La Presse Pontissalienne 160 - Février 2013

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 160 - Février 2013

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Assurance-maladie des frontaliers : l’étau se resserre

L’I.G. absinthe de Pontarlier sur le point d’être approuvée

Improvisation Avec sa réforme des rythmes scolaires, le gouvernement donne franchement l’impression d’une totale improvisation. Et pire que cela : il n’hésite pas à refiler allègrement la patate chaude aux col- lectivités locales pour appliquer un tex- te aux multiples carences. C’est certai- nement la première fois dans l’histoire qu’un exécutif vote une loi en obligeant ceux à qui elle va s’imposer d’en trou- ver les modalités d’application. Dans toutes les villes, les élus locaux sont en train de s’arracher les cheveux pour trou- ver des solutions à ce casse-tête. À Pon- tarlier par exemple, la Ville serait contrain- te d’embaucher plusieurs dizaines d’adultes à raison d’à peine une heure par jour pour encadrer les enfants libérés plus tôt dans la journée de leur programme scolaire. S’il fallait une preuve supplé- mentaire des graves défauts de cette réforme, c’est le choix laissé aux collec- tivités pour la date d’entrée en vigueur de la réforme, 2013 pour celles qui le peuvent, 2014 pour les autres. Les obs- tacles qui se posent en 2013 seront les mêmes en 2014. Cette énième loi concer- nant l’école est non seulement contrai- gnante pour les communes, mais elle a en plus le défaut de dresser contre elle le corps enseignant. Une épine inatten- due dans le pied du ministre Peillon qui pensait avoir les enseignants dans la poche. Ces derniers, fidèles à leur méfian- ce chronique vis-à-vis de tout change- ment, ont d’ailleurs le toupet de récla- mer une revalorisation de leurs salaires, arguant du fait qu’une demi-journée vient s’ajouter à leur planning, oubliant tou- tefois que leur volume hebdomadaire de 24 heures devant les élèves ne sera pas touché. Ces mêmes enseignants du pre- mier degré ont été étonnamment silen- cieux quand la droite leur a permis de ne plus travailler le samedi matin… On s’aperçoit donc que de tous côtés - com- munes, enseignants, clubs de sport ou associations culturelles, transports sco- laires… - la réforme gouvernementale comme jetée en pâture, fait l’unanimité contre elle. C’est un couac de plus dans le concert gouvernemental qui décidé- ment peine à trouver la musique juste. Et pendant que le monde de l’éducation grogne et que les plans sociaux se mul- tiplient dans les entreprises de France, le pouvoir en place continue à faire diver- sion. Après le psychodrame du mariage homosexuel, on agite désormais le chif- fon rouge du vote pour les étrangers. On peut être pour cette réforme, on ne peut s’empêcher de penser qu’elle aus- si masque la vraie réalité de la situation de notre pays. Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : S.A.R.L. BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2013 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, C.A.P., C.C.J.B., S. Godin, O.T.S.I. Mont d’Or, C. Schousboe.

L’absinthe de Pontarlier (ici le distillateur François Guy) est en passe d’obtenir son indication géographique après

pour le gouvernement, ce n’est pas dans l’air du temps de multiplier les régimes déroga- toires, et celui-ci est bien décidé à ne pas main- tenir l’exception du droit d’option de l’assurance- maladie au-delà du 31 mai 2014. Selon eux, les jeunes travailleurs frontaliers doivent être solidaires des retraités de la Creuse” commente Alain Marguet. Pour le collectif “Frontaliers ou bien” qui rassemble 37 000 frontaliers, les tarifs pratiqués lors d’une adhésion à la C.M.U. volon- taire “sont exorbitants, et il est hors de ques- tion que ceux-ci restent en application. Il est évident qu’une cotisation moyenne de la cou- verture santé des frontaliers d’aujourd’hui devra s’imposer d’autant plus qu’il conviendra d’ajouter une cotisation complémentaire santé” ajoute M. Marguet qui pense que désormais, “le gou- vernement semble déjà acter la fin du droit d’option au 31 mai 2014.” L’autre association de défense des frontaliers, le Groupement transfrontalier européen, a été quant à lui convié le lendemain 25 janvier au ministère pour exposer ses arguments, sensi- blement identiques à ceux de l’Amicale.

L a pression des associations de frontaliers ne faiblit dans le long feuilleton du libre choix de l’assurance-maladie. Alain Mar- guet, président de l’Amicale, et ses deux juristes ont été reçus jeudi 24 janvier au ministère des Affaires sociales et de la Santé par les direc- tions des trois ministères concernés pour la remise du rapport portant sur la dérogation du droit d’option en matière d’assurance-mala- die des travailleurs frontaliers. Commandé le 8 octobre dernier, le rapport porte sur l’évaluation des risques encourus pour la fin du droit d’option de l’assurance-maladie, des propositions de solutions équilibrées et solidaires visant à main- tenir la prospérité régionale et l’attractivité du travail en Suisse tout en participant à l’effort de solidarité nationale. Les décisions défini- tives seront arrêtées en juin prochain. “Les représentants des ministères ont été sensibles aux arguments développés, un dialogue va se poursuivre afin de concilier les aspirations des associations face à la détermination du gou- vernement, de mettre fin aux statuts particu- liers qu’ils jugent inacceptables. Aujourd’hui

dix ans de procédure.

pour circonscrire un terroir qui correspond à la plaine de l’Arlier.” Bonne nouvelle, les deux distillateurs du Haut- Doubs encore en activité sont dans le périmètre. Autre point important, le cahier des charges de l’I.G. absinthe de Pontarlier fixe le taux de thuyo- ne à 20 mg par litre. Ce taux a été déterminé suite à des dégustations à l’I.N.A.O. C’est le niveau à partir duquel on peut détecter le goût de l’absinthe de Pontarlier. “Pour exporter enChine ou aux États- Unis, on doit être inférieur à 10 mg. On se prive donc de certains marchés extérieurs mais l’I.G. n’est pas une adap- tation commerciale mais un produit ancestral” , poursuit FrançoisGuy. Rien n’empêche les pays importateurs demodi- fier leurs règles. La levée de boucliers français contre l’I.G.P. absinthe de nos voisins suisses du Val de Tra- vers aura-t-elle fait accélérer la démarche de reconnais- sance pontissalienne ? Fran- çois Guy estime qu’elle n’a eu aucun effet. “Mais je donne rendez-vous en août à tous les élus locaux, de gauche comme de droite, pour les remercier de leur soutien.”

L a bonne nouvelle devrait passer au Journal Officiel dans les semaines à venir. Aprèsdesannéesdedémarche, l’absinthe de Pontarlier est sur lepoint d’obtenir une Indication Géographique ou I.G. La noti- ficationd’approbationaétédéli- vrée en janvier par l’I.N.A.O. à l’association de défense de l’absinthedePontarlier. “On est encore dans la démarche de protection nationale. Pour ce qui est de l’Europe, c’est une autre paire demanches. Il fau- dra attendre que l’Europe ait adopté la définition de l’absinthe qui lui a été soumi- se le 3 décembre 2012. Après trois mois de procédure, la France pourra présenter le dossier à la commission euro- péenne qui le validera ou pas en août ou septembre 2013” , explique François Guy qui pré- side l’association Absinthe de Pontarlier. Cette I.G. comprend deux zones. L’une dédiée à la fabri- cation de l’absinthe de Pon- tarlier recouvre les communes limitrophes de Pontarlier jus- qu’à Malbuisson. L’autre déli- mite l’aire de culture de la plan- te. “C’est la plus compliquée à établir. On s’est basé sur des cartes satellites thermiques

Les tarifs que devront payer les frontaliers pour adhérer à la C.M.U. volontaire paraissent exorbitants.

Un dérapage financier lié à un couac administratif

I l y aurait eu un cafouillage au moment où l’Agence régionale de l’hospitalisation (A.R.H.) est devenue l’Agence régionale de santé (A.R.S.). Selon nos informations, c’est lors du remaniement de l’autorité de tutelle de la santé en région en 2010, qu’il y aurait eu un loupé dans le financement du projet d’extension de l’hôpital psy- chiatrique du Grandvallier à Pontarlier. Pour cet établissement, 4,7 millions d’euros ont été investis dans la construc- tion d’une troisième aile. Les travaux ont été réalisés et réceptionnés au prin- temps 2012. Le hic est que le budget de fonctionnement n’a pas été prévu. 2,1 millions d’euros sont nécessaires pour faire tourner cette nouvelle unité. Or, ni l’hôpital de Pontarlier, ni l’A.R.S. n’ont budgétisé cette enveloppe. Par conséquent, ces locaux sont vides. Même si des solutions sont à l’étude afin de trouver une sortie honorable à

cette histoire, l’affaire relève pour l’instant du grand gâchis. “L’Agence régionale de l’hospitalisation avait validé le pro- jet. Le problème est que lorsque l’A.R.H. est devenue l’A.R.S., le dossier a été réexaminé. L’A.R.S. l’a rejeté alors que la construction du site était déjà actée. Tout s’est fait dans la précipitation sans imaginer qu’il y aurait un problème sur le budget de fonctionnement” note une source proche du dossier. Nous avons tenté de questionner les personnes à l’A.R.S. qui ont suivi le projet depuis sa genèse. À l’heure où nous bouclons cette édition, nous n’avons pas obte- nu davantage d’explications. Il manque 2 millions d’euros pour faire fonctionner la nouvelle unité psychiatrique du Grandvallier construite il y a un an.

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