La Presse Pontissalienne 155 - Septembre 2012

SPORT

La Presse Pontissalienne n° 155 - Septembre 2012

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CYCLISME

La France se découvre un nouveau champion

Comment Thibaut Pinot a-t-il récupéré du Tour de France et comment digère-t-il son nouveau statut ? Le Haut-Saônois (22 ans) formé à l’Amicale cycliste bisontine veut aller plus loin, sans se griller. Le 2 septembre, il participe au Tour du Doubs. “Je reçois encore des lettres de félicitations”

Thibaut Pinot, un coureur que les Français ont appris à connaître grâce à sa victoire à Porrentruy. Il a été formé à l’Amicale cycliste de Besançon puis à Étupes.

L a Presse Pontissalienne :Après 3 000 kmparcourus lors duTour de France, comment se porte Thibaut Pinot,premier coureur du Tour de France à avoir terminé à la 10ème place au général à seulement 22 ans depuis Raymond Impanis en 1947 ? Thibaut Pinot (cycliste professionnel à la Française des Jeux) : Très bien. J’ai pris un peu de vacances et repars pour la dernière partie de la saison.J’arrive assez fatigué… Il ne reste plus beaucoup de jus dans le moteur (rires). L.P.P. : La folie du Tour de France, les demandes d’autographes,desmédias, font aujourd’hui partie du passé. Com- ment digère-t-on cela ? Avec le recul, que vous a apporté ce premier Tour ? T.P. : Les gens me connaissent beaucoup plus ! Il y a surtout eu cette réception chez moi à Meli- sey où plus de 800 personnes sont venues me féliciter. Cette fête a eu un vrai impact sur moi. Der- nièrement, je suis allém’entraîner dans laPlanche-des-Belles-Filles :

T.P. : Pour l’instant, c’est ma 10e place. J’ai pensé un temps au maillot blanc mais Van Garde- ren était fort. L.P.P. : À l’inverse, quel fut le moment le plus difficile ? T.P. : Sans aucun doute l’étape menant àAgde avec le vent fort. Je suis sorti fatigué nerveuse- ment de cette étape (le 14 juillet). L.P.P. : N’a-t-il pas été trop dur de se motiver le lendemain de votre victoire et le contre-la-montre de Besançon, ville que vous connaissez bien ? T.P. : J’étais dansma bulle,concen- tré. Le soir dema victoire, j’ai été surpris du nombre de supporters venus à l’hôtel à Pugey. L.P.P. :Vous avez retrouvé d’anciennes connaissances avec lesquelles vous rouliez étant plus jeune. T.P. : Oui. j’ai revu beaucoup de monde de l’Amicale cycliste bison- tine et la famille. Que du plaisir.

de revoir toutes les inscriptions, ça fait quelque chose ! Je reçois encore beaucoup de lettres de félicitations et des demandes de dédicace. L.P.P. :Pas encore de demande enmaria- ge… T.P. : Non.(N.D.L.R.:Thibaut Pinot a le cœur déjà pris avec Miss Franche-Comté 2011). L.P.P. : S’il y avait une image à retenir de la plus grande épreuve cycliste au monde à laquelle vous participiez pour la première fois, c’est laquelle ? T.P. : Mon arrivée à Porrentruy lorsque je lève les bras. L.P.P. :Avez-vous douté de votre capa- cité à résister à Cadel Evans, Bradley Wiggins qui tentaient de vous rejoindre, face au vent ? T.P. : J’ai douté jusqu’à deux kilo- mètres de l’arrivée… L.P.P. : Le plus important est cette vic- toire d’étape ou la 10ème place au géné- ral ?

ministre des Sports et François Hollande est venu nous voir lors de la 18e étape (étape des Pyré- nées). Ce n’est pas rien… L.P.P. :Peut-être la présidente de Région vous remerciera-t-elle après votre des- cente des Champs-Élysées avec le dra- peau de la Franche-Comté sur le dos ? T.P. : Arthur (Vichot) l’avait dans sa valise. On l’a sorti et fait quelques mètres avec. L.P.P. : Les Francs-Comtois pourront vous supporter lors du Tour du Doubs qui démarre de Morteau pour se ter- miner à Pontarlier dimanche 2 sep- tembre. Cette course vous est promi- se… T.P. : Non car c’est une épreuve difficile. J’espère avoir de bonnes jambes sinon j’aiderais Arthur Vichot (vainqueur sortant). C’est une superbe épreuve et je regret- te qu’il n’y ait pas d’équipes étran- gères. J’espère qu’il y aura beau- coup de monde. Propos recueillis par E.Ch.

ge.

avec votre grand frère Julien. T.P. : C’est mon entraîneur avec JacquesDecrion.Avec eux,je suis tranquille. L.P.P. :Avoir attaqué les “grands” dans lamontagne vous offre un nouveau sta- tut dans le peloton.Wiggins et les autres vous regardent-ils différemment ? T.P. : Les meilleurs me connais- sent…Je n’ai pas parlé avecWig- gins. C’était bonjour, au revoir. Lui aussi est dans sa bulle.Disons que je ne pourrai plus faire de trucs. L.P.P. : Assumez-vous votre statut de futur vainqueur d’un Tour de France ? T.P. : Oui, je l’assume mais il y aune grosse différence entre gagner une étape et un Tour. Il faut déjà gagner des courses d’une semaine avant de prétendre à cela. L.P.B. :Et la grosse tête dans tout cela ? T.P. : J’essaye de restermoi-même. Il n’y a pas de raison que je chan-

L.P.P. : Hinault a tout de même dit que vous aviez été fabuleux… T.P. : Venant de lui, ça fait plaisir. ça compte car il ne fait pas beau- coup de compliments. L.P.P. : Cette nouvelle gloire vous a-t- elle permis de réévaluer votre contrat avec la F.D.J. ? T.P. : Je n’en ai pas encore parlé. L.P.P. : Pourtant, de grandes équipes vous font un appel du pied… T.P. : Oui, j’ai bien eu quelques contactsmais j’ai un contrat avec mon équipe et je m’y sens bien. L.P.P. : Paraît-il que vous êtes le cham- breur de la bande. Est-ce vrai ? T.P. : Oui.(N.D.L.R.:Thibaut Pinot n’hésite pas à renverser le poivre dans le verre de ses compagnons). L.P.P. : Avez-vous été félicité par des politiques ? T.P. : J’ai reçu un appel de la

L.P.P. : Parlez-nous de votre relation

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