La Presse Pontissalienne 154 - Août 2012

VALDAHON - VERCEL

21 La Presse Pontissalienne n° 154 - Août 2012

VALDAHON

De 1982 à 1985 Quand la rue Bellevue accueillait les réfugiés asiatiques

Au début des années quatre-vingt, Valdahon disposait d’un centre provi- soire d’hébergement pour accueillir les réfugiés qui fuyaient les régimes politiques du Cambodge et du Vietnam qui opprimaient les peuples.

Le Père Claude Gilles est un des artisans de l’accueil des réfugiés cambodgiens, laotiens et vietnamiens en Franche- Comté. Il dit souvent : “Mon corps est ici, mon cœur est en Asie et mon âme est à Dieu.”

L es deux immeubles de la rue Bellevue ont été détruits en avril 2011. Avec la démolition de ces quarante logements sociaux, une page de l’histoire de Val- dahon s’est tournée. Dans ces bâtiments, entre 1982 et 1985, 489 réfugiés asiatiques ont été hébergés. Ils étaient Cambod- giens (291), Laotiens (85) et Vietnamiens (113). À l’époque, la France accueillait ces familles qui fuyaient pour beaucoup les camps de réfugiés nés de la guerre entre le Vietnam et le Cambodge communiste dont le peuple était alors soumis à la

dictature san- guinaire de Pol Pot. Ce conflit a chassé des cen- taines de milliers de Cambodgiens qui se sont agglu- tinés dans les camps organisés à la frontière thaïlandaise. À la même pério- de, beaucoup de Vietnamiens ont fui, par la mer, le régime commu- niste de Hanoï. On les appellera les boat people.

outils qui les aideraient à s’intégrer une fois sortis” explique le Père Claude Gilles, aujourd’hui en retraite. Fasci- né par l’Asie, il fait partie des fondateurs de l’A.F.C.A.R. Âgé de 89 ans, assis à son bureau aménagé dans son appartement de Planoise à Besançon, il n’a rien oublié de ces événements qui ont mar- qué sa vie. Pour lui, tout le tra- vail d’intégration qui a été fait a porté ses fruits. Tout a été mis en œuvre pour aider ces familles qui avaient “la haine du communisme” à s’installer durablement en France. La soli- darité a transpiré en dehors des C.P.H. comme le dit le Père Claude Gilles qui est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. “Beaucoup de communes comme Quingey et Mamirolle avaient créé des associations de réfugiés pour les aider à s’installer dans les villages.” Les enfants étaient pris en char- ge dans les écoles. Les parents trouvaient du travail. “L’intégration a plutôt bien fonc- tionné.” Rapidement, ces familles cambodgiennes, viet- namiennes et laotiennes ont quitté les campagnes pour se regrouper en ville comme dans le quartier de Planoise à Besan- çon. Le 13 octobre à 14 heures, la bibliothèque de Valdahon orga- nise une manifestation pour revenir sur cette page d’histoire de la commune. Elle se dérou- lera au cinéma ou sera projeté un documentaire, “Les arri- vants”, qui sera suivi d’une dis- cussion avec ceux qui ont orga- nisé l’accueil des réfugiés à Valdahon. Des Cambodgiens qui ont vécu dans les apparte- ments de Bellevue au début des années quatre-vingt viendront également témoigner. T.C.

Une intégration réussie.

L’oppression a poussé à l’exil des familles par milliers dès la fin des années soixante-dix. La France les accueille dans les Centres Provisoires d’Hébergement (C.P.H.) qui s’organisent un peu partout dans le pays. En Franche-Com- té, sous l’impulsion de l’A.F.C.A.R. (association franc- comtoise pour l’accueil des réfu- giés), plusieurs centres ouvrent leurs portes : Lure, Villers-le- Lac, Dole, Besançon et Valda- hon. “Je me souviens qu’à l’époque il y avait eu une réunion publique pour parler de l’accueil des réfugiés. Il y avait une cer- taine hostilité. Une fois cette for- me d’égoïsme dépassée, on a vu naître à Valdahon un élan de solidarité” commente le maire Léon Bessot qui était à l’époque simple citoyen. Il ajoute : “C’était très émouvant de voir arriver ces familles en bus.” Elles étaient installées dans les 19 apparte- ments vacants des immeubles de la rue Bellevue. Elles étaient autorisées à y séjourner six mois. Ensuite elles devaient quitter les lieux. “Pendant qu’elles étaient dans les C.P.H., on leur apprenait le français et la vie à la française toujours dans le but de leur donner les

VALDAHON À partir de 20 h 30, au kiosque Tous les vendredis,

c’est fête de la musique

Initiée par la Ville, “Kiosque en musique” célèbre son neuvième anniversaire au centre de Valdahon. Tout le monde y trouve son compte : les habitants et les associations. Et cela pour peu de frais.

À Valdahon le vendredi, tout est permis. Surtout danser et chan- ter. Depuis vendredi 29 juin et jusqu’au 31 août, le kiosque situé en centre-ville résonne aux sons des groupes musicaux venus cracher des décibels. Rock, variété, musette, salsa font vibrer les Valdahonnais. “C’est devenu un rendez-vous appré- cié” explique Véronique Grosjean, du service communication à Valdahon. Pour la première représentation, cel- le du groupe pop-rock français “Ser-

ge”, le public a été au rendez-vous. Près de 300 personnes selon les orga- nisateurs. Si la municipalité tente de jouer la carte de la proximité en sélection- nant des groupes de Val- dahon, elle doit parfois aller chercher plus loin des talents. À une seule condition : que cela ne

Jusqu’à 1 000 euros de cachet.

Kiosque en musique jusqu’au 31 août

Le groupe Serge, premier a lancé les festivités de “Kiosque en musique”.

Buvette assurée par le Comité dʼAnimation Vendredi 19 août : “LʼOrchestre Sonia Chevaux”, Thierry à la trompette et au chant, Sonia à lʼaccordéon et clavier avec un style de musique : musette et variétés. Buvette assurée par les Médaillés Mili- taires Vendredi 24 août : “Les Potes à Ger- maine”. Spectacle familial avec des chan- sons françaises. Buvette assurée par le Moto-Club Vendredi 31 août : “Livinʼin a tree House”. Groupe de 2009 rock-folk avec une chanteuse, un guitariste, un bas- siste et un batteur. Répertoire : ses propres créations et des reprises de David Bowie, Johnny Cash. Buvette assurée par le Club de football vétérans

Vendredi 27 juillet : “Val Musette”. Groupe valdahonnais de musette et variétés créé en 2007. Buvette assurée par lʼAmicale des Don- neurs de sang Vendredi 3 août : “Nathanaël”. Issu du MusicAcademy International (2009), Nathanaël sʼest forgé une solide expé- rience en France et en Suisse. Il ras- semble tous les âges autour de chan- sons connues : les chansons françaises des années soixante et quelques com- positions. Buvette assurée par lʼAmicale du Per- sonnel Communal Vendredi 10 août : “Accords et à cordes”. Depuis septembre 2010, duo (chanteur et guitariste) de chansons fran- cophones (quelques morceaux com- plétés par une boîte à rythme numé- rique). Répertoire : Brassens, Brel, Gainsbourg…

rer un artiste. “C’est souvent moins, calcule l’adjointe à la communication. Le but est que les personnes se ren- contrent, qu’elles tissent un lien” dit Colette Lombard, qui réfléchit à don- ner une nouvelle envergure à ce ren- dez-vous créé en 2003 par Yves Mou- tarlier. Le programme musical, c’est la commission de sélection qui le déci- de et cela plusieurs mois à l’avance. Après avoir écouté les maquettes, elle décide de retenir ou non un groupe tout en n’oubliant que celui-ci ait la capacité de jouer au minimum pen- dant deux heures. D’accès gratuit, l’événement “Kiosque en musique” est subventionné par Val- dahon qui a eu la bonne idée d’inclure les associations dans ce projet. “Nous proposons aux associations de tenir la buvette. Elles sont sélectionnées et un roulement est opéré” explique le ser- vice communication qui privilégie celles qui font vivre la ville tout au long de l’année.

coûte pas trop cher. Les groupes trop gourmands niveau cachet n’ont pas leur chance. La Ville peut, au maxi- mum, débourser 1 000 euros pour atti-

Jusqu’à 300 spectateurs pour participer à cette fête hebdomadaire.

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