La Presse Pontissalienne 158 - Décembre 2012

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 158 - Décembre 2012

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Zoom Les P’tits Loups font le plein

PONTARLIER Une offre diversifiée Petite enfance et gros budget La ville gère plusieurs structures d’accueil avec la volonté de créer un environnement social qui réponde aux attentes de la population.

M ise en place en 1994, cette crèche collective fonctionne en accueil régulier pour des enfants de 2 mois et demi à 3 ans révolus. Elle dispose dʼun agrément pour 22 enfants. “On accueille 27 à 30 familles, souvent des frontaliers” , explique la directrice qui gère une équipe de 8 salariés. Comme pour toutes les autres structures collec- tives, la place manque chez les Pʼtits Loups. “On a beaucoup de demandes insatisfaites. On refuse en perma- nence des enfants.” Mieux vaut donc sʼy prendre à lʼavance. La crèche des P’tits loups s’avère aussi trop petite pour faire face aux demandes.

A u niveau communal, la petite enfance est une compétence du C.C.A.S. qui consacre 1,4 mil- lion d’euros, soit 55 % de son budget dans la prise en charge des tout-petits. Nathalie Bertin, l’adjointe aux affaires sociales, parle d’une volon- té politique forte de s’impliquer dans ce domaine. Elle souligne aussi le par- tenariat financier avec la C.A.F. sans qui il serait difficile d’avancer. Chaque initiative est payante. Exemple avec le multi-accueil Pirouette qui ne désemplit plus depuis son transfert en

bas du Toulombief dans des locaux dédiés à la petite enfance. Avec 35 places, la formule qui offre l’avantage de combiner accueil régulier et occa- sionnel remporte un succès fou. Elle

faible se répercute aussi le nombre d’assistantes maternelles. Elles sont davantage en période de crise. La Vil- le s’occupe de la crèche collective des P’tits Loups et de la crèche familiale Capucine. “On anime aussi le Relais Petite Enfance Maternelle qui assure des permanences sur les six commu- nautés de communes du Pays du Haut- Doubs. Cet outil met en relation les assistantes privées et apporte un appui juridique et de la médiation.” F.C.

reflète aussi les change- ments d’habitudes et les nouveaux besoins du Haut-Doubs. Forte nata- lité, jeunes couples venus de loin et qui ne peuvent s’appuyer sur un mode de garde familial. Le chômage relativement

1,4 million d’euros.

Projet La crèche inter-entreprises en bonne voie Après une tentative avortée, ce projet historique qui associe l’hôpital et les plus importantes entreprises de la ville pourrait arriver à terme.

Zoom On recrute à la crèche familiale

L a mise en place dʼune structure dʼaccueil petite enfance à lʼhôpital alimente les conversations du person- nel depuis des années, sans jamais se concrétiser. “Lʼhôpital avait envisagé un projet de crèche avec Nestlé et lʼA.D.A.P.E.I. qui nʼa pas abou- ti car il nʼy avait pas assez de places retenues par les deux entreprises” , rappelle Gaëlle Fonlupt, la directrice. Les besoins sont toujours là dans ce Haut-Doubs à forte natali- té. Lʼhôpital sʼest développé et compte aujourdʼhui 1 100 sala- riés. Le personnel féminin repré-

sente 85 % de lʼeffectif. La don- ne économique a évolué. Lʼattrait de la Suisse complique les recrutements chez les employeurs du Haut-Doubs. On sait la difficulté de trouver des cadres et des spécialistes en dehors des grandes villes. Ces enjeux sont à lʼorigine dʼune réunion en sous-préfecture qui a donné naissance à différents groupes de travail dont lʼun est chargé dʼétudier comment amé- liorer lʼoffre petite enfance. La ville de Pontarlier est associée à cette réflexion en apportant son “expertise” dans ce domai- ne. Elle joue un rôle de facili-

tateur dans cette nouvelle mou- ture du projet impliquant tou- jours lʼhôpital et des entreprises pontissaliennes. Lʼenquête réalisée chez les par- tenaires potentiels plaide lar- gement en faveur dʼune struc- ture dʼaccueil collective dʼune capacité de 40 à 50 berceaux. “61 % des personnes sondées déclarent avoir un projet de nais- sance dans les trois ans. Le besoin est réel, on le ressent au jour le jour. Rien que pour lʼhôpital, on enregistre 20 demandes de congé maternité par an” , poursuit la directrice. Lʼhôpital nʼavait pas les moyens

dʼassurer seul lʼinvestissement et le fonctionnement dʼune tel- le structure peu éligible aux aides extérieures. Cette crèche inter-entreprises pourrait voir le jour près de lʼE.H.P.A.D. à Doubs. Option intéressante car elle offre une grande faci- lité dʼaccès et laisse entrevoir des échanges intergénéra- tionnels. Ce projet semble bien engagé. Lʼamélioration de la situation financière de lʼhôpital en renforce aussi sa faisabi- lité. Il reste encore à étudier la question de lʼinvestissement, des coûts et du mode de ges- tion.

C e mode de garde plaît beaucoup, trop peut-être. “On reçoit beau- coup de demandes des parents et on éprouve de grosses difficul- tés à recruter du personnel” , déplore l’une des responsables de cette structure qui dispose d’une capacité d’accueil de 30 places. Le concept de la crèche familiale ne manque pas d’attrait. Il apporte aux parents des garanties qu’ils ne sont pas sûrs de retrouver dans le privé. Capucine fonctionne avec 24 assistantes maternelles, toutes salariées du C.C.A.S. “On limite considérablement les conflits car il n’y a pas de relation d’argent entre les nounous et les familles” , précise Nathalie Ber- tin. La crèche assure un contrôle régulier en effectuant des visites à domi- cile impromptues. “En moyenne une fois par mois chez chaque assistan- te” , poursuit l’une des responsables. La crèche définit également des plages horaires qui correspondent bien aux familles à horaires atypiques comme les frontaliers ou le personnel hospitalier. Le service “ouvre” en effet de 5 heures à 21 h 30 du lundi au samedi et de 5 heures à 12 h 30 le samedi. Les parents et les nounous sont régulièrement accueillis avec les enfants au jardin d’éveil. “Cela permet à chaque assistante de décou- vrir l’importance de l’activité. On leur fournit les éléments théoriques qui donnent du sens au jeu.” Les assistantes maternelles viennent régulièrement au jardin d’éveil où les enfants jouent et découvrent de nouvelles activités.

DOUBS Structure communale Des P’tits Lutins qui s’éveillent à la socialisation Au-delà du volet garderie, les structures d’accueil collectif offrent aussi aux enfants un formidable espace d’éveil à l’extérieur du cocon familial. Exemple à Doubs.

La halte-garderie offre un panel d’équipements et d’activités propices à l’épanouissement de l’enfant dans un groupe.

O n a presque envie de retomber en enfance quand on découvre la halte-garderie des P’tits Lutins à Doubs. Espace de psy- chomotricité, armoire à jeux, petit ate- lier dédié aux activités manuels, “pis- cine” à balles avec modules pour parcours rigolos, les petits pension- naires ont de quoi s’occuper. Cette hal- te-garderie a été conçue sur le princi- pe d’un vaste espace ouvert ou rien n’est cloisonné. Bien pratique pour sur- veiller la marmaille. “Cette disposition reflète assez bien le fonctionnement ”,

observe Cathel Pichet, la directrice qui travaille avec Nadine Salvi et Gisèle Grillet, deux auxiliaires puéricultrices. L’ouverture de la halte-garderie de Doubs remonte à juin 1999. Cette struc-

nouveaux petits à garder. “Comme les besoins ont évolué au fil des années, on a progressivement élargi la plage d’ouverture de la structure qui peut accueillir douze enfants” indique Flo- rence Rogeboz, l’élue responsable de ce service. Les P’tits Lutins ouvrent tous lesmatins et les après-midi du lundi au vendre- di sauf lemercredi. En tout, 322 enfants sont inscrits dont 60 % viennent de l’extérieur. “On a étudié en 2010 la pos- sibilité d’aller vers un multi-accueil. Cela signifie des repas, une plus gran-

employés dans la grande distribution. D’où l’intérêt de pouvoir s’appuyer sur des nounous parfois plus flexibles dans leur fonctionnement. “On demande de plus en plus souvent aux parents de se plier à une certaine régularité. Le prin- cipe étant de mettre leurs enfants au moins une heure par semaine en hal- te-garderie. Ceci d’abord pour l’équilibre de l’enfant. Pour qu’il puisse mieux s’imprégner et s’intégrer dans la struc- ture. En second lieu, par respect pour les autres demandes en attente” , conclut la directrice.

de amplitude horaire, du recrutement. On a finalement abandonné cette pis- te notamment car cela engendrait une explosion des frais de personnel.À par- tir de ce moment-là, on a mis en place les horaires actuels adoptés depuis la rentrée 2011. On constate une bonne fréquentation” , poursuit Florence Roge- boz. La halte-garderie ne répond pas à toutes les demandes. Ici comme ailleurs, de plus en plus de parents sont contraints à des horaires atypiques, qu’ils soient frontaliers, personnels soignants ou

ture entièrement commu- nale vient compléter un réseau encore dense d’assistantes maternelles. En dix ans, les lotissements ont poussé comme des champignons aux quatre coins de la commune. Qui dit nouvelles maisons, dit

Rien n’est cloisonné.

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