La Presse Pontissalienne 160 - Février 2013

20 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 160 - Février 2013

niques, il faut à un skieur 21 minutes pour rallier le sommet du Morond depuis le pied des pistes aux Tavins ! C’est beau- coup trop long. Cette liaison est un frein. Elle a tendance à iso- ler Piquemiette du reste du domaine, alors que l’offre de pistes y est intéressante. L’idée est donc émise de créer un nou- veau télésiège entre Piquemiette et le sommet de Morond afin de shunter le télésiège du Chamois qui est un point noir. Ce grand projet est en cours de réflexion. Côté ludique, parmi les nou- veautés attendues pour les pro- chaines vacances de février figu- re le big air bag , une poche d’air gonflée à la réception d’un saut pour les free stylers . La création d’un espace ludique au pied des pistes àMétabief est également en préparation. Enfin, des dis- cussions sont ouvertes pour cen- traliser l’accueil à Métabief sur un principe équivalent à ce qui se fait à La Bresse. La politique d’investissement à long terme n’est pas guidée par le besoin de faire jouerMétabief dans la cour des grandes stations des Alpes, mais de lui donner les moyens de s’affirmer en hiver comme en été. LʼOffice de tourisme du Mont dʼOr et des deux lacs qualifie plus de 80 % des visiteurs pas- sent la porte des différents bureaux pour demander des renseignements. Pour la saison dʼhiver 2001-2012, 28%dʼentre eux sont francs-comtois et 26% sont de la région Île de France. La Bourgogne arrive derrière avec 11 %. Les visiteurs des autres régions sont moins de 10%: Nord-Pas-de-Calais 8%, Picardie 5%, Rhône-Alpes 5%, Centre 4 %, Champagne 4 %. 5 % des touristes sont étran- gers. Selon lʼOffice de touris- me, toutes ces personnes ne font pas que du ski, mais elles viennent à la montagne pour profiter de tous les bienfaits de la station et parfois même “jus- te pour prendre un bol dʼair.” Ces gens-là participent à lʼéconomie touristique mais ne sont pas comptabilisés dans les statistiques des remontées mécaniques. LʼOffice de tou- risme lance une étude avec le Pays duHaut-Doubs pour mesu- rer les retombées du tourisme sur lʼéconomie. D’où viennent les touristes à Métabief ?

INVESTISSEMENTS En discussion 10 millions d’euros pour Piquemiette Des pistes modifiées, des nouvelles remontées mécaniques, une liaison rapide vers le Morond, la modernisation du domaine de Piquemiette est le prochain chantier de Métabief

Métabief

La politique d’investis- sement a pour but de donner à Métabief les

L e Conseil général du Doubs prévoit d’investir 20 millions d’euros sur quatre ans à Métabief pour moderniser la sta- tion. Le premier des grands chan- tiers va démarrer au printemps. Il concerne l’enneigement arti- ficiel avec la construction de la réserve collinaire (103000mètres cubes) sur le Morond et l’équipement de 30 hectares de pistes en canons à neige (Trou-

pézy, Berche, PréMidi, Renard). L’installation sera opérationnelle pour la saison 2013-2014. Une fois cette première étape finali- sée, une seconde phase sera envi- sagée à partir de l’année pro- chaine afind’équiper 8 kilomètres de pistes supplémentaires. À terme, 52 hectares du domai- ne skiable, soit 16 kilomètres de pistes linéaires, offriront aux skieurs la garantie neige arti- ficielle qui fait défaut à la sta- tion de Métabief. Au total, le Conseil général investit 7 mil- lions d’euros (hors taxes) dans la première phase et plus de 2millions d’euros dans la secon- de comme cela était précisé dans l’enquête publique. Prévues entre fin novembre et début mars, les campagnes d’enneigement artificiel garan- tiront 62 jours de ski avec une fréquentationmaximale admis- sible. L’enjeu est donc écono- mique pour la station de Méta- bief qui espère parer aux aléas climatiques et ainsi mieux maî- triser ses recettes. Ce sera un premier pas vers la rentabilité. Le second grand chantier concer- ne le secteur de Piquemiette qui fera l’objet d’un vaste program- me de transformation. Le Syn- dicat Mixte duMont d’Or a acté le principe “d’un projet de restruc- turation globale du domaine de Piquemiette avec le remplace- ment de remontées mécaniques et des modifications de pistes.” Un des enjeux est de faciliter la liaison entre leMorond et Pique- miette qui est trop laborieuse. Pour l’instant, les skieurs empruntent le long télésiège du Chamois à l’aller comme au retour qui relie les deux domaines (N.D.L.R. : il existe un chemin de traverse entre Troupézy et Piquemiette praticable à ski). “L’objectif est de diviser le temps de liaison par deux entre les Tavins et le sommet duMorond” remarque Olivier Érard, direc- teur général du Syndicat Mixte du Mont d’Or. En ne comptant que le temps passé sur les remontées méca-

moyens de s’affirmer (photo Chats Gris Freestyle).

Les Rousses

INVESTISSEMENTS

Les projets

Objectifs : préparer l’après-ski La station du Haut-Jura veut développer les activités extra-alpines. Ella va créer un centre aqualudique, une patinoire et un nouveau musée Paul-Émile Victor. Cela manquait.

A ltitude : 1 670 mètres. Tempé- rature : - 8 °C. Temps clair. Depuis la Dole, sommet sur- plombant d’un côté la plaine jurassienne et de l’autre le Léman, l’horizon est dégagé. Il en est de même pour Les Rousses qui tournent à plein régime en terme de fréquentation. Paradoxe, ce ne sont ni les Jurassiens ni les Francs-Comtois les premiers clients mais nos voisins bourguignons. Un paradoxe. “Nos premiers clients en nombre sont les Bourguignons, témoigne PierrickAmizet, directeur d’exploitation de la station. Viennent ensuite les Francs-Comtois, Paris, Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais, Champagne, Picar- die, Normandie et Ouest” précise-t-il. La structure doit donc proposer des activités de repli en cas d’absence de neige et occuper les familles qui veu- lent “consommer” des activités, d’autant que la majorité des séjours durent une semaine.

Ainsi, la communauté de communes des Rousses engage la création de l’espace des mondes polaires (50000 à 70 000 touristes à l’année) qui réuni- ra un nouveau musée (Paul-Émile Vic- tor, du nom de l’explorateur polaire), un auditorium, un bistrot polaire et enfin une patinoire. Les travaux débu- teront en 2013 pour un montant de 8 millions d’euros (H.T.). Cela nécessitera l’embauche de person- nels.

va “tenter de limiter les déficits d’exploitation en ouvrant la structure en fonction des vacances.” Cette offre touristique s’ajoute au Fort des Rousses qui accueille 25000 visiteurs à l’année. On visite ici les caves où sont affinées les meules de comté. Le Conseil général du Jura apporte son aide financière, comme la Région, sur ces projets structurants. Le Conseil général va ainsi allouer 576000 euros cette année pour le développement touristique de la station et son fonc- tionnement (sans compter les sommes investies dans le cadre du contrat de station). Si la station prépare sa recon- version, elle n’oublie pas de choyer l’enneigement artificiel. Elle va profi- ter de la création d’une réserve colli- naire au stade de biathlon pour ren- forcer la neige de culture ou encore le renouvellement d’un télésiège débrayable de 6 places. E.Ch.

Un espace des mondes polaires.

Autre grand projet : la création d’un centre bal- néo-ludique au cœur du village des Rousses. “L’investissement sera d’environ 7 millions d’euros avec 5 à 10 emplois créés après 2015” concède le directeur de la communauté de com- munes des Rousses qui

Les dernières réalisations Nouvelle piste. Le domaine skiable sʼest agrandi avec la création dʼune nou- velle piste sur le massif de la Serra. Cette piste noire est accessible depuis le télésiège de la Serra. Intercalée entre la piste bleue et la piste rouge des Auvernes, elle vient en complément pour satisfaire les skieurs confirmés. Nouveau bâtiment. Dans le cadre dʼun investissement global depuis lʼhiver 2006, un nouveau bâtiment dʼaccueil se dresse au pied du massif de la Serra. Ce bâtiment comporte un point de vente, des sanitaires, une salle hors sac, des dépendances pour le personnel, un local pour le matériel nécessaire aux personnes à mobilité réduite et un local secours. Nouvelle signalétique. Quatre champions médaillés de la station donnent leurs noms à des pistes de ski alpin. Il sʼagit de Nathalie Bouvier, Léo Lacroix, Vincent Gauthier-Manuel et Raymond Berthet.

Le futur espace des Mondes polaires bientôt en construction sera plus qu’un musée.

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