La Presse Pontissalienne 158 - Décembre 2012

LE DOSSIER I LE DOS IER E

La Presse Pontissalienne n° 158 - Décembre 2012 La Presse Pontissalienne n° 150 - Avril 2012

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PETITE ENFANCE : LE CASSE-TÊTE DES GARDES PRÉSIDENTIELLE 2012 : PAROLES MILITANTS

Le Doubs compte plusieurs milliers d’assistantes maternelles agréées et des dizaines de structures destinées à l’accueil collectif des tout petits. Pour autant, malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics, le Haut-Doubs souffre à certains endroits d’une grave pénurie. La situation est d’autant plus préoccupante que l’activité économique se porte bien côté suisse, si bien que des dizaines de jeunes femmes saisissent l’opportunité d’occuper un emploi en Suisse, créant ainsi des besoins ou délaissant leur agrément d’assistante maternelle pour reprendre un tra- vail. Résultat : beaucoup plus de demandes que d’offres, et une situation qui devient critique dans certaines communes, obligeant les collectivités à s’organiser pour trouver une solution et créer des structures collec- tives. La Presse Pontissalienne s’empare d’un sujet qui concerne des milliers de familles dont beaucoup restent désemparées au moment de faire garder leurs enfants. Dossier petite enfance. Ça y est, la campagne officielle our la présidentielle 2012 e t lancée. Ils seront donc dix au départ et désormais, sont tous sur la même ligne, puisqu’ils disposeront chacun dans les médias audiovisuels du même temps de parole jusqu’au premier tour, le 22 avril. La Presse Pontissalienne a souhaité donner dans ce numéro d’avril la parole aux militants, ceux de l’ombre, que l’on voit peu et qui se démènent depuis des mois pour certains, afin que la voix de leur chef de file soit la mieux entendue possible. Cette année, tout est bon pour faire vendre : affichage, tracts, réunions publiques, S.M.S., newsletters, tweets et toujours les méthodes classiques comme le porte-à-porte qui revi t en force. Si les adhérents ne sont pas des milliers ans le Haut-Doubs, les partis peuve pourtant com ter sur une forte mobili- sation des militants. La Presse Pontissalienne a fait le tour toutes les ormations poli iques en présence pour cette présidentielle. Deux sont absentes de ce dossier, indépendamment de la volonté de la rédaction : les partisans de Jacques Cheminade, inconnus ici, et ceux du Front National, qui fidèles à leurs sales habitudes, n’ont jamais donné suite à nos sollicitations. Dossier spécial présidentielle 2012, la parole est aux militants.

Collectivités et pouvoirs publics investissent, mais ça ne suffit pas. Les particularismes du Haut-Doubs se retrouvent jusque dans la délicate question des gardes d’enfants, soumise à une sérieuse pénurie. Situation. 6 300 assistantes maternelles Garde d’enfant : la difficile équation CAMPAGNE Les réseaux sociaux Présidentielle : les militants sur le pont ÉTAT DES LIEUX Maintenant que la campagne officielle a démarré et que les temps de parole des candidats sont égaux dan l’audiovisuel, c’est sur l s militants d base que comptent les candidats. De l’extrême droite à l’extrême gauche, ils sont tous mobilisés.

Dans le Haut-Doubs forestier, 957 assistantes maternelles sont agréées. Insuffisant actuelle- ment. Le militantisme aurait-il retrouvé des couleurs ?

K arine est désemparée. Cette mère de famille qui réside dans le Saugeais ne sait plus quoi faire, avec une nounou qui n’hésite pas à aller chez le den- tiste pendant les heures où elle garde les enfants. Selon cette maman, l’assistante maternelle en question remplit très mal le rôle pour lequel elle est rémunérée. Le souci pour Kari- ne, qui a déjà changé deux fois de nou- nou pour ses enfants, c’est que dans cette partie du Haut-Doubs, elle n’a guère de choix. Soit elle tente de renouer le dialogue avec l’actuelle nounou, soit elle devra se débrouiller seule. La pénu- rie d’assistantes maternelles dans cer- taines communes du Haut-Doubs est devenu réellement problématique. “C’est un gros souci, surtout en ce qui concerne les modes de garde indivi- duels chez les assistantes maternelles” reconnaît-on du côté des services du Conseil général à Pontarlier. Pourtant, ce n’est pas faute d’engager des moyens. Le Conseil général du Doubs, dont c’est une des missions, a investi l’an der- nier près de 700 000 euros (209 070 euros en fonctionnement et 483 636 euros en investissement) dans le domaine de la petite enfance. C’est quasiment 200 000 euros de plus que l’année précédente. Malgré cela, le nombre de places en crèche ou toute autre structure col- lective, reste insuffisant. Dans le Doubs, il existe 86 établissements d’accueil de jeunes enfants pour 2 314 places. Mais le Haut-Doubs semble encore sous-représenté avec 14 établissements seulement pour 303 places au total. Il O n ne sait combien ils sont précisément. Environ 2 000, revendique l’U.M.P. dans le Doubs, un peu plus de 1 000 selon la fédération départe- mentale du Parti Socialiste. Du côté du MoDem du Doubs, on avance le chiffre de 500. Dans les autres partis, les chiffres sont inférieurs : Europe Écologie-Les Verts annonce “200 adhé- rents” pour le Doubs, dont 130 sur le secteur de Besançon. Le F.N., fidèle à son habitude, se terre dans le silence. Et les plus petits partis, eux, ne comp- tent pas plus de quelques dizaines d’adhérents dans le département, par- fois moins de dix pour les formations les moins populaires. Le N.P.A. par exemple totalise 70 adhérents dans le Doubs. Pourtant, ils sont tous mobilisés à tout juste un mois du premier tour. Et ce ne sont pas forcément les favoris des sondages ou les mieux placés dans la course à l’Élysée qui font le plus de bruit ou qui savent le mieux se faire entendre. Le cas du Front de gauche est symptomatique de cet état de fait. Leur candidat Jean-Luc Mélenchon, avant d’investir la Bastille le 18 mars

existe 5 multi-accueil (Les Fourgs, Pon- tarlier, Les Fins,Villers-le-Lac et Mor- teau) pour un total de 114 places, une crèche collective (Pontarlier) avec 22 places et une crèche familiale (Pon- tarlier) de 85 places. Il y a encore 3 micro-crèches (Gilley, Levier et Mont- lebon) pour 28 places et 4 haltes-gar- deries (Doubs, Frasne et deux à Méta- bief) pour 54 places. Même si les nouveaux textes de loi ont favorisé depuis 2008 de nombreux projets dans le Doubs, dont les trois micro-crèches du Haut-Doubs, on est encore loin du compte. Des projets existent pour 2013 dans le Haut-Doubs : l’extension du multi- accueil de Villers-le-Lac avec 36 places prévues, la création d’une nouvelle structure à Morteau et à Montlebon côté Haut-Doubs horloger. “ Il est éga- lement prévu de transformer la halte- dernier, avait rempli le Palais des Sports de Besançon avec près de 5 000 sympathisants. Car adhérent ne veut pas dire militant. Si le parti commu- niste français revendique “220 adhé- rents dans le Doubs” , les autres com- posantes du Front de gauche (le Parti de gauche, la Gauche unitaire, Répu- blique et socialisme, Convergences et alternative, le Parti communiste des ouvriers de France et la Fédération pour une alternative sociale et écolo- gique) comptent, chacune d’elles, tout au plus quelques dizaines d’unités. Et pourtant, ils ont su, emmenés par leur garderie de Métabief en multi-accueil pour 2014- 2015” précise le service de protection maternelle et infantile (P.M.I.) duConseil général. Les structures d’accueil collectif sont donc trop peu nombreuses pour répondre à tous les besoins. Par conséquent, le mode de garde chez les assis- tantes maternelles est sou- vent recherché, mais là encore, trop peu d’offre par rapport à la demande. Le département du Doubs totalise à ce jour 6 300 assistantes maternelles et “400 à 500 sont agréées et leader national, créer un véritable engoue- ment, y compris loca- lement. Le travail du militant a fortement évolué depuis la campagne précédente avec la généralisation des nou- velles technologies et l’explosion des réseaux sociaux. À l’U.M.P. par exemple, on a mis de côté la traditionnelle lettre aux militants au “On ne va pas faire du porte-à- porte.” La campagne se jouera dans les cages d’escalier.

parents employeurs et assistantes mater- nelles employées.” La Suisse joue en quelque sorte la variable d’ajustement. “Quand l’activité en Suisse se porte bien, on a moins d’assistantes maternelles disponibles. Quand la Suisse va moins bien, les assistantes agréées se font plus nom- breuses.” Et comme actuellement l’activité économique suisse se porte comme un charme, la situation est ten- due. Et comme le souligne le Conseil général, “on ne peut pas non plus inter- venir sur la vie privée des gens. On ne va pas faire du porte-à-porte pour inci- ter les jeunes femmes à devenir assis- Financement : les règles à respecter L a tenue d’un compte de campagne qui retrace très précisément l’origine des recettes et la nature des dépenses engagées est obligatoire. Le can- didat ne peut pas le gérer personnellement et doit nommer un inter- médiaire financier (mandataire). Ce point n’est pas nouveau. Ce qui est plus récent en revanche, c’est ce qu’impose la loi organique du 5 avril 2006 : le compte doit être déposé à la Com ission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (C.N.C.C.F.P.) – et non plus au Conseil consti- tutionnel – au plus tard le neuvième vendredi suivant le second tour de scru- tin, afin d’en vérifier la régularité. Pour chaque candidat, ses dépenses de campagne sont plafonnées. Son mon- tant, actualisé par décret, s’élevait en 2007 à 16,16 millions d’euros pour les candidats au premier tour et à 21,59 millions pour ceux du second tour. Un remboursement des frais de campagne est prévu. Mais attention, pas pour tous et c’est là que certains “petits” prennent des risques énormes. En effet, le remboursement pour les candidats présents au 1 er tour s’élève seulement au 1/20 ème du plafond des dépenses du premier tour pour ceux ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés (808 000 euros en 2007). Un règlement- couperet pour certains petits partis, à l’image d’Europe Écologie-Les Verts dont la situation financière était simplement catastrophique avant même l’amorce de la campagne. Un score inférieur à 5 % serait peut-être fatal au parti écologiste. Depuis 2001, le remboursement par l’État est de la moitié de ce plafond pour ceux ayant recueilli plus de 5 % des voix (8,08 millions d’euros en 2007). Pour les candidats présents au second tour, il s’élève à la moitié du plafond des dépenses du second tour (10,79 millions d’euros en 2007). Dans tous les cas, ces remboursements ne peuvent pas être plus impor- tants que les dépenses déclarées par les candidats. En effet, l’autre règle en matière de financement des campagnes est la limi- tation des dons des personnes privées à 4 600 euros. Depuis 1995, les dons des entreprises privées sont interdits. L s chiffres du Haut-Doubs Canton Nombre de Nombre de Nombre de Nombre places à places en places en dʼassistantes la journée périscolaire temps partiel maternelles Morteau 540 364 198 321 Levier 282 276 51 180 Pontarlier 806 590 110 464 Mouthe 323 221 34 171 Montbenoît 239 207 66 142 Source C.G. 25 tantes maternelles.” Le seul levier qui existe, c’est donc l’incitation à créer des structures col- lectives et là, de nombreuses communes ou communautés de communes du Haut-Doubs sont bien obligées de prendre le taureau par les cornes. Elles sont de plus en plus nombreuses à le faire, même celles de petite taille (un exemple récent à La Sommette), à lan- cer un tel projet. La vitalité écono- mique d’une région, fût-elle liée à la Suisse voisine, donne forcément des obligations d’investissement dans les équipements collectifs. J.-F.H.

formées chaque année.” Pour les quatre cantons du Haut-Doubs forestier (donc sans Morteau), le nombre total est de 957 assistantes maternelles, qui tota- lisent 1 434 places. Même si le canton de Pontarlier est relativement bien pourvu, d’autres zones sont en pénu- rie (Saugeais, secteur de Jougne, etc.). Cette carence, les services l’expliquent en grande partie à “la bonne santé du travail frontalier qui a pour consé- quence que le nombre d’assistantes maternelles reste insuffisant. Beau- coup de femmes travaillent en Suisse.” Il se peut donc que sur le nombre glo- bal d’assistantes maternelles, certaines, toujours agréées, ne prennent plus d’enfants car elles ont repris un autre emploi. Et quand il y a moins de nou- nous, le risque d’une hausse des tarifs existe aussi. “On estime à 13 % le nombre d’assistantes maternelles qui ne se servent pas de leur agrément. Cela explique aussi la différence entre l’offre et la demande” note Catherine Monnet, du service P.M.I. D’autres per- dent leur agrément suite à des plaintes de parents ou à des signalements en provenance des relais assistantes maternelles. “C’est environ une dizai- ne de dossiers par an. Et il y a beau- coup de questions de mésentente entre profit des S.M.S. et de Twitter pour donner rendez-vous aux militants dans les réunions locales de campagne. Au Parti Socialiste, si o privilégie désor- mais les newsletters et autres “tweets”, on n’a pas pour autant abandonné les bonnes vieilles méthodes. Pour preu- ve, la grande opération de porte-à-por- te lancée par les militants socialistes à partir du 20 mars. “Les réseaux sociaux, c’est bien, mais rien ne vaut un bon porte-à-porte note Nicolas Bodin, le secrétaire départemental du parti. Nous ciblons des rues ou des secteurs où les gens sont peu allés voter lors des précédentes échéances.” La campagne se jouera donc plus dans les cages d’escalier et dans les réunions publiques qu’à la télévision cette année, à entendre les principaux Q.G. locaux de cam- pagne. Paradoxal. On trouve le même discours au Front de gauche (voir page 24) dont la stratégie a été de véri- tablement quadriller le terrain. L’U.M.P. n’est pas en reste avec l’appui des Jeunes Pops et l’utilisation massive, ce n’était pas son habitude, d’Internet. Seules les formations les plus modestes ne peuvent pas compter sur une mobi- lisation de masse. Ainsi le Bisontin Jean-Claude Chomette qui ne comp- tera que sur lui-même pour faire avan- cer les idées de son mentor Nicolas Dupont-Aignan. Chacun ses moyens, chacun sa méthode. J.-F.H.

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