes Les forfaits plus chers qu’à Métabief Une multitude de forfaits. On sʼy perd L’accès à la station. Seulement par la route et non par la voie ferrée L’éloignement des 5 sites alpins. La Station des Rousses (6 286 habitants) est constituée de 4 villages, Les Rousses, Bois-dʼAmont, Préma- non et Lamoura Liaison difficile entre le Balancier et le mas- sif de la Dole (Franco-suisse). Inconvénient pour les surfeurs qui doivent déchausser et les parents qui doivent pousser les enfants La Parc Naturel du Haut-Jura parfois contraignant Manque d’animation le soir dans les villages Pas de snow-park ni de big-air Pas de bowling Pas de cinéma Inégale répartition des capacités d’hébergement 95 % de la clientèle utilise sa voiture pour se rendre à la station Absence d’observatoire du tourisme partagé qui limite les données disponibles La valse des directeurs après 2008 (terminé depuis)

inconfortables et des pannes Une image ternie par le manque dʼinvestissement sur les 15 dernières années à lʼexception dʼun nouveau télésiège. Métabief a pris du retard ! Une station de moyenne montagne exposée aux caprices de la météo . Neige aléatoire en fonction des saisons et absen- ce de neige artificielle pour compenser Métabief a moins à redouter de la concurrence dʼune station comme Les Rousses que de Châtel située dans les Alpes toutes proches et qui capte depuis longtemps la clientèle du Doubs L’offre hôtelière quelle quʼelle soit peut être encore étoffée La station a perdu de son rayonnement touristique. Beaucoup de rési- dences secondaires ont été vendues ou loués à des travailleurs frontaliers La liaison entre Piquemiette de Métabief en télésiège est un frein . Le secteur de Pique- miette est comme isolé du reste du domaine, et peut-être moins fréquenté, alors que cʼest un site qualitatif Un parc de l’immobilier de vacances qui a besoin d’être modernisé La liaison entre Piquemiette de Métabief en télésiège est un frein . Le secteur de Pique- miette est comme isolé du reste du domaine, et

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