La Presse Pontissalienne 155 - Septembre 2012

PONTARLIER

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La Presse Pontissalienne n° 155 - Septembre 2012

Entre les commerçants et les consommateurs, les avis sont partagés sur le nouveau mobilier urbain qui orne désormais les rues de la ville. Le nouveau mobilier CENTRE-VILLE Difficile de contenter tout le monde urbain fait débat

I ls sont là, enfin ! Buraliste rue de la Gare à Pontarlier, Laurent Gas- perin observe d’un œil bienveillant le technicien de la ville qui instal- le les panneaux de signalisation auto- risant le stationnement-minute devant chez lui. Ces pancartes en bois sont provisoires, mais elles devraient faire leur effet. “Nous sommes une profes- sion qui a besoin d’arrêts-minute pour vivre” remarque le commerçant. Or, ces derniers jours, faute d’être maté- rialisées, ces zones de stationnement provisoire avaient disparu du paysa- ge comme chassées par l’arrivée du mobilier urbain. Les barrières qui ornent désormais la rue de la Gare ont dissuadé les automobilistes de se garer alors qu’ils sont autorisés à empiéter sur le trottoir pour faire une course sans gêner la circulation. “Le jour où ils ont posé les barrières, aucune voi- ture ne s’est arrêtée” raconte Laurent Gasperin qui a enregistré une baisse de fréquentation. Si pour lui la situation doit s’améliorer maintenant que les panneaux de signa- lisation sont là, BernardMengin redou- te que dans son cas, elle ne se dégra- de. Il tient le bureau de tabac “La Civette” situé près de la porte Saint-

Pierre. Les nouvelles barrières empê- chent maintenant tout véhicule de s’arrêter devant son commerce. Jus- qu’à présent, le stationnement était certes sauvage mais il était généra- teur de trafic dans son bureau de tabac. “On morfle, le matin de bonne heure, le midi et le soir. Ces barrières nous pénalisent énormément” note le com- merçant qui aurait souhaité qu’un arrêt-minute soit prévu devant chez lui. “Au regard de la largeur des trot- toirs, c’était possible de le prévoir, tout en garantissant la sécurité des piétons.” La municipalité qui investit près de 120 000 euros dans le mobilier urbain,

lundi 3 septembre, la Ville de Pontarlier a posé des panneaux de signalisation provisoires autorisant “l’arrêt-minute” dans la rue de la Gare.

a prévu des arrêts- minute rue de la Répu- blique. Il s’agira d’espaces partagés qui serviront aussi de zone de livraison. Des empla- cements ont été ciblés, en dehors desquels il n’est pas question pour laVille d’enlever les bar- rières qui lui permet- tent de remédier au pro- blème du stationnement sauvage. “Il y a eu de la concertation. Des com-

“Avait-on franchement besoin de ça ?”

Jean n’est pas de cet avis. Installé sur un de ces nouveaux bancs, il feuillet- te son journal. “Je trouve ça joli. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’assise est confortable mais elle est suffisante pour patienter en lisant, le tant que mon épouse termine de faire son shopping” sourit-il. LaVille de Pontarlier va enga- ger prochainement la troisième et der- nière tranche d’aménagement de mobi- lier urbain. T.C.

temps d’adaptation. Ce qui est impor- tant, c’est l’avis du consommateur.” Dans les rues de Pontalier justement, les passants ont leur petite idée sur le nouveau mobilier urbain. “Avait-on franchement besoin de ça ? Était-ce bien nécessaire de mettre de l’argent dans toutes ces barrières ? On peut même plus se garer” peste Josette, une septuagénaire qui n’hésite pas à dire que ce mobilier urbain donne un carac- tère austère à la rue de la République.

merces comme les boulangeries, les bureaux de tabac, les pharmacies tra- vaillent avec des arrêts-minute. Il faut en ternir compte. Mais c’est difficile de contenter tout le monde” reconnaît Syl- vie Dabère, présidente de l’association Commerce Pontarlier Centre. Elle ajou- te : “Il serait regrettable que la métho- de choisie pour donner de la place aux piétons fasse fuir des commerçants alors que nous avons la chance d’avoir un centre-ville diversifié. Il faut un

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