La Presse Pontissalienne 157 - Novembre 2012
A g e n d a
La Presse Pontissalienne n° 157 - Novembre 2012
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“Au-delà des Maasaï, la question de notre propre qualité de vie est posée” La présidente de l’association du Haut-Doubs “Lumière Maasaï” parle de la nécessité d’agir pour sauver ce peuple africain dont l’avenir est aujourd’hui menacé. Elle organise une conférence sur ce thème le 13 novembre à Labergement-Sainte-Marie, en présence de Kenny Matampash, porte-parole des Maasaï. LES HÔPITAUX-NEUFS - FRANÇOISE CORDEREIX
L a Presse Pontissalienne : Une associa- tion du Haut-Doubs qui est mobilisée pour défendre les Maasaï, ce n’est pas banal. Qu’est-ce qui scelle votre enga- gement en faveur de ce peuple d’Afrique de l’est ? Françoise Cordereix : J’ai fait un voyage au Kenya en 1995. J’en suis revenue transformée. Dans le cadre de ce périple, nous sommes allés en terre maasaï. Ce qui m’a le plus étonnée, c’est de voir ces gens démunis matériellement qui res- piraient le bonheur. Ce peuple est dans l’être et pas dans l’avoir. Six mois plus tard, je suis retournée dans ce pays avec mes enfants car je voulais qu’ils res- sentent cela. J’ai beaucoup lu sur le sujet, jusqu’à tomber sur le livre de Xavier Péron “Je suis un Maasaï” dans
leurs vaches. Ils étaient privés d’eau alors que paradoxalement des millions de tonnes d’eau étaient pompées dans le lac Navaisha pour l’irrigation des cul- tures horticoles en particulier. L.P.P. : Combien sont les Maasaï aujourd’hui ? F.C. : Leur population est estimée entre 600 000 et 700 000 individus. L.P.P. : Ont-ils de l’amertume vis-à-vis du pou- voir en place qui les pousse à se sédentariser en les privant d’espace ? F.C. : Non, cela est contraire à leur phi- losophie. Ce peuple n’est pas belliqueux. Il est dans l’acceptation, ce qui est très surprenant. Il remercie Enkaï pour cela. À mon sens, nous avons beaucoup à apprendre des Maasaï sur le plan de la spiritualité et de l’ouverture aux autres. L.P.P. : Un des éléments forts de la culture Maa- saï est le rite d’initiation des garçons pour les accompagner vers l’âge adulte quand ils devien- nent des guerriers. Pouvez-vous nous en parler ? F.C. : L’initiation des garçons est un des points forts de leur culture. Avant, ils quittaient le village, pendant plusieurs années, pour aller vivre en groupe dans un village construit pour eux. Pendant cette période où ils vivaient en auto- nomie, ils acquéraient toutes les valeurs, y compris spirituelles. Maintenant qu’il y a l’école, l’initiation se fait pendant les vacances scolaires. L’objectif est tou- jours le même : transmettre les valeurs. L.P.P. : Quelles sont ces valeurs ? F.C. : Ils sont dans l’être, dans les valeurs humaines, le respect, l’amour et la digni- té. Ils vivent simplement. Entre eux, c’est l’entraide.
lequel il exprime ce que j’ai perçu. Il parle aussi des problèmes que rencontre ce peuple depuis la colonisation anglai- se. Il y a un an, j’ai créé l’association “Lumière Maasaï”, pour défendre leur cause. Nous sommes sept adhérents. L.P.P. :Vous allez accueillir dans le Haut-Doubs Kenny Matampash, le porte-parole des Maa- saï dans le cadre d’une conférence que vous organisez à Labergement-Sainte-Marie. Qu’attendez-vous de cette rencontre événe- ment ? F.C. : Le but premier est de faire décou- vrir la culture Maasaï et de sensibili- ser le public aux enjeux d’avenir aux- quels ce peuple est confronté. L’autre intérêt de la rencontre sera aussi de récolter des fonds qui vont nous per- mettre d’aider les Maasaï à financer des projets tels que racheter des terres, des vaches, ou faire des forages pour trouver de l’eau. J’attends beaucoup de cette rencontre. Ce sera, je crois, un grand moment pour Kenny Matampa- sh et pour nous. L.P.P. : Est-ce que les Maasaï vivent ce que les indiens Amérique ont vécu en étant parqués dans des réserves, où les Bushmen de Nami- bie qui ont été persécutés ? F.C. : Historiquement, les Maasaï avaient un vaste territoire qui s’étendait au nord de Nairobi (capitale du Kenya) et sur une grande partie de la Tanzanie. Au XIX ème siècle, lors de la colonisation anglaise, ce peuple nomade a été repous- sé vers le sud où les terres sont moins belles, et une frontière a été établie entre la Tanzanie et le Kenya. Les Maa- saï vivent toujours sur ces deux terri- toires. Lors de l’indépendance, dans les années soixante, le gouvernement
kenyan a voulu les sédentariser. La réforme foncière radicale leur impose de se regrouper de façon définitive sur des portions de terre délimitées avec un titre collectif de propriété. Ils ont été exclus également des parcs natio- naux. Beaucoup de leurs terres ont été cédées à de grandes firmes horticoles. Ils ont été spoliés au fil du temps. Sans terres, ces éleveurs nomades ne peu- vent plus se déplacer et ne peuvent plus élever les troupeaux qui constituent leur principale ressource. Leur riches- se, ce sont leurs vaches. Ils ne sont pas assez forts pour se défendre. L.P.P. : Ils ont donc besoin de terres pour nour- rir leurs troupeaux. Sont-ils aussi des cultiva- teurs ? F.C. : Les Maasaï ne font pas de cultu- re. Leur alimentation de base est le lait de vache et le sang de l’animal qu’ils prélèvent au niveau de la jugulaire. Ils ne cultivent pas car au nom de leur dieu Enkaï, ils n’abîment pas la terre qui appartient à tout le monde et qui se
L.P.P. : L’excision fait partie également de la cul- ture Maasaï. Qu’en pensez-vous ? F.C. : En tant que femme, évidemment, je ne peux pas y être favorable. L’excision fait partie de la culture des tribus de tou- te l’Afrique. Pour autant, cette pratique est interdite au Kenya. Ce qui est impor- tant, c’est que les Maasaï puissent évo- luer tout en gardant leurs valeurs. Ken- ny Matampash avance dans cette optique-là. Ce peuple voit ce qui se pas- se. Il va vers une évolution de sa culture. L.P.P. : Quelles actions avez-vous déjà mis en place pour récolter des fonds dans le cadre de votre association ? F.C. : Kenny Matampash nous envoie des bijoux fabriqués par les femmes de son village. Nous les vendons. On attend sa venue pour faire le point sur les besoins du peuple Maasaï et définir avec lui un projet sur lequel nous pour- rions nous mobiliser sachant que la sco- larisation est un des aspects qui nous tient à cœur. Si on peut participer à l’achat de vaches ou de terres, ce serait aussi intéressant. Une association bre- tonne, avec l’aide de la communauté de communes de Quimper, a financé un forage pour les Maasaï (N.D.L.R. : la loi Oudot-Santini autorise les collectivités à participer financièrement a des actions de coopération internationale).
transmet aux généra- tions futures. Ils élèvent également des moutons et des chèvres. Leur vie est rythmée par des fêtes. La fin de l’initiation des garçons en est une. À ces diffé- rentes occasions, ils tuent une vache ou une chèvre. La viande est réservée à ces événe- ments-là. En leur pre- nant leur terre, on les coupe de leur culture. La sécheresse de 2009 a tué des milliers de
“Ils sont dans l’être, dans les valeurs humaines.”
Kenny Matampash, porte-parole des Maasaï sera dans le Haut-Doubs.
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