La Presse Pontissalienne 154 - Août 2012

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 154 - Août 2012

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AGROALIMENTAIRE Zéro déchet Rien ne se perd chez Nestlé Le fabricant de poudre chocolatée est très vigilant à ne pas gaspiller la matière première et les ressources naturelles sur le site pontissalien.

Zoom 610 visiteurs aux journées ouvertes O rganisé les 29 et 30 juin, cet événement était réservé aux membres du personnel qui pouvaient convier chacun trois invités. “On est plutôt satisfait du résultat” , confie Anne Auperpin, tout aussi surprise de voir à quel point les ouvriers appréciaient aussi de découvrir où et comment travaillaient leurs collègues.

L e maintien de l’atelier de plas- turgie dédié à la fabrication des boîtes de Nesquik depuis 1971 illustre assez bien la démarche de l’entreprise soucieuse de réduire son empreinte carbone. À quoi bon transporter des boîtes vides, surtout au prix actuel du carburant ? Nestlé est très engagé sur la notion de valeur partagée qui place les bénéfices envi- ronnementaux et sociaux au même rang que les bénéfices financiers. “On s’efforce de n’utiliser que ce qui est nécessaire dans le milieu naturel sans générer de déchets” , explique Anne Auperpin, la directrice du site pontis- salien. Un programme de recherche a permis de réduire de 10 % le poids de la boîte de Nesquik 1 kg sans en alté- rer les propriétés mécaniques.Au final, c’est 150 tonnes de plastique écono- misées par an. “Cela nous permet aus- si de produire davantage de boîtes.Tous

Zoom Au rendez-vous de la croissance L ʼeffectif est passé de 316 à 334 salariés depuis décembre 2010. Cet- te progression traduit aussi une croissance de volume. De 50 000 tonnes en 2010, la production a augmenté pour atteindre 53 600 tonnes en 2011. Un record. “On sera probablement à un niveau légèrement inférieur en 2012” , annonce la directrice. Nestlé possède deux autres sites Nesquik, en Espagne et en Allemagne qui alimentent ces deux pays. “Pontarlier est le plus gros site en Europe. 50 % de la production est consommée en France et le reste sʼexporte vers 46 autres destinations européennes.”

les rebuts plastiques issus de la fabrication sont ensuite recyclés dans le processus de l’emballage. On est sur une produc- tion zéro déchet” , pour- suit la directrice. Autre aspiration envi- ronnementale : la pré- servation de la ressour- ce en eau. L’entreprise s’est fixée pour objectif de réduire sa consom- mation de 5 % chaque année. En 2011, elle a investi dans des instal- lations réfrigérantes qui permettent d’utiliser l’eau en circuit fermé. Résultat : 8 % de volu- me d’eau économisé. “Chaque procédé

8 % de volume d’eau économisé.

Les journées portent ouvertes ont permis aux membres du personnel et aux invités de découvrir l’outil de production dans sa globalité.

type de déchets. La finalité étant bien sûr d’en générer le moins possible. À titre d’exemple, les poudres non conformes sont recyclées en compos- tage ou entrent dans la composition de farines animales. À quand la sau- cisse de Morteau au goût de Nesquik intense ? F.C.

implique des efforts financiers qui s’amortissent sur le long terme” dit- elle. Le principe de la gestion durable chez Nestlé, c’est aussi des déchets recyclés à 100 %. “Une spécificité de l’usine de Pontarlier” , souligne en passant Anne Auperpin. Le dispositif fonctionne avec des filières de retraitement pour chaque

Après l’année record en 2011, Anne Auperpin la directrice du site, table sur une légère baisse de production en 2012.

ARÇON

Reconversion dans le sciage

Impossible

n’est pas Henriet Ancien espoir du biathlon, Jérôme Henriet a créé sa propre scierie individuelle en 2007 et il s’en sort plutôt bien. De la sueur et des copeaux.

L a Scieraphin, c’est déjà tout un poème. Jérôme Henriet a choisi de baptiser ainsi sa scie- rie en référence au prénom Séraphin qui circule dans la famille depuis sept générations. “On le porte parfois en second ou en troi- sième prénom” , précise le jeune entre- preneur forestier. Chez les Henriet, on a le sens des tra- ditions et l’amour du travail bien fait. Ce nom de famille semble inféodé au hameau de la Mare d’Arçon au même titre que Perrin à Chaffois, Tissot aux Fourgs ou encore nos amis et voisins Gollay dans la vallée de Joux. On serait plutôt tourné vers des activités manuelles en lien avec les ressources locales. Y compris la neige. Jérôme Henriet a d’abord brillé sur les lattes avant de songer à son ave- nir professionnel. Il s’illustre en biath- lon, terminant plusieurs fois dans le

Top 10 sur certaines Coupes d’Europe. Scolarisé en section sport-études au lycée professionnel Toussaint-Lou- verture, il en profite pour préparer un B.E.P. Charpente et un Bac Pro menui- serie. Pas forcément motivé à l’idée de jouer les seconds couteaux dans son sport de prédilection, il écourte assez vite sa carrière nordique. Il en profi- te quand même pour passer son moni- torat de ski, on ne sait jamais. “Après

L’ancien biathlète s’est reconverti à 23 ans dans le sciage. Sans regret.

le biathlon, on a acheté avec mon frère une petite scie d’occasion pour débi- ter la charpente de samai- son. Tout est parti de là. Ce travail m’a plu” , explique celui qui n’avait jamais scié le moindre bout de bois auparavant. Parallèlement, Jérôme res- te au contact du ski avec un poste d’entraîneur à

900 m 3 de bois débités par an.

de bois débités par an, les affaires tour- nent bien. D’autant plus qu’il bonifie la trêve hivernale sur les pistes de ski de Métabief. “J’apprécie cette alter- nance” , conclut celui qui va s’octroyer une nouvelle pause estivale non pas pour se reposer mais pour rénover la ferme familiale. Au menu, la rénova- tion complète d’une charpente de 700 m 2 . Un défi taillé sur mesure.

mi-temps au club de l’E.S.S.S. de Mont- benoît qu’il exercera pendant deux ans. Il complète son revenu en tra- vaillant aussi à l’école de ski de Méta- bief. Cette activité saisonnière figure tou- jours au menu de son emploi du temps hivernal. À 23 ans, il s’installe finale- ment à son compte. “Au début, je fai- sais beaucoup de sciage à façon avant

de me diversifier dans le débit sur lis- te qui représente aujourd’hui 50 % de l’activité globale. Je fonctionne essen- tiellement avec des privés et quelques professionnels.” Le jeune scieur a investi dans une nou- velle machine équipée d’un ruban hori- zontal. Il a opté pour une scie fixe plu- tôt qu’une scie mobile qui nécessite d’incessants déplacements.Avec 900m 3

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