La Presse Pontissalienne 157 - Novembre 2012

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 157 - Novembre 2012

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PONTARLIER

Dirigeant de l’année en 2011

Camille Saillard : 100 % brut de rugby Il avait tout du pilier teigneux et s’en réjouit encore. Joueur, arbitre, dirigeant, l’ancienne terreur des mêlées n’a jamais ména- gé sa peine au service de son club. Une figure haute en couleur.

I nutile de lui demander à quel poste il jouait, il a le physique de l’emploi. Petit, râblé, tout en muscles et toujours prêt à en découdre pour peu qu’on lui pas- se un ballon ovale entre lesmains. Le ballon, il reconnaît qu’il ne le tou- chait pas beaucoup, si ce n’est pour l’arracher ou l’extraire des mêlées. Oreilles chastes s’abstenir. “On était les rois de la boxe. La règle était simple à notre époque : il fallait faire bouf- fer l’herbe à l’autre et tu étais le meilleur” , lance celui qui a commen- cé le rugby en rentrant de l’armée. Fils de cheminot, Camille Saillard a grandi entre Doubs et Pontarlier. Ses parents étaient garde-barrière sur la ligne Pontarlier-Gilley. Les nuits étaient parfois froides en hiver dans ces maisonnettes. De quoi vous endur- cir le cuir. Pendant son service mili- taire dans les fusiliers marins, il pra- tique le foot américain et y prend vite goût. De retour au bercail en 1963, il

s’inscrit assez logiquement au club de rugby. Histoire aussi de suivre quelques copains. Il trouve naturel- lement sa place dans le paquet d’avants au poste de pilier ou talon- neur. “C’était déjà assez physique.” Peu de technique mais une sacrée envie de se donner à fond. “Pour moi, la victoire n’était pas une finalité” dit-

sa part au chat quand il s’agissait de distribuer quelques pralines, le pilier pontissalien n’est du genre à tricher ou à la fermer. Quand on lui deman- de de s’occuper de l’école de rugby, il répond présent. De lancer une équi- pe féminine avec son pote Philippe Barbezat, il relève le challenge. Il a même passé la formation d’arbitre régional. L’expérience ne sera guère concluante. “C’est le dernier des métiers. J’ai vite arrêté.” Ce qui peut se com- prendre vu le caractère du bonhom- me et sa réputation. Ce père de trois enfants aura aussi le souci de transmettre le goût du sport à ses deux garçons. Ces derniers suivront l’exemple paternel. Bertrand, l’aîné, entraîne aujourd’hui l’équipe 2 du C.A.P. Camille ne boude pas son plaisir de voir son petit-fils perpétuer la tradition familiale. Encadrer les jeunes, cela lui plaît même s’il n’est pas toujours convaincu du bien-fon- dé de les prendre si jeunes. Il grogne

il. Camille Saillard n’a jamais fait les choses àmoitié, y com- pris à la troisième mi- temps. “J’avais une épouse très compré- hensive…” C’est avec la même énergie qu’il se dépen- sait dans son métier de plombier-chauffa- giste. Entré chez Bres- ch comme apprenti, il en partira 46 ans plus tard. Dur aumal et ne donnant jamais

“On était les rois de la boxe.”

Camille Saillard a joué au rugby jusqu’à 55 ans. Il donne toujours de sa personne pour le club de sa vie.

aussi face au manque d’éducation de certains. “La première chose, c’est de dire bonjour.” Le rugby a certainement évolué posi- tivement même si selon lui les chan- gements de mentalité ne vont pas toujours dans le bon sens. Ce qui ne l’empêche pas d’apprécier le niveau du C.A.P. cette saison. “On a une bon- ne équipe avec un bon maître à jouer en la personne de l’entraîneur Alexandre Farina.” Aujourd’hui res- ponsable dumatériel, Camille Saillard

ne compte plus les heures de béné- volat au service de son club préféré. Cet investissement a été récompen- sé en 2009. La grande famille du sport pontissalien l’a désigné meilleur diri- geant de l’année. Camille et son épou- se Marie-Claude qui le mérite tout autant sont allés recevoir la médaille à Paris. Un souvenir inoubliable. “J’ai même dû mettre le smoking ” , conclut ce personnage au grand cœur. Mais ça, on l’avait déjà deviné. F.C.

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