La Presse Pontissalienne 160 - Février 2013

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 160 - Février 2013

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COMMUNICATION Changement de direction Une image fun et sportive pour Métabief D es skieurs qui godillent dans une boîte demont d’or avec ce slogan : “A Métabief, l’hiver, c’est la saison du Mont car elle est belle tout simple- ment” dit-il. Son enthousiasme est communicatif et donne envie d’y croire. La station cherche à rompre avec l’image de station familiale qu’elle avait jusqu’à présent sans la renier pour autant. Objectif : convaincre les jeunes qu’ils trouveront tout sur le domaine pour s’éclater. Métabief

sage qui accompagne le nou- veau site Internet de la station est le reflet de “la positive atti- tude” que tous les acteurs du secteur sont invités à adopter. Olivier Érard, le directeur géné- ral du Syndicat Mixte du Mont d’Or, est le premier à le faire. “Nous devons être sûrs de nos valeurs. Tous les gens qui tra- vaillent ici aiment leur station

Derrière les mots, il y a une volonté affirmée de dépoussié- rer l’image de la station deMéta- bief en lui donnant un côté “plus fun et sportif” afin d’attirer une clientèle jeune “qui recherche du sport. C’est ce que nous

d’Or”. La nouvelle campagne de pub de la station fait un clin d’œil au terroir et au massif montagneux couvert de pistes de ski. Elle est estampillée du label “J’m Métabief”. Ce mes-

Tout ce qu’il faut savoir sur Métabief est en ligne sur le nouveau site Internet de la station : www.station-metabief.com

COMMUNICATION Le point de vue “Si l’aménagement se fait au profit des frontaliers, la station plonge” A ux Rousses, village frontalier de la vallée de Joux berceau de l’horlogerie, il ne se passe pas une semaine sans que le téléphone de la mairie ne son- Élu aux Rousses, Mathias Arbez explique le choix politique de la station qui préfère mettre en avant le tourisme plutôt que l’urbanisation. Dans les 6 ans à venir, le ski devra autofinancer les investissements sans autre intervention. Les Rousses

apprend notre sondage” pour- suit Olivier Érard. Pour aller chercher ces skieurs-là, la sta- tion a organisé des campagnes de distribution de tracts dans les universités de la région et dans les écoles. “En décembre, ils sont venus” ajoute-t-il. L’idée est bien de trancher avec l’image un peu plan-plan et four- re-tout de la station familiale qui colle à la peau de Métabief. D’accord pour donner du peps, mais pour Élisabeth Contejean, directrice de l’Office de Touris- me, il faut être attentif à ne pas se couper du message adressé aux familles. “L’aspect familial est un positionnement qui signi- fie que la clientèle pourra trou- ver sur place beaucoup de ser- vices tant du côté des animations que de la prise en charge des enfants. Il faut en effet se réap- proprier la clientèle jeune, mais nous ne devons pas négliger les familles qui ont des exigences” explique-t-elle. Si le snow park est une vraie réussite, des efforts sont encore à faire pour aug- menter par exemple le nombre de places à la garderie pour accueillir les enfants. Pour communiquer, le Syndicat Mixte duMont d’Or dispose d’un petit budget de 80000 euros qui lui est propre. Impossible dans

ces conditions d’investir dans une campagne de pub à Paris pour vendre le bol d’air du Haut-Doubs à la capitale. Mais il y a d’autres relais. La pro- motion de Méta- bief est assurée également par l’Office du tou- risme sur des salons, le comité départemental du tourisme, le Massif du Jura, et le comité régio- nal du tourisme. Il semble que la clientèle locale soit la plus diffi- cile à décider. “On s’aperçoit qu’il est très compliqué de

Des tracts dans les universités.

communiquer auprès de la clien- tèle de proximité. Si elle ne voit pas la neige à 800 mètres d’altitude, elle a du mal à croi- re que les conditions peuvent être bonnes à Métabief. Pour- tant, nous disposons de tous les outils pour donner une infor- mation en temps réel” termine Élisabeth Contejean. Les idées reçues ont la vie dure.

ne. Au bout du fil, des personnes dési- reuses d’acheter un lopin de terre pour y construire leur habitation. Si cer- tains tentent le forcing , Les Rousses campent sur leur position grâce à une volonté politique affichée. “Nous n’avons rien contre les frontaliers, précise d’emblée Mathias Arbez, élu et loueur de ski aux Rousses. Mais ce ne sont pas eux qui font vivre la station. Si l’aménagement se fait à leur profit, la station plonge.” Conséquence, le village a bloqué son expansion démographique à 4000 habi- tants (3200 aujourd’hui) et révise en ce moment son plan local d’urbanisme. “Nous avons fait le choix de préserver les espaces pour les agriculteurs. Nous sommes en train de réviser le plan local d’urbanisme.Actuellement, nous sommes 3200 habitants et avons bloqué à 4000. Il faut absolument préserver le cadre

Comment s’exporte la station ? 650 000 euros pour se vendre L a station gère elle-même sa communication, en interne, en respec- tant une convention dʼobjectifs. 650 000 euros sont ainsi alloués à la Sogestar qui assure les éditions en interne, gère le site Internet, orga- nise le plan marketing. “Quand il sʼagit dʼune opération plus lourde, nous sommes à plusieurs, avec le massif ou le comité départemental du tourisme” témoigne la société de gestion. Outre les publicités, la station va chercher les clients dans les magasins de sport. Elle a par exemple noué un partenariat avec les Décathlon et organise des départs pour se rendre dans le Haut-Jura. Que Métabief se rassure, elle ne vient pas à celui de Pontarlier. Présence dans les salons de tourisme ou comités dʼentreprise font partie des priorités, à lʼinstar des réseaux sociaux. Dernier point : Les Rousses attirent les anciens skieurs des Alpes en jouant sur le côté “économique”.

de vie. Chaque année, nous construisons néan- moins un collectif.” Le prix du mètre carré est vendu 10 euros pour les hôteliers, environ 200 euros pour les autres. Si Les Rousses parvien- nent à parler d’une voix commune, cela est dû en grande partie à l’histoire. Ici, trois familles “histo- riques”, les Arbez, Van- delle, Terrier disent avoir la culture locale. “Nous ne sommes pas toujours d’accord mais nous arri- vons au moins à nous

Les Arbez, les Vandelle et les Terrier.

Mathias Arbez, élu aux Rousses et commerçant, explique que les poli- tiques locaux parlent d’une même voix sur les projets structurants.

les six ans à venir, “que les investisse- ments s’autofinancent.” Loueur de ski, il est en tout cas confiant pour l’avenir. Si tout n’est pas encore parfait, la sta- tion se développe lentement mais sûre- ment. E.Ch.

entendre sur les projets structurants. La force des Rousses: c’est sa politique” dit-il. Ainsi, les Rousses ont désigné - après l’enneigement artificiel - l’hébergement de qualité comme enjeu prioritaire pour développer la station. L’objectif selonMathias Arbez est, dans

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