La Presse Pontissalienne 157 - Novembre 2012

MOUTHE - RÉGION DES LACS

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“Au printemps, on sera ce qu’il en est”, indique Michel Morel, le président de la communauté de communes qui lance une étude de faisabilité sur l’exploitation de l’eau du tunnel. Coup de gueule “Marre des études !”

MONT D’OR

Trop contraignant ?

Eau potable : la solution au fond du tunnel ? La recherche d’eau potable est toujours d’actualité. La communauté de communes lance une étude de faisabilité sur l’exploitation de l’eau du tunnel ferroviaire du Mont d’Or.

E n 2004, nous annoncions en couverture de La Pres- se Pontissalienne, “Lʼeau du Mont dʼOr, en route vers la commercialisation”. Depuis, pas lʼombre dʼune bouteille nʼest sor- tie du tunnel. “Cʼétait réaliste puisquʼon avait fait sauter le ver- rou le plus important celui de lʼhydrogéologue. Sauf quʼon avait sous-estimé la hauteur des bar- rières administratives françaises” , analyse Robert Droz-Bartholet. Le porteur du projet OʼBarth nʼest pas vraiment au courant des pro- jets de la communauté de com- munes. Il est aussi surpris que sceptique. “La ressource du tun- nel, il faut parler de ce que lʼon connaît. 80 % de ce qui ressort en Suisse sont inutilisables ou nécessiteraient des coûts de trai- tement exorbitants. Cʼest dom- mage quʼon oublie de contacter les gens de terrain qui ont étu- dié la question de près.” Celui qui se plaît à dire quʼil sʼest garé sur le bord du tunnel pour lais- ser passer le train de la collec- tivité sʼinquiète sur lʼutilisation

qui pourrait être faite de la sour- ce OʼBarth. “Son débit est insuf- fisant pour couvrir les besoins. Ce serait en tout cas un vrai gas- pillage de mettre sur le réseau de lʼeau de source dʼune super- qualité. Je suis un peu désabu- sé. On a un super-projet et on nous parle de refaire des études qui ont déjà été faites.” Lui aussi se réfère à lʼétude Betu- re-Cerec pour proposer une alter- native. “Ce document préconi- sait de pomper de lʼeau dans la Jougnena. Et si on faisait double usage de la réserve collinaire prévue pour alimenter les canons à neige de la station ? Cette rete- nue nʼest ni plus ni moins quʼun château dʼeau. Des précautions sʼimposent. Des traitements seraient nécessaires. Mais lʼidée mérite réflexion. Ce réservoir contiendra plus de 100 000 m 3 . Cela permettrait de passer sans problème les périodes dʼétiage. Et il aurait toujours une utilité si le réchauffement climatique met- tait un terme définitif aux sports dʼhiver dans le Jura.”

E n 12 ans, la population sur le secteur Mont d’Or- Deux Lacs est passée de 8 000 à 12 000 habitants et devrait encore augmenter encore au vu des projets immo- biliers à venir. Cette évolution démographique se répercute for- cément sur les besoins en eau potable. “Sans oublier la part du bétail” , souligneMichel Morel en rappelant que la commu- nauté de communes qu’il pré- side avait engagé en 2002 un audit sur la ressource en eau potable. Les conclusions de cette étude réalisée par le bureau Beture- Cerec démontraient les diffi- cultés à protéger les ressources existantes et signalaient trois sites susceptibles de répondre aux attentes : la source du tun-

où circulent tous les jours des trains de voyageurs entre la France et la Suisse pose aussi des questions techniques et juri- diques qui méritent réflexion. Sans oublier les investissements nécessaires pour sortir, traiter et stocker l’eau avant de la remettre sur le réseau.Une affai- re à quelques millions d’euros et un chantier qui s’étalerait sur deux ou trois ans. Tous ces chiffres restent à confir- mer. “L’étude sera lancée très prochainement. Au printemps, on saura ce qu’il en est. Il res- tera à étudier plus précisément la potabilité de l’eau et le finan- cement global” , conclut Michel Morel qui sollicitera les soutiens de l’Agence de l’eau et du Conseil général. F.C.

période d’étiage. Métabief tire vite la langue pendant les pics de fréquentation touristique. Le lac Saint-Point permet jusqu’à présent de pallier les déficits. Mais jusqu’à quand ? La com- munauté de communes Mont d’Or-Deux Lacs a décidé de lan- cer une étude de faisabilité pour l’exploitation de l’eau du tun- nel du Mont d’Or. “Son débit potentiel est estimé à près de 3 millions de m 3 /an. Ce qui cou- vrirait largement les besoins des communes du secteur Mont d’Or quand on sait que Jougne avec 1 500 habitants consomme 100 000 m 3 d’eau par an. Cela laisse aussi la possibilité de concrétiser le projet O’Barth por- té par M. Droz-Bartholet (voir plus loin).” Exploiter de l’eau d’un tunnel

nel du Mont d’Or, celle de Mal- buisson et celle de la piscicul- ture à Jougne. Puis le Conseil général a repris le dossier en main pour investir plusieurs centaines de milliers d’euros dans des forages sur les hau- teurs des Longevilles, forages qui se sont avérés peu concluants. “On avait au départ

un débit de 30 m 3 /h et on est aujourd’hui à 10 m 3 /h. Il n’y a plus aucun inté- rêt à capter cet- te eau” , estime Michel Morel. Sans être catas- trophique, la situation est assez préoccu- pante, surtout en

“Au printemps, on saura ce qu’il en est.”

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