La Presse Pontissalienne 158 - Décembre 2012

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 158 - Décembre 2012

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LES FOURGS

Une référence du ski nordique

Daniel Drezet tire sa révérence L’ancien champion devenu conseiller technique régional prend sa retraite. Départ d’un formateur hors pair pour qui la passion du ski reste encore le meilleur moyen de se transcender en course.

E n ski comme ailleurs, mieux vaut ne pas brûler les étapes. C’est du moins la conviction de Daniel Drezet. “Aujour- d’hui, il me semble qu’on veut faire des champions avant de skier. À mon époque, on prenait d’abord du plaisir à faire du ski sans savoir si on allait s’aligner en compétition.” Le cadre technique du comité a tou- jours fonctionné de cette manière. Chez lui, le plaisir de la glisse nor- dique est d’abord né d’une nécessité. Celle de rallier en hiver par le moyen le plus commode l’école primaire située à l’autre bout du village des Fourgs. De quoi faire éclore la graine de cham- pion qui sommeillait dans le jeune Bourri. Lui n’en a cure. Son truc, c’est de skier, skier, skier… La compétition n’étant pas incompa- tible avec sa passion, il se prête volon- tiers au jeu. Sous les conseils avisés de Jean Gagliardi, le moniteur de l’école des Fourgs, l’élève progresse vite. Il collectionne les victoires. En 1967, le voilà champion régional cadet alors qu’il n’est que minime. L’année d’après, il décroche la première pla- ce au championnat de France scolai- re sur les pistes olympiques àAutrans. Il remportera dans sa carrière sept titres nationaux dont quatre en indi-

viduel. Ses résultats lui vaudront d’entrer aux douanes et de défendre les cou- leurs nationales dans les plus grands rendez-vous : championnats du mon- de à Falun en Suède, à Lathi en Fin- lande et surtout les J.O. d’Innsbruck en 1976. Conscrit de Jean-Paul Pier- rat avec qui il partage une longue amitié, Daniel Drezet doit malheu- reusement stopper sa carrière à 26 ans suite à des problèmes articulaires. “Le président de la fédération m’a pro- posé un poste de cadre technique” , poursuit l’ancien champion qui ne laisse pas passer une si belle oppor- tunité.

vent au service du comité régional en en se mettant aussi au service de la Fédération, occupant alors le poste d’entraîneur national. Celui qui a côtoyé pratiquement tous les cham- pions jurassiens, de Lionel Ferreux à Didier Roy en passant par Hervé Balland, a toujours su raison garder. “J’ai toujours insisté pour qu’ils pré- parent unmétier en parallèle.” Le “sor- cier” du fartage comme le surnom- maient ses pairs n’a pas toujours été suivi par sa hiérarchie. Ce qui justi- fie son départ de la Fédération en 1982 quand celle-ci rejette son idée de recruter un technicien matériel. “Comme ils n’étaient pas prêts à par- tir sur le matériel, je suis revenu au comité où j’ai pu monter une cellule technique” , explique ce précurseur. Sa passion du ski viendra à bout des plus terribles épreuves. Victime d’un A.V.C., plus personne ne croyait en lui. Il se concentre alors sur la pré- paration de la plus jeune de ses deux filles, Céline, qui s’illustre également en ski. Bon sang ne saurait mentir. Elle intégrera d’ailleurs l’équipe de France de biathlon. Daniel Drezet n’a rien perdu de ses capacités. Ses “protégés” seront les premiers à venir consulter le maître qui réintègre le comité un an après

De son passé sportif, il gardera un sens aigu de l’autonomie. L’enca- drement était des plus rudimentaires. “On fai- sait une saison avec deux paires de skis qu’on fartait nous-mêmes.” Très vite, il comprend l’importance de la glis- se et devient peu à peu un expert reconnu et toujours de bons conseils en matière de fartage. Il exerce ses talents de formateur le plus sou-

Sept titres nationaux pour le champion.

Daniel Drezet a conservé sa première paire de skis entièrement en bois. C’est l’âge de pierre quand on compare avec les skis actuels.

son accident. Quand on lui demande pourquoi les Scandinaves dominent autant les disciplines nordiques, le fond spécial notamment, il répond. “Ils sont nés pratiquement les skis aux pieds. C’est difficile de rivaliser” ,

conclut celui compte désormais bien profiter de la vie avec son épouse. Tout en restant de bon conseil aux clubs jurassiens.

F.C.

Sylvain & Anne-Marie vous souhaitent d’excellentes fêtes de fin d’année !

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