La Presse Pontissalienne 158 - Décembre 2012

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 158 - Décembre 2012

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IMPÔTS

Jusqu’à 100 % d’augmentation

Pourquoi les entreprises du Larmont sont épargnées ? La cotisation foncière des entreprises (C.F.E.) remplaçant la taxe professionnelle a augmenté de 100 % pour des entreprises installées à Besançon. À Pontarlier, la base minimale a été figée. Les entrepreneurs bisontins vont-ils s’installer chez nous ?

Le président de la Chambre de métiers Bernard Bar- thod appelle les entre- prises à “s’installer là où l’impôt n’a pas augmenté.” Le Haut-

L e président de la Chambre deMétiers et de l’Artisanat du Doubs dénonce les déci- sions de certaines collectivités d’augmenter les entreprises d’un impôt remplaçant l’ancienne taxe professionnelle (T.P.). Cet impôt : c’est la cotisation fon- cière des entreprises auxquelles sont assujetties toutes les acti- vités, et notamment les profes-

sions libérales… épargnées jusque-là. De nombreuses voix de chefs d’entreprise se sont élevées mi- octobre lorsque chacun a reçu dans sa boîte à lettres le mon- tant à payer. Face à cette augmentation par- fois irraisonnée, le président de la Chambre de Métiers a tapé du poing sur la table : “J’appelle

toutes les entreprises qui sou- haitent s’installer de choisir le lieu où la Cotisation foncière des entreprises (C.F.E.) n’a pas aug- menté. Si les collectivités ne rec- tifient pas le tir, nous commu- niquerons alors une liste en disant où il ne faut pas s’implanter” dit- il. La Presse Pontissalienne a donc voulu savoir où l’herbe était la plus verte. Les entreprises du

Doubs est bon élève.

ressort de la communauté de communes du Larmont sont épargnées à l’inverse de celles de Baume-les-Dames et de Besançon (Grand Besançon) où la cotisation foncière a augmenté jusqu’à 150 %. Exemple de ce chef d’entreprise propriétaire d’une boutique de peinture (5 salariés) à Thise : “J’ai payé 755 euros en 2011… et je dois débourser 1 575 euros cette année” explique cette commerçante qui devra s’acquitter de la somme avant la fin de l’année. Pour la communauté de com- munes du Larmont, l’augmentation a été nulle : “C’était une décision politique de notre part que de ne pas aug- menter l’impôt pour les entre- prises. Nous sommes restés figés sur le minimum de l’ancienne T.P.” dit la communauté de com- munes du Larmont. Celles de Pierrefontaine-Vercel et deMor- teau en ont fait de même. Concrètement, cette taxe com- porte deux strates : la premiè-

re concerne les entreprises qui réalisent moins de 100 000 euros de chiffre d’affaires et la secon- de celles qui dépassent les 100 000 euros. “Les collectivités ont-elles décidé ces augmenta- tions en connaissance de cause ou par méconnaissance ? On l’ignore mais on dit qu’elles ont encore la possibilité de revenir en arrière” dit le représentant des artisans, confiant.

TENDANCE Un fabricant dans le Haut-Doubs Les jouets en bois ont toujours une petite place dans la hotte Pas forcément dans le top des cadeaux les plus tendance de Noël 2012, les jouets en bois plaisent toujours par leur côté écolo, naturel, traditionnel. Cocorico.

Les entrepre- neurs qui ont vu leur taxe aug- menter peuvent écrire à la direc- tion régionale des finances publiques. Les auto-entrepre- neurs peuvent être rassurés : ils sont dégrevés de toute taxe en 2012.

La C.C.L. n’augmente pas la base.

À défaut de faire fortune, le fabri- cant français de jouets en bois, il en reste encore quelques-uns, peut encore tirer son épingle du jeu à condition d’être performant, compéti- tif et diversifié. Quelle que soit son ori- gine, le jouet en bois est encore porteur de valeurs à la mode. Ce matériau éco- logique par excellence exprime le natu- rel, la solidité sans oublier son char- me rétro. Certains l’adoptent pour sa fabrication artisanale et la certitude d’investir dans un produit de proximité qui participe à la promotion du Made in France. La Franche-Comté n’est pas en reste. On y trouve encore quelques fabricants. “Pour s’en sortir, il faut être bon sur les prix, savoir se distinguer, se diversifier mais pas trop, trouver les bons créneaux de vente” , explique Olivier Sauge qui fabrique des jouets en bois au hameau de Derrière-le-Mont sur la commune de Montlebon. C’est d’ailleurs lui qui en

“Chez nous, le bois sert de

E.Ch.

support ludique à de multiples jeux originaux à pratiquer à tout âge”, explique Olivier Sauge de l’entreprise Sauge Artisans du bois à Montlebon.

familiale, un anniversaire.” Le fabri- cant confirme un engouement vis-à-vis des gros jeux qui favorise la pratique collective et intergénérationnelle. Peut- être en réaction à l’individualisme inhé- rent aux consoles de jeux. La tradition rime toujours avec jouets en bois. L’offre s’articule autour de grands classiques : bascule, jouets à traîner, chevaux de bois, quilles, jeux de construction, jeux d’imitation. Chacun apporte ensuite sa griffe esthétique, ses couleurs mais la base varie peu. Olivier Sauge joue la carte de la proximité qui constitue toujours un argument de confiance vis- à-vis des particuliers. Il se rassure aus- si en voyant que le fossé des prix entre l’Asie et l’Europe tend à se rétrécir. Les avancées sociales en Chine, c’est tout bénéfice pour les jouets français.

pour trouver des cadeaux pour dix petits- enfants, on se doute que le budget sera plus serré. À nous de nous adapter.” L’activité jouets et matériel pédago- gique représente aujourd’hui 60 % du chiffre d’affaires de Sauge Artisans du bois.

Porteur de

La diversification se conjugue aussi au niveau de la clientèle. “On diffu- se aussi en ligne sous la marque Bec et Croc des jouets pédagogiques et des jeux géants à destination des collectivités, ludo- thèques, centres de loisirs, hôpitaux, écoles…On pro- pose même quelques modèles en location utili- sés pour animer une fête

arrivant aux commandes de l’entreprise familiale en 1992 a orienté l’activité vers le jouet. “On a mis en place notre propre gamme et on a surtout réactua- lisé le cheval de bois conçu par mon grand-père.” Sobre, d’une solidité à tou- te épreuve, c’est devenu le jouet emblé- matique de la maison Sauge. Sur le marché du jouet en bois, rien n’est jamais acquis. Surtout quand il faut lutter contre la concurrence asia- tique. La réactivité s’impose. La soli- darité peut aussi offrir des alterna- tives intéressantes. “On a été contraint d’arrêter la fabrication de petits camions en bois faute de pouvoir rivaliser avec les Chinois. Mais on a pu trouver une solution de remplacement en proposant des camions produits chez un Juras- sien spécialisé dans ce domaine.” Sauge Artisans du bois a transposé son savoir-faire acquis dans la fabri- cation de tiroirs vers les jeux éduca- tifs, le matériel pédagogique et les objets décoratifs. Histoire de répondre au mieux à la demande, la boutique de Derrière-le-Mont comprend un petit volant de produits d’importation qui vient compléter l’offre maison. “On peut ainsi satisfaire tous les budgets. Quand des grands-parents viennent chez nous

valeurs à la mode.

Le top des jouets 2012 C ette année, le phénomène sera high-tech puisque les tablettes numé- riques pour enfants débarquent avec une large gamme de modèles et de prix. “On vend énormément de tablettes tactiles M.E.E.P. À la mi-novembre, sur 48 en stock, une trentaine est déjà réservée” , confirme Lydia Journot du magasin Jouéclub à Morteau. Le prix de la petite merveille, entre 140 et 160 euros, ne refroidit pas les ardeurs. Du côté des filles, les poupées Monster High sem- blent indétrônables avec leur look monstrueusement fashion . Les toupies Bey- blades surfent encore en haut des cadeaux préférés des garçons. Pour les jeux de plein air, Nerf devrait aussi rencontrer un grand succès. Les tendances sont toujours très liées aux sorties de films. On devrait voir de nombreux produits dérivés issus de Batman, Spiderman, Battleship, Avengers envahir les chambres de nos enfants.

Sauge artisans du bois figure probable- ment parmi les derniers fabricants français de chevaux à bascule.

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