La Presse Pontissalienne 155 - Septembre 2012

7 La Presse Pontissalienne n° 155 - Septembre 2012

DÉVELOPPEMENT 2013, année de transition Tout schuss sur l’avenir sans oublier le présent Le nouveau directeur Olivier Érard doit rapidement remettre à niveau le parc des remontées mécaniques tout en accompagnant les projets neige de culture et diversification estivale.

R apide, confortable et moderne, le nouveau télésiège masque en fait des installations beau- coupmoins rutilantes. “La prio- rité pour cet hiver, c’est de remettre en état les remontées mécaniques. Près d’1,5 million d’euros ont déjà été inves- tis notamment pour éviter les pannes et sécuriser l’environnement de travail du personnel” , indique Olivier Erard. Une étude est engagée sur l’évolution du parc de remontées mécaniques. Objectif : optimiser l’utilisation du domaine skiable pour qu’elle soit plus rationnelle et efficace. Beaucoup de téléskis font doublons. On pourrait par

CHÂTEAU DE JOUX Même combat Quand on veut, on peut ! La communauté de communes du Larmont a repris en 2007 la gestion complète du château de Joux. Le

Ardiden va bientôt prendre ses fonc- tions. Idem au poste de chef des pistes. La traditionnelle campagne des sai- sonniers a débuté pour la saison hiver- nale. D’autres recrutements sont en cours. “Avec la nouvelle usine à neige et les équipements d’été, on aura besoin de nouvelles compétences en nivocul- ture ou en environnement pour accom- pagner les projets.” Et ce ne sont pas les projets qui man- quent. Métabief arrive en seconde posi- tion des priorités du Conseil général dans son programme Doubs 2017. Le choix de la neige de culture semble désormais entériné. “Métabief était la dernière station du massif jurassien qui n’était pas équipée.” Côté V.T.T., des efforts ont été entrepris cette année avec la création de nouvelles pistes à destination des pilotes débutants. Le nouveau directeur compte bien encou- rager la création d’une vraie école de V.T.T. 2013 s’annonce comme une grosse année de transition. La réalisation du domaine et la pose des conduites d’eau devraient s’étaler sur 6 à 7 mois de travaux. “Comme le gros des travaux se fera sur le haut de la station, on va recentrer les activités d’été un peu plus bas pour éviter les problèmes de coha- bitation.” Des changements sont éga- lement attendus au niveau de la com- munication avec comme priorité immédiate de reconquérir les skieurs locaux. En attendant la neige, rien n’empêche de venir profiter du chemin ludique. D’autant plus que les cabanes fan- tasmagoriques sont enfin arrivées. A croire queMétabief fait toujours rêver.

exemple très bien imaginer un nou- veau télésiège qui relierait le bas des pistes de Piquemiette au grandMorond. Pour en finir une bonne fois pour toutes

avec l’interminable liaison du Chamois entre les deux domaines. L’avenir immédiat pas- se également par le renforcement de l’équipe permanente. Un nouveau chef d’exploitation en pro- venance de la station pyrénéenne de Luz-

2013, une grosse année de transition.

résultat est plutôt satisfaisant. L e cru “Fort de Joux 2012” devrait être sensiblement identique à celui de 2011. Pasmal quand on sait que beau- coup de sites touristiques affichent des résultats de fréquentation en berne. C’est l’office de tourisme de Pontarlier qui assu- rait l’exploitation du site jusqu’en 2007. La C.C.L. qui pilotait alors la restauration de l’édifice a souhaité reprendre les com- mandes. Au moins jusqu’à la fin du pro- gramme d’investissement. Il lui restait donc à faire ses preuves dans l’exploitation et l’animation des lieux avec des moyens plus importants que l’office du tourisme. Comme à Métabief, la C.C.L. a puisé dans ses compétences internes pour trouver une

La fréquentation du château a repris

des couleurs depuis la reprise des commandes par la C.C.L.

directrice. Elle intègre aussi une commission “château de Joux” com- prenant une douzaine d’élus. “La mission consiste à impulser une poli- tique au niveau des animations en prenant le parti pris d’amplifier la saison. On part du principe que le château appartient à tout le monde. Il faut que cela soit attrayant” , indique René Emilli, l’adjoint pontissa- lien responsable de la commission “château de Joux” à la C.C.L. L’élu précise aussi que n’étant pas aux affaires politiques en 2007, il peut dif- ficilement se prêter au jeu des comparaisons. La commission s’est alors engagée dans la diversification du panel d’activités avec le souci d’intéresser toutes les générations. “On s’ouvre davantage sur le public scolaire. On propose la gratuité aux écoles de la C.C.L. On a aussi mis en place des animations nature-histoire associant le château et le nouveau site du Gounefay.” Certaines animations font le plein à l’exemple de la volerie des aigles. D’autres sont un peu moins bénéficiaires comme les fêtes médiévales. “Globalement on équilibre. Ces actions se répercutent positivement sur la fréquentation des lieux. On peut signaler l’évolution très intéressante de la boutique qui apporte des fonds complémentaires au château.” Ce dynamisme s’explique aussi par le professionnalisme du personnel. Une qualité de service visiblement très appréciée aux dires de René Emilli.

Les cabanes fantasmagoriques sont bien arrivées.

M étabief n’est pas la seule sta- tion jurassienne en délicates- se avec ses directeurs. Les Rousses ont vécu ce type d’expérience avec le départ inattendu du directeur de la Sogestar en décembre 2011. “C’est un métier qui nécessite beaucoup de compétences et de disponibilité. Le fait de fonctionner avec des élus n’est pas toujours facile. Cela implique une bon- ne capacité d’adaptation” , constate François Godin, président de la com- munauté de communes de la station des Rousses. Cette collectivité est actionnaire à 80 % de la S.E.M. Soges- tar. Cet élu reconnaît la difficulté de trouver la bonne personne. En plus d’être bon manager, un directeur de station comme les Rousses, Métabief ou Lélex doit bien connaître les métiers de la montagne et les collectivités ter- ritoriales. La quête de l’oiseau rare LES ROUSSES

Nouveau challenge pour Olivier Érard MÉTABIEF Portrait du nouveau directeur

Fonctionnaire du Conseil général mis à disposition du S.M.I.X., le nouveau directeur n’arrive pas en terre inconnue à Métabief où il s’occupait depuis 2009 du projet neige de culture. O livier Érard connaît plutôt bien le Haut-Doubs. Enfant, il venait déjà en vacances d’hiver à Méta- bief. “J’ai appris à skier sur les pentes du Mont d’Or” , confie ce Mosellan. Ingénieur des mines, il a d’abord exercé dans le privé avant d’entrer dans la fonction publique territoriale. À la tête du service eau et assainissement de Saint-Étienne, il s’occupe notam- ment de la gestion d’un barrage, d’une station d’épuration et d’une forêt 1 000 hectares. De quoi se familiariser aux enjeux de sécurité qui ne manqueront pas de se présenter lors de la construction de la réserve colli- naire deMétabief. Il quitte le Forez au début des années 2000 pour le Conseil général du Doubs où il prend les commandes du service environnement. En 2006, il entre à la direction générale et se voit confier le pos- te de chargé de mission développement durable. Objec- tif : apporter de la durabilité dans les pratiques des services. On lui doit par exemple le fauchage tardif des accotements. Puis c’est l’appel du Haut-Doubs où il s’implique dans

différents projets sportifs et touristiques, notamment la candidature du stade de la Seigne à la Coupe du monde de biathlon. “On avait le meilleur dossier tech- nique mais la station du Grand Bornand a remporté la partie en jouant à fond la carte du lobbying .” C’est le métier qui rentre. Toujours sous sa casquette Conseil général, Olivier Érard a travaillé sur le dossier de l’aménagement nautique au lac Saint-Point. Il a aussi accompagné la modernisation du site nordique du Pré Poncet. Rien de mieux pour découvrir toutes les facettes et les enjeux touristiques du secteur. Sans oublier le climat politique. “Fin 2009, on m’a confié la reprise du pre- mier projet de neige de culture à Métabief” , poursuit ce quadra père de deux enfants. Son destin professionnel sera dès lors intimement lié à la station. En mars 2010, à la fin du contrat Orex, on le sollicite de nouveau pour s’occuper du dossier de reprise en gestion directe du syndicat. Une mis- sion qui n’a rien d’une formalité. Au printemps 2011, suite au départ précipité de Jean-Louis Rapy, il vient en renfort d’organisation sur Métabief. Il y restera jusqu’à l’arrivée de Jean-Louis Martinot en février 2012. “Cela m’a permis de découvrir l’exploitation” , obser- ve celui pour qui cette nouvelle responsabilité à la direction de Métabief constitue un vrai et beau chal- lenge. “Cela m’a aussi permis de tester le ressort du fauteuil…”

La station des Rousses a aussi connu des soucis avec quelques- uns de ses directeurs.

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