La Presse Pontissalienne 155 - Septembre 2012

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 155 - Septembre 2012

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CHAUX-NEUVE Réserve faunistique En attendant les bisons Le parc polaire de Chaux-Neuve fait l’objet d’un nouveau projet d’extension qui s’inscrit dans une logique de préservation d’espèces européennes menacées.

Le cheptel du Parc Polaire accueille des aurochs et des chevaux tarpans depuis 2010

A vec 45 000 visiteurs accueillis en 2011, le parc polaire de Chaux-Neuve figure désor- mais parmi les sites touris- tiques les plus visités en Franche- Comté. Pas mal pour quelque chose qui n’était pas prémédité. Gilles Mal- loire et sa compagne Claude étaient loin d’imaginer une telle évolution quand ils ont débarqué dans le Haut- Doubs au début des années quatre- vingt pour proposer des raids en chiens de traîneau à une clientèle en mal d’aventure nordique. “Après 18 ans à ce régime, nous avions envie de faire

autre chose. D’où l’idée de créer le parc du chien polaire en 1998. L’objectif était de financer un poste dédié aux soins de lameute” , explique GillesMal- loire. Bonne pioche. Cette initiative coïnci- de avec l’engouement autour du nor- dique dans le Haut-Doubs. Le point de chute des colonies de vacances du secteur finit également par attirer des touristes. Le couple Malloire choisit alors d’élargir sa collection. La démarche débute en 2006 par l’arri- vée d’un troupeau de rennes. Le parc du chien polaire devient le parc polai-

logiquement se traduire par un sur- croît de fréquentation. “Depuis la créa- tion du parc, nous recevons en moyen- ne 2 000 visiteurs supplémentaires chaque année.” Cette manne contri- buerait au financement d’une réser- ve faunistique d’une trentaine d’hec- tares qui permettrait de présenter les animaux dans les conditions les plus proches de leur milieu naturel. “Nous travaillons encore au montage finan- cier pour l’achat de cet espace fores- tier.” Gilles Malloire n’écarte pas non plus l’idée de développer à plus ou moins long terme un projet autour du loup qui valoriserait l’expérience acqui- se avec les chiens nordiques. Sans enfant pour leur succéder, Claude et Gilles Malloire espèrent néanmoins que toutes ces initiatives perdureront. “C’est une belle aventure. Nous aime- rions qu’elle se perpétue. Nous ne sommes pas encore dans l’urgence de la transmission mais l’idéal serait d’être chapeauté par une fondation.” F.C.

deux responsables du parc polaire militent depuis longtemps pour la réin- troduction du bison d’Europe en Fran- ce. “En Europe, on focalise beaucoup sur la protection d’animaux africains ou asiatiques et quand on est là-bas, on nous demande pourquoi on ne fait rien pour sauver nos animaux” , s’éton- ne Gilles Malloire qui peaufine son projet bisons avec le soutien de fon- dations dédiées à ces causes comme RewildingEurope. Vous ne déguste- rez donc pas chez lui du steak de bison. “Nous ne sommes pas dans une logique d’élevage. Nous accueillerons peut-être un mâle et quelques femelles prélevées dans le cadre d’un programme de sau- vegarde européen. Ces animaux nous seront attribués sans qu’on puisse les choisir. Les petits nés de cette expé- rience seront ensuite relâchés dans la nature.” L’opération est conduite sous le couvert de l’association CapFaune créée pour l’occasion. La venue des plus gros mammifères d’Europe encore à l’état sauvage devrait

re. La famille s’agrandit en 2010 avec des chevaux tarpans et des aurochs. Des yacks ont rejoint ce cheptel bigar- ré l’an dernier. “Si tout va bien, nous aurons des bisons cet automne” , annon- ce prudemment Gilles Malloire. Le dossier est déposé aux services vétérinaires et à la commission des sites qui se réunit à l’automne. N’ac- cueille pas des bisons qui veut. Les

L’année 2006 est marquée par l’arrivée des rennes sur les hauteurs de Chaux-Neuve. La stratégie de diversification des espèces présentées au public a permis de conforter la fréquentation qui avoisinait 45 000 visiteurs en 2011.

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